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Salia Sanou, secrétaire permanent de la CONAD : "Chaque Burkinabè a l’opportunité de participer à la gestion des affaires locales"

Publié le jeudi 12 juin 2008 à 09h47min

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Aujourd’hui 12 juin 2008 s’ouvre à Ouagadougou, la toute première session de la Conférence nationale de la décentralisation (CONAD). Dans cet entretien, le secrétaire permanent de la CONAD, Salia Sanou revient sur les missions et objectifs de cette instance et se prononce entre autres sur le processus de décentralisation au Burkina Faso.

Sidwaya (S). : Qu’est-ce que la CONAD ?

Salia Sanou (S.S.) : La CONAD est une instance qui a été créée le 18 juillet 2007, par décret n°2007-0448/PRES/PM/MATD.
La CONAD est une structure chargée d’examiner les plans et les rapports du cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation, d’examiner et d’approuver les programmes et les rapports annuels de mise en œuvre de la décentralisation, d’examiner et valider les rapports du suivi-évaluation, de valider les propositions sur le processus de décentralisation.

S. : Ce 12 juin s’ouvre la première session de la CONAD. Quelles sont les thématiques qui seront abordées lors de cette rencontre ?

S. S. : Le Premier ministre, chef du gouvernement est le président de la CONAD. Il a convoqué cette première session et deux points essentiels sont inscrits à l’ordre du jour : l’examen et l’approbation du document du plan d’action triennal 2008-2010, de mise en œuvre de la décentralisation. Le second point porte sur l’examen et l’approbation du document du budget estimatif de mise en œuvre du plan triennal, du cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation sur la même période.

S. : Quel est le contenu du plan d’action triennal 2008-2010 de mise en œuvre de la décentralisation ?

S. S. : La conduite de la rencontre repose sur un document de référence du gouvernement. Ce document, c’est le cadre stratégique de mise en œuvre de la décentralisation qui articule le processus autour de cinq (5) axes majeurs : l’appropriation socioculturelle de la décentralisation, le transfert des compétences et des ressources, le renforcement des capacités locales, l’appui à l’élaboration de la mise en œuvre des plans de développement local, la coordination et le pilotage du processus de décentralisation. Sur ces cinq (5) axes, les objectifs sont identifiés, des résultats à poursuivre sont identifiés et donc il appartiendra à la CONAD d’examiner ces objectifs et résultats et les actions qui y concourent sur la période triennale 2008-2010.

S. : Quelles sont les attentes à la sortie de la rencontre ?

S. S. : A la fin de la session, il est attendu que la CONAD adopte le plan d’action triennal 2008-2010 de mise en œuvre de la décentralisation. Au niveau du secrétariat permanent de la CONAD, un consensus très fort est attendu entre les parties impliquées dans le processus de mise en œuvre de la décentralisation sur la période sus- évoquée 2008-2010.

S. : Le processus de décentralisation connaît des secousses, si l’on se réfère aux récents événements de Gaoua et aux blocages qui ont conduit à la reprise des élections dans certaines communes rurales. Quelle peut être la place de la CONAD dans la prévention de ces crises ?

S. S. : Des voix plus autorisées que la mienne pourront apprécier les phénomènes. Mais je crois qu’à la vérité, ces phénomènes sont tout à fait normaux dans tout processus. La décentralisation est un fait relativement récent au Burkina Faso. En 13 ans d’expérience de la décentralisation, nous sommes passés de 33 communes urbaines à 49 et aujourd’hui, nous sommes à 351 communes urbaines et rurales. On peut donc comprendre que le processus qui va en s’élargissant, en s’approfondissant se mette en œuvre mais de façon heurtée sur certains fonds. Je comprends cela. Mais Dieu merci, chaque fois qu’il y a des crises, les citoyens burkinabè, dans les communes arrivent à faire en sorte que l’on dépasse ces crises, pour repartir de bon pied.

S. : Quelle appréciation faites-vous du processus de décentralisation au Burkina Faso ?

S. S. : Aujourd’hui, chacun de nous est citoyen d’une commune au Burkina Faso. Chacun de nous peut apprécier véritablement en terme de qualité et de valeur ajoutée, ce que la décentralisation a apporté. En ce qui me concerne, je note sur plusieurs points des avancées majeures. Le premier point concerne le cadre institutionnel de la décentralisation. Chaque Burkinabè a l’opportunité de participer à la gestion des affaires locales.
Deuxièmement, en terme d’offre de services sociaux de base, on peut dire qu’il y a des efforts. Il y a un certain nombre de secteurs qui ont été transférés aux communes, qui sont gérés par des populations elles-mêmes à travers des organes délibérants et des exécutifs locaux : éducation primaire, préscolaire, santé, culture, sport, etc.
Troisièmement, de plus en plus le gouvernement ambitionne de faire en sorte que les collectivités territoriales deviennent des pôles de croissance, de développement et de compétitivité. On peut noter enfin, que les populations ont le choix de leurs représentants, de leurs dirigeants. Cela est une avancée majeure sur le plan de notre démocratie. Malgré la relative jeunesse de la décentralisation, on peut dire qu’elle fait de grandes avancées au Burkina Faso.

S. : En quoi est-ce que la CONAD diffère des autres structures œuvrant dans le domaine de la décentralisation ?

S. S. : L’AMBF par exemple est une structure faîtière aux Collectivités territoriales, notamment les communes.
Mais, c’est la toute première fois que dans le domaine de la décentralisation, on a une instance (la CONAD) aussi élargie, présidée par le chef du gouvernement et comprenant les membres du gouvernement, les élus locaux, les partenaires techniques et financiers, les acteurs de la société civile intervenant dans le champ de la décentralisation. En termes de capacité, de force, je ne pense pas qu’aujourd’hui sur le plan de la décentralisation on puisse trouver une structure équivalente à la CONAD.

Propos recueilli par Gabriel SAMA

Sidwaya

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