Selon le préfet de Loropéni, Boureima Koné, tout a commencé par le passage des troupeaux aux environs du champ d’un Lobi où la femme était en train de cultiver. La femme a dit aux bergers de ne pas laisser pénétrer le bétail dans le champ car les semis ont poussé. Le berger a tenu des propros malveillants à la femme, ce qui coïncidé avec l’arrivée de son mari. S’en suivit une bagarre qui s’est soldée par la mort du Lobi. Le dimanche, le maire et la police sont arrivés pour faire le constat et prodiguer des conseils aux différentes parties. Ils auront remarqué à cette occasion, que des concessions peulhs, 5 vélos, 2 motos de marque Yamaha (une moto V80 et 100) la volaille et 9 moutons ont été brûlés.

A 20 heures les services de la sécurité de Dano, Diébougou et Gaoua sont arrivés sur les lieux.

A 22h, le président du Comité villageois de développement (CVD) infome le préfet que le frère du défunt Lobi a vengé son frère. Celui-ci avoue le lundi 26 mai, avoir fait deux victimes côté peulh : un vieux de 50 ans et un jeune d’une trentaine d’années.
Le mercredi 28 mai 2008, le gouverneur Rasmané Ouangraoua et sa suite ont été à Bouroum-Bouroum pour rencontrer les deux parties. C’est à Bouroum-Bouroum que la centaine de déplacés sont logés, soit à la prefecture, soit chez des parents.
Une rencontre de 4heures a permis d’analyser la situation et d’envisager des solutions en vue d’une “cohabitation pacifique” comme a laissé entendre le gouverneur.
Contrairement à la rumeur qui parlait d’au moins 10 morts, le nombre de morts est de trois personnes.

Le gouverneur a profité pour lancer un appel a évité les rumeurs et de ne pas balancer des informations basées sur la rumeur.
Il a aussi plaidé pour une cohabitation pacifique entre Lobi et Peulh. A l’heure actuelle, la situation est sous contrôle et le calme est relativement revenu

Assany SAWADOGOll
AIB/Gaoua

Le message de paix et de réconciliation du gouvernement

Après les affrontements meurtriers entre Peulhs et Lobi à Perkoura dans le département de Loropéni ayant occasionné trois morts, des blessés graves et des déplacés, le gouvernement à travers une délégation ministérielle conduite par Mamadou Sanou, ministre du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat est venue livrer un message de paix et de réconciliation du gouvernement à Bouroum-Bouroum, ce vendredi 30 mai 2008 où les centaines de déplacés peulhs se sont refugiés.
La délégation était composée de 5 membres, à savoir le ministre du Commerce, chef de mission, des Ressources animales, des ministres délégués à l’Enseignement technique, à l’Agriculture et aux Collectivités territoriales.

Mamadou Sanou, MCPEA, en usant de la parenté à plaisanterie a amené les uns et les autres à travailler dans le dialogue et la concertation.
Le ministre des Ressources animales prenant la parole à Kampti, après le MCPEA a dit qu’il est parent des Lobi comme aux Peulhs et il l’a démontré en parlant les deux langues pour concilier les deux parties.

La rencontre du gouvernement n’a pas été seulement un soutien moral, de compassion, elle a été aussi matériel. En effet, à travers ministère de l’Action sociale, le SP/CONASUR a remis des vivres composés de 9 tonnes de maïs, 3 cartons de savon, 70 couvertures, 70 nattes, 50 seaux, deux ballots de friperie pour enfants, aux sinistrés.
Nous vous livrons l’interview du MCPEA in extenso Mamadou Sanou. En rappel , il faut dire qu’il y a eu quelques jours de cela dans le village de Perkoura, un conflit malheureux qui a opposé les éleveurs aux agriculteurs. Malheureusement, il y a eu mort d’hommes, le gouvernement déplore cela énormément. Il a été très touché, très affligé de ce qui est arrivé. C’est la raison pour laquelle il est venu apporter son message de paix aux populations concernées. Ce message est un message de paix, de réconciliation. Le gouvernement demande à ses différentes populations de vivre ensemble dans la concorde et dans l’unité. Nous disons que lorsqu’on vit ensemble, que ce soit différentes communautés, que ce soit la même communauté et même à l’intérieur d’une même famille, il y a toujours de petits problèmes, il y a toujours de petites oppositions, il y a toujours de petits conflits mais, il ne faut pas les régler par la violence, il faut emprunter la voie du dialogue et c’est ce que le gouvernement envoie dire à ces populations sinistrées qu’aujourd’hui. Le gouvernement leur a expliqué que lorsqu’il y a des problèmes, lorsqu’il y a des difficultés, les autorités administratives sont là, il faut les approcher pour poser le problème et c’est sûr qu’une solution sera trouvée. Pour me résumer, c’est pour dire que le gouvernement est venu apporter un message de paix mais au-dela du message de paix, le gouvernement a apporté aussi son soutien moral et matériel à travers une remise d’effets divers, de vivres et d’effets
d’habillement.

Assany SAWADOGO
AIB/Gaoua

Sidwaya