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Revocation du maire de Gaoua : Des Gaoualais réagissent

Publié le lundi 14 juillet 2008 à 12h11min

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Le maire de Gaoua, Farayéri Frédéric Da, a été révoqué de ses fonctions. Cette décision, qui met fin à ses fonctions de maire, a été prise en Conseil des ministres le 3 juillet 2008. Comment les Gaoualais ont-ils accueilli cette décision intervenue 2 mois après l’épisode du 5 mai ? Nous avons recueilli les sentiments de quelques-uns d’entre eux au cours d’un micro-trottoir.

Zallé Adama, CHR de Gaoua : "Cela pourrait servir d’exemple"

"Pour ce qui concerne la révocation du maire, je pense que si les faits qui lui sont reprochés sont avérés et que c’est ce qui est prévu dans notre Constitution, les autorités n’ont fait que leur travail. Cela pourrait servir d’exemple à ceux qui auraient l’intention de commettre de telles indélicatesses. Moi, je suis pour qu’on sanctionne les fautifs chaque fois que leur culpabilité est établie. La loi doit s’appliquer à tous, sans exception."

Hien Sié Joseph, membre de la section MBDHP : "La population a donné un bel exemple"

"Je pense que si la population a marché le 5 mai pour exiger son départ et que finalement il est révoqué avec poursuites judiciaires, cela signifie que les faits qui étaient reprochés au maire sont avérés. La population de Gaoua a donné un bel exemple. Tous les maires comme Farayéri Da doivent être poursuivis. Bien qu’il soit du CDP, il a été sanctionné. C’est également un bel exemple pour ceux qui pensent qu’il suffit d’aller au parti au pouvoir pour jouir de l’impunité.

Pour ma part, j’accuse les partis qui se sont coalisés pour l’élire. Je pensais d’ailleurs que l’histoire allait rattraper beaucoup de personnes et c’est ce qui est arrivé. Le maire Farayéri Da n’était pas un maire de consensus. Les gens l’avaient accepté juste pour faire mal à Ouali."

Nabaloum Soloba, commerçant : "Il n’était pas là pour le développement de la commune"

"C’est le maire qui s’est chassé de la mairie. Mais je pense que c’est la loi qui a prévalu. C’est ce qui est prévu en matière de gestion d’une commune qui doit être suivi. Cela devrait déboucher sur un procès. Si la solution est autre que cela, tant mieux. C’est une affaire de loi, nous ne pouvons que suivre le dénouement. C’est lui qui s’est chassé de la mairie par sa façon de gérer la commune. Le gouvernement ne l’a pas mis à la mairie ; c’est la population qui l’a placé à la tête de la commune. Mais il n’est pas allé d’un bon pied .Il n’était pas venu pour développer Gaoua. C’est ce qui est à l’origine de son départ. Si nous laissons détruire Gaoua, nous détruisons l’avenir de nos enfants. C’est ce qui a justifié notre soulèvement. Quand nous nous sommes rendu compte qu’il n’était pas là pour le développement de la commune, la population a exigé qu’il cède la place à quelqu’un d’autre pour une meilleure gestion."

Palenfo Nouhoun, Action sociale : "Cela va porter un coup dur à la commune"

"Ce problème va porter un coup dur au développement de la localité. C’est une nouvelle que nous avons apprise par le Conseil des ministres. On ne peut qu’accuser réception de cette décision. Je ne pense pas qu’on puisse avoir une position là-dessus. On ne peut qu’attendre la suite, conformément à la réglementation en vigueur dans le pays. On avait entendu qu’il y avait des problèmes de gestion et qu’il y avait une mission qui était venue à cet effet, certainement que la révocation est la conséquence des conclusions de cette mission. Le mois où il y a eu vacance de poste, la commune a eu des difficultés de fonctionnement. Si la situation se stabilise, ce sera mieux pour la commune qui a des programmes à mettre en application."

Kambiré Lucie, enseignante : "Sa révocation est une bonne chose"

"Sa révocation est bien mais il faut lui laisser son emploi. Je pense que sa révocation est une bonne chose en ce sens que cela va servir aux autres maires qui ont, eux aussi, l’obligation de bien gérer leur commune. Par contre, mon souhait est que sa poursuite judiciaire ne le conduise pas en prison. Il ne serait pas intéressant qu’il perde son emploi. Qu’on lui retire toutes les ressources de la mairie qu’il a utilisées à des fins personnelles ; on peut ensuite faire des retenues sur son salaire pour compenser les fonds détournés.

Je pense également que l’intérimaire tirera des leçons de ce qui s’est passé pour bien accomplir la mission qui lui a été confiée. Les prochaines échéances électorales mettront également à profit les enseignements qui découlent de cette situation en vue d’une gestion efficiente de la commune. Sinon on peut laisser l’intérimaire achever ce mandat afin d’éviter d’autres problèmes dans la mesure où il ne reste plus beaucoup d’années pour ce mandat."

Palé Ollo Wartité, président du Comité des jeunes : "Je regrette que cela soit arrivé"

Personnellement, je regrette que cela soit arrivé parce qu’après son élection, nous qui étions à ses côtés voulions franchement l’aider à travailler ; mais je me demande s’il nous a écoutés. Ce qu’on lui reproche actuellement est une surprise pour moi. Lorsque j’allais faire la traduction aux cours des conseils municipaux, je ne voyais pas de telles choses ; je ne pensais pas que cela pouvait arriver. Maintenant, si l’inspection d’Etat est venue faire son travail et confirmer qu’il y a eu malversations, on s’en tient à cela. Nous sommes dans un pays démocratique. Un bien public, on ne peut pas le gérer comme on veut. La suite des événements est entre les mains du gouvernement. Je souhaiterais qu’il y ait quelqu’un qui soit à la hauteur et qui puisse nous remonter le moral."

Kambou Jeanne D’Arc, coiffeuse : "C’est normal"

"Si le prochain maire gère comme Farayéri, on va encore le chasser.

On l’a révoqué, c’est normal. Lorsqu’il a été élu, il y a eu beaucoup d’exagérations. Il ne nous facilitait pas la tâche à nous, commerçants. Il a, par exemple, revu à la hausse les taxes nous concernant. C’est dur pour nous, étant donné que ce n’est pas chaque jour qu’on encaisse. Celui qui l’a précédé n’était pas comme ça. Il y a également la situation des parcelles dont il a dépossédé certains au profit d’autres."

Par Hompko Sylvestre KAMBOU (Collaborateur)

Le Pays

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