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Commune rurale de Kassoum : L’eau, l’assainissement, la santé et l’éducation comme priorités

Publié le lundi 16 juin 2008 à 13h11min

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Kassoum, localité située à 25 km de Tougan, à 115 km de Dédougou et à 245 km de Ouagadougou, est une commune rurale composée de 35 villages, 23 014 habitants et 70 conseillers dont 35 femmes, tous issus des rangs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Cette commune rurale est dirigée depuis le 30 mai 2006 par une femme, Mme Aïssita Koné. Secrétaire à la direction générale des routes (ex-TP), cette épouse âgée de 47 ans et mère de deux enfants veut insuffler un dynamisme à cette commune rurale qui dispose d’énormes potentialités.

La commune de Kassoum, ex- circonscription administrative, regroupait les départements de Dï, Lanfièra et Kassoum. Son éclatement en 3 départements en 1985 et sa séparation avec les deux autres, l’ont enclavée, lui faisant ainsi perdre sa proximité d’avec le fleuve Sourou, l’un des trois principaux cours d’eau du pays. Qu’à cela ne tienne, Kassoum possède des potentialités en ressources naturelles, hydriques, fauniques et aquatiques. Une grande partie de sa population est essentiellement agropastorale. Le commerce et la pêche sont également les activités menées par les populations.

Malgré cette richesse naturelle, les populations de Kassoum sont confrontées à des difficultés récurrentes qui ont pour noms : l’absence d’infrastructures marchandes, l’insuffisance d’ouvrages hydrauliques et d’infrastructures scolaires et sanitaires, et le mauvais état des pistes en saison des pluies. A cette kyrielle de difficultés s’ajoutent le manque de personnel, le recouvrement limité des ressources financières, le faible niveau de prise de conscience de la population, toute chose qui limite certaines actions sur le terrain. Cependant, ces difficultés ne semblent pas ébranler la volonté et la détermination du maire Aïssita Koné et de son conseil municipal car, dit-elle, " s’il est facile pour une dame de donner la vie, je pense que la direction d’une commune comme Kassoum ne pose pas de difficultés majeures. Et je pense qu’il n’y a pas de différence entre un homme et une femme dans la gestion de la cité, même si les hommes éprouvent quelquefois un complexe de supériorité.

La jeunesse, fer de lance

Consciente que le développement d’une localité dépend en grande partie du niveau d’instruction et de la bonne santé de ses populations, l’édile de Kassoum fait de la santé, l’assainissement et l’éducation son cheval de bataille. C’est pourquoi ses priorités à court terme sont : l’eau potable pour tous, la santé pour tous et l’éducation pour tous. A moyen terme, le maire entend procéder au désenclavement interne et externe de la commune par l’ouverture de pistes reliant un certain nombre de villages entre eux, et ces villages au reste de la province du Sourou, car, dit-elle, " beaucoup de malades meurent en période hivernale par l’incapacité de rejoindre les quelques rares centres de santé faute de route ". A long terme, Aïssita Koné et son équipe comptent réaliser des centres de promotion de jeunes filles déscolarisées et d’apprentissage de métier pour les jeunes garçons afin de réduire l’exode.

De telles ambitions aux moyens limités nécessitent l’engagement de toutes les forces vives. C’est pourquoi le maire lance un appel aux ressortissants et sympathisants de sa commune et aux partenaires au développement à la soutenir pour le développement de sa commune. Paraphrasant l’écrivain ivoirien Jean Marie Addiafa qui, dans son roman "Le miroir", a écrit que "l’intellectuel n’est rien, s’il n’est pas une étincelle au sein de son peuple, rien qu’une étincelle, une étincelle tout de même …", le maire a invité les fils et filles de sa commune à l’union, à la solidarité et à l’entente, gages de tout succès. Sans verser dans l’auto- satisfaction après deux années de communalisation intégrale, Mme Aïssita Koné soutient qu’elle travaille à asseoir les bases de la décentralisation, et la jeunesse est sa principale cible. " L’organisation de la 1re édition de la coupe du maire m’a convaincue qu’on peut désormais compter avec la jeunesse de la commune de Kassoum. Cette jeunesse a besoin d’encadrement et des espaces d’épanouissement, et je m’y emploierai dans ce sens", a-t-elle souligné.

Le conseil municipal, depuis son installation le 25 juin 2006, a pu réaliser avec le soutien de l’Etat et de ses partenaires 5 écoles primaires dans les villages de Dousoula, Toéré, Ninlaré, Ban et Bao. La réalisation de 7 miniforages d’adduction d’eau potable avec équipement solaire dans les villages de Bangassi, de Diélé, de Dianra, de Soumara-Bomba, de Bao, de Boro, et de Tiao et deux autres points d’eau équipés de pompe à motricité humaine dans les villages de Dousoula et de Diélé sont à mettre à l’actif du mandant du maire Aïssita Koné et de son équipe. A ces réalisations, il faut ajouter la construction sur fonds propres d’une fourrière municipale.

Dans la logique de la coopération décentralisée, des contacts sont en train d’être noués avec des pays du Nord pour d’éventuel jumelage. Invité à se prononcer sur la situation du maire de Gaoua, Mme Aïssita Koné a affirmé être triste. Selon elle, la situation que vit son collègue de Gaoua donne l’impression qu’il y a divorce entre le maire et une partie de la population. Ce serait dommage si cette situation est le fruit de querelles politiciennes, a-t-elle conclu.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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