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<I>Une Lettre pour Laye </I> : Kampougdba, médiatrice à Saaba

Publié le vendredi 11 juillet 2008 à 12h10min

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Cher Wambi,

Pour une fois, avant le mois d’août, le barrage n° 3 de la capitale burkinabè est déjà débordé ; ce, depuis vendredi dernier ; témoignage d’une saison hivernale bien prometteuse, et qui confirme les prévisions des services spécialisés du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS), selon lesquelles il faudrait craindre maintenant une avanlache d’inondations. Nous n’y sommes pas encore, mais tout porte à croire, cher cousin, que cette année, sans parapluie, personne n’ira au champs à Laye, ou même au Sahel burkinabè, où les dernières précipitations ont causé quatre morts.

Mais, trêve de commentaires, voyons les hauteurs d’eau recueillies dans la semaine du jeudi 3 au mercredi 9 juillet 2008 par l’Agence pour la sécurité de navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) dans nos différentes stations : Dori = 36,4 mm ; Ouahigouya = 11,9 mm ; Ouagadougou-aéro = 66,1 mm ; Dédougou = 22,7 mm ; Fada N’Gourma = 47,0 mm ; Bobo-Dioulasso = 28,1 mm ; Boromo = 45,8 mm ; Pô = 69,5 mm ; Gaoua = 86,00 mm ; Bogandé = 32,9 mm.


Cela dit, cher Wambi, le grand Sahem s’est fait entendre, en nommant, à la faveur du Conseil des ministres réuni en sa séance ordinaire du mercredi 9 juillet 2008, Béatrice Damiba au poste de président du Conseil supérieur de la communication (CSC). Une nomination qui, somme toute, confirme mes pronostics depuis le départ pour l’Hexagone de Luc Adolphe Tiao.

Pour sûr, Béatrice Damiba ne vient pas en territoire inconnu, car, avant d’embarquer pour Vienne en Autriche en juillet 2003 à la tête de la représentation diplomatique burkinabè, cette amazone du "Pays des cailloux blancs" avait successivement occupé, à l’issue de sa formation de journaliste, les postes de :

rédacteur à Carrefour africain à partir de 1979 ;
attaché de presse du Premier ministre en 1983 ;
rédacteur en chef adjoint de Sidwaya en 1984 ;
Haut-commissaire du Bazèga de 1984 à 1985 ;
ministre de l’Environnement et du Tourisme de 1985 à 1989 ;
conseiller en communication à la présidence du Faso de 1992 à 1994.

Et puis... ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et représentant permanent du Burkina Faso auprès de la FAO, du FIDA et du PAM de 1994 à 2003, avec juridiction sur la Grèce, la Roumanie, l’Albanie, la Bosnie-Herzegovine, la Bulgarie, la Croatie, la Slovénie, la Turquie et l’Ordre souverain de Malte.

L’ambassadeur Béatrice Damiba nous revient maintenant de Vienne dans son jardin, qui, depuis le vent démocratique qui a soufflé sur le Faso, connaît d’autres printemps. Welcome back donc, Mme l’ambassadeur, et voici encore un poste vacant pour lequel bien de prétendants semblent avoir déjà pris le départ.

Mais en attendant, cher cousin, c’est un secret de Polichinelle que sur les vives du Kadiogo, toutes les oreilles sont tendues vers le palais de Kossyam, où, depuis l’annonce de la nomination du ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, représentant de l’Union Africaine et du Secrétaire général de l’ONU pour le Darfour, le coach national consulte les poulains susceptibles de jouer au mieux dans l’équipe gouvernementale.

En tout cas, ils sont nombreux qui jurent, la main sur le cœur, que la composition de ce gouvernement pourrait être connue avant les vacances annuelles d’août. Si, pour l’instant, personne n’est affirmatif sur l’identité des partants, il se susurre néanmoins le retour de certaines pontes du régime.

A en croire, en effet, le Journal du jeudi (JJ) dans son édition du jeudi 10 juillet 2008, de vieilles connaissances telles Kadré Désiré Ouédraogo, ancien Premier ministre et actuel ambassadeur du Burkina Faso en Belgique, Damo Justin Barro, ancien ministre du Budget sous la Révolution et ancien gouverneur intérimaire de la BCEAO, pourraient revenir à la table du grand sachem.

Dans cette perspective donc, cher cousin, c’est la course contre la montre dans le lanterneau politique et tu comprends aisément ce désarroi et l’anxiété qui troublent le sommeil de ceux des ministres à la longévité incertaine au sein de l’équipe gouvernementale actuelle de Tertius Zongo. Mais de quoi a-t-on peur quand on n’a pas tous ses œufs dans le même panier ?


Cher Wambi, je t’ai souvent parlé de la bataille judiciaire que se livrent depuis belle lurette les partenaires de Telecel Faso, qui contribue, quoi qu’on dise, à ébranler l’édifice. Une véritable guerre d’usure à l’issue incertaine sur un dossier assez complexe, à telle enseigne qu’il est parfois difficile de démêler le vrai du faux tant les arguments des uns annulent bien souvent ceux des autres.

On ne le sait que trop, cher cousin, les histoires de gros sous sont la plupart du temps sources de mésententes, au risque quelquefois de tuer la poule aux œufs d’or avec les conséquences désastreuses qu’il peut y avoir pour l’outil de travail et pour les travailleurs. Sur le présent sujet, j’ai obtenu copie d’une correspondance qu’ETISALAT, l’un des protagonistes, a adressée le 27 juin dernier au ministre de la Justice, Zakalia Koté, avec ampliation au président Blaise Compaoré et à son Premier ministre, Tertius Zongo. En voici le contenu :

ETISALAT

A

Son Excellence Zakalia KOTE

Ministre de la Justice

Burkina Faso

Le 27 juin 2008,

Monsieur le Ministre,

Je vous écris ce jour afin de vous faire part de notre profonde inquiétude quant à l’impartialité du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou dans le cadre du contentieux pendant entre nos filiales, Atlantique Telecom et Telecel Faso, d’une part, et Planor Afrique, d’autre part.

Au cours de cette année, ce Tribunal a rendu plusieurs décisions dans le cadre de ce différend, dont une décision du 27 février annulant une augmentation de capital mise en oeuvre par Telecel Faso en janvier 2006 ainsi qu’une décision du 9 avril ordonnant la vente des actions détenues par Atlantique Telecom dans Telecel Faso à Planor Afrique.

Ces décisions font partie d’une série de décisions contestables rendues en faveur de Planor Afrique qui menacent sévèrement la viabilité financière et l’existence même de Telecel Faso. En dépit de la gravité de ces deux jugements, le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou n’a, à ce jour, pas rendu disponible les grosses de ces jugements.

Le 19 juin 2008, l’un de nos représentants a rendu visite au Président du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou ainsi qu’au Président de la cour d’Appel afin de leur faire part de nos inquiétudes à cet égard, et le président du Tribunal de Grande Instance nous a assuré que les jugements seraient disponibles avant les vacances judiciaires.

Le vendredi 21 juin et le mardi 24 juin encore, le Greffier du Tribunal de Grande Instance indiquait au conseil d’Atlantique Telecom que la version écrite du jugement du 27 février 2008 n’était pas prête. A notre plus grande surprise, nous avons appris que le lundi 23 juin, les avocats d’Atlantique Telecom ont reçu des avocats de Planor Afrique une copie dactylographiée du jugement relatif à l’annulation de l’augmentation de capital de janvier 2006.

Ce jugement porte le cachet de l’Administration fiscale burkinabè en date du 30 avril 2008. Nous joignons une copie de cette version écrite du jugement à notre lettre. Il est suspect que cette copie soit apparue trois jours avant une audience prévue le jeudi 26 juin devant la cour d’Appel en vue de l’examen de notre opposition à l’exécution provisoire du jugement du 27 février. En dépit des protestations d’Atlantique Telecom et de ses avocats devant la cour d’Appel, cette dernière a enjoint les parties de plaider le dossier et la décision va être rendue le vendredi 27 juin.

A la lumière de la gravité des faits décrits ci-dessus :
- nous exigeons une explication quant aux raisons pour lesquelles le Tribunal de Grande Instance a refusé de façon répétitive de fournir à Atlantique Telecom, l’une des parties au litige, la grosse du jugement du 27 février 2008 alors que Planor Afrique a pu en obtenir une copie ;

- nous souhaitons obtenir des éclaircissements sur le statut de la grosse du jugement du 9 avril, en particulier sur le fait de savoir si elle a déjà été préparée pour sa mise à la disposition de Planer Afrique ;

- nous exigeons une enquête complète, immédiate et impartiale quant aux circonstances entourant la dissimulation de la grosse du 27 février 2008 et que les mesures disciplinaires et de droit nécessaires soient prises vis-à-vis des personnes responsables de ces violations ;

- nous insistons vivement pour que vous preniez immédiatement les mesures nécessaires afin d’assurer que nos filiales Atlantique Telecom et Telecel Faso soient traitées de façon juste et équitable par les tribunaux du Burkina Faso.

Ces questions sont d’une importance capitale pour nos investissements au Burkina Faso et la réputation du Burkina Faso auprès des investisseurs internationaux. Nous sommes donc confiants quant au fait que votre ministère et vous-même y accorderez l’attention et le suivi nécessaires.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de notre considération respectueuse.

Isam Akrat

General Counsel & Corporate Secretary

cc :
- Monsieur Blaise Compaoré, Président de la République
- Monsieur Tertius Zongo, Premier ministre
- H.E Mohammad Hassan Omran, Chairman of the Board-ETISALAT
- Monsieur Koné Dossongui, Chairman of the Board-Atlantique Telecom.

Cher Wambi, pour ta propre gouverne, sache que les "grosses", dont il est question dans le document que tu viens de lire, désigne, en droit, les copies d’un acte authentique ou d’un jugement revêtues de la formule exécutoire. Aux dernières nouvelles, j’ai appris d’ailleurs que la cour d’Appel a débouté Atlantique Telecom de ses prétentions, en refusant le sursis à exécution de la décision du 27 février 2008, que la société demandait. Affaire à suivre donc.


Et maintenant que les nuages commencent à s’amonceler à l’horizon, parcourons très rapidement le carnet secret de Tipoko l’Intrigante avant qu’il ne soit trempé par ces précipitations, intempestives :

- Ainsi donc, le Conseil des ministres, en sa séance ordinaire du jeudi 3 juillet 2008, a créé l’événement, en révoquant le maire de la commune urbaine de Gaoua, Frédéric Faréyéry Da, qui se serait rendu coupable de fautes graves, de nombreux manquements dans la gestion administrative, financière et foncière de sa circonscription.

Alors que la stupeur n’était pas encore retombée dans les rangs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti dont il est issu, voici qu’un autre bourgmestre de la majorité présidentielle, et son premier adjoint sont suspendus pour trois mois par arrêté ministériel daté du 4 juillet 2008, pour fautes graves.

Ceux sur qui plane l’épée de Damoclés ont respectivement pour identité Henri Désiré Ouédraogo et T. Pierre Ouédraogo de la commune rurale de Sâaba dans la province du Kadiogo. Mais si la première victime de la fatwa gouvernementale a le profil bas, les deux autres ne s’avouent pas vaincus et prospecteraient du côté du patelin présidentiel de Ziniaré à la recherche d’une main secourable.

En tout cas, ceux qui semblent dans le secret des dieux assurent qu’ils ne désespèrent pas d’une intervention de Tantie Antoinette, la "Kam Pougdba", pour les tirer d’affaire. Seulement, celle qui passe pour être l’œil et l’oreille de son frère de président acceptera-t-elle de se baigner dans ces sales eaux du lotissement de Sâaba ?


En prélude aux sorties de contrôle de l’exécution budgétaire des exercices 2007 et 2008 dans les centres de Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Fada N’Gourma, les différentes équipes commises à cette mission pourraient se réunir à partir du 15 juillet à l’Assemblée nationale.

Il s’agira, pour les différents membres issus des établissements publics de l’Etat (EPE), les secrétaires généraux, les directeurs de l’Administration et des Finances (DAF), les directeurs des Etudes et de la Planification (DEP), de l’Administration territoriale, de la Santé, de l’Enseignement de base, etc., de pouvoir disposer des informations de base avant leur déploiement en direction des régions concernées.


Retour en force de l’enfant terrible de Ziniaré au Far-West ! Longtemps boudé par l’Administration américaine, le fin stratège du Centre national d’entraînement commando (CNEC) de Pô a su ronger son frein pour reconquérir le pays de l’Oncle Sam. Tout ne vient-il pas à point pour qui sait attendre ?

Médiateur invétéré dans les crises sous-régionales, Blaise Compaoré signera triomphalement, la semaine à venir, aux côtés de Condolezza Rice, un accord entre son Burkina et le Millenium challenge corporation américain : Un jackpot de quelque 200 milliards de nos francs pour booster e développement national à la base. N’est-ce pas qui augure des lendemains radieux entre la puissance américaine et le troublion africain ?


Ainsi qu’on le disait la semaine dernière, le dépouillement du jeu-concours organisé par L’Observateur, en partenariat avec WATAM S.A., BESSEL EQUIPEMENT et KASTOUPRI dans le cadre du 35e anniversaire de notre quotidien, a eu lieu le mercredi 2 juillet dernier. C’était en présence de Me Almissi Ouédraogo, huissier près les Cours et Tribunaux du Burkina.

Il a fait parvenir son constat de dépouillement et de proclamation des résultats au journal, qui les publiera dans son édition prochaine. Chers participants, à lundi donc pour savoir qui, entre autres prix, a décroché la "KAIZER NICE", le billet d’avion Ouaga-Accra-Ouaga ou les appareils photos.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur

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