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Fait divers : Un groupe de militaires sème la terreur au secteur n°7 de Banfora

Publié le lundi 23 juin 2008 à 12h16min

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Les usagers et riverains de la seule voie bitumée de Banfora ( voie reliant les deux sites du Centre hospitalier régional (CHR), et précisément le tronçon compris entre « Sanlé Export » et le Bloc opératoire (secteur n°7
de Banfora) ont été pris en otage par un groupe de jeunes militaires qui ont décidé de se faire justice. C’était dans la nuit du 21 au 22 juin, juste à la fin du match Etalons – Seychelles : bilan plusieurs blessés.

Comment en est-on arrivé à là ?

Selon les témoignages concordants, tout est parti d’une "affaire de fille" dans la nuit du 20 au 21 juin 2008 entre un jeune militaire et un jeune civil qui travaille dans la société « Sanlé Export » ; société qui s’est spécialisée dans le séchage des mangues pour l’exportation. En effet, le jeune travaillant à Sanlé Export fait la cour à cette fille qui possède un enfant du militaire. Justement dans la nuit du 20 au 21 juin, pendant que la demoiselle (puisqu’elle n’est pas mariée) et le jeune civil étaient dans un petit maquis dans la "Noce", le militaire approcha la table et fit savoir au civil que la fille lui appartenait parce qu’ils avaient eu un enfant ensemble.

A la suite des échanges qui ont semblé mal tourner, le civil a pu regagner sa maison en échappant aux coups de ceinturon grâce à l’intervention d’une bonne volonté qui l’a remorqué et conduit à domicile. Cependant, le militaire qui n’était toujours pas satisfait, les suivit jusqu’à la maison. Il gara sa moto et ceinturon en main, il voulut régler les comptes à son rival pendant que toute la cour était réunie devant la porte. En réaction, un habitant qui était exaspéré par le comportement du militaire, lui envoya une pierre qu’il reçut à la tête et qui occasionna sa chute. L’affaire se termina tard dans la nuit aux environs de 2 heures du matin à la gendarmerie, selon les témoignages. Monsieur devrait supporter tous les frais afférents aux soins sanitaires et semble-t-il, la première ordonnance qui s’éleverait à 17 000 F CFA environ aurait même été honorée dans la matinée du samedi 21juin .

Ce n’était pas de la blague !

Les usagers et riverains de ce tronçon garderont cette scène pendant longtemps en mémoire. En effet, après le verdict du match de football Etalons, les îles Seychelles, un groupe de jeunes militaires en demi-saison ou en civil, armés de ceinturons ont surgi des deux six mètres sis à côté de Sanlé Export car c’est là-bas que le civil habitait. Sur la voie bitumée qu’ils avaient envahie, aucun passant n’était épargné. Il "pleuvait" sur tout ce qui bougeait et même sur ce qui était immobile, des coups de ceinturons. Des bouteilles d’essence cassées par-ci, de la grillade renversée par-là, des piétons et motocyclistes étourdis et hurlant sous les coups de ceinturons, détalaient à tout vent. Le PDG de Sanlé Export qui venait tout juste d’arriver de Bobo-Dioulasso et qui était assis devant sa porte au moment des faits n’a pas pu échapper à cette furia des militaires. Il a été littéralement tabassé à tel point qu’il a été évacué d’urgence par les pompiers au bloc opératoire où nous lui avons rendu visite.

Mais, il nous a été déclaré que sa vie est hors de danger. Egalement deux autres blessés se trouvaient dans la salle d’urgence du CHR. Celui qui semblait souffrir le plus aurait été copieusement battu pendant qu’il sirotait tranquillement sa bière au maquis Yèrèlon sis au bord du goudron. Certaines cours ont même reçu la visite de ces militaires. A l’issue de cette furia qui n’a pas tant duré, on dénombre plusieurs personnes blessées à la tête et au dos. Ce qui est curieux c’est que le rival du militaire n’a pas été touché ; c’est au contraire son PDG, assez âgé d’ailleurs et qui semble ne pas être mêlé à cette affaire, qui a payé les frais.
Au regard du nombre de blessés, les femmes du groupement « Sanlé Export » ont décidé d’organiser une marche ce lundi 23 juin pour remettre une lettre de protestation au gouverneur de la région des Cascades.

Affaire à suivre !

SIDGOMDE

Sidwaya

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