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Pluviométrie : Les Bobolais ont eu les pieds dans l’eau

Publié le jeudi 22 mai 2008 à 10h44min

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Dans notre édition du mardi 20 mai 2008, nous faisions état de “L’installation tardive de la saison pluvieuse à Sya”. Comme pour rattraper le retard, le ciel a ouvert ses “vannes”. En effet, sur Bobo-Dioulasso, durant 24 heures (du mardi 20 au mercredi 21) de fortes pluies se sont abattues.

51,3 mm selon le Centre météorologique secondaire (CMS) de Bobo-Dioulasso. Il en a résulté des inondations par-ci, des noyades par-là. Le rond-point de la Nation par exemple a été transformé en un véritable lac artificiel rendant la circulation impraticable en cet endroit. Il fallait donc s’armer de courage pour pouvoir traverser la “mare”, si par chance, votre monture ne se grippe pas au “large”.

Cette situation inhabituelle est, de l’avis de certains usagers, due à des travaux de construction entrepris à la 2e Région militaire qui jouxte le côté Sud du rond-point. “Les trous faits dans les murs du camp pour faciliter l’évacuation des eaux de ruissellement ont été colmatés, orientant ainsi toute la masse d’eau sur le rond-point”, croient pouvoir expliquer certains. Mais pour l’adjudant-chef Ousséni Ouédraogo du génie militaire, dont le bureau a été inondé, c’est une situation normale. “Nous sommes sur une pente, et à chaque saison de pluie, nous recevons les eaux de ruissellement des rochers noirs”, a-t-il précisé.

Les raisons de l’inondation du rond-point sont donc à rechercher ailleurs, selon lui. "Les dimensions des fossés aux abords de la voie reliant le carrefour au quartier Lafiabougou sont étroites pour drainer les eaux venant du camp et du quartier”, a-t-il fait remarquer. Il faut donc agrandir les fossés pour éviter des désagréments à l’avenir. Pour l’instant, la RTB Ouest et d’autres services situés aux alentours de cette place ont eu les pieds dans l’eau.

Mahamadi TIEGNA
camerlingue78@yahoo.fr


La pluie fait une victimeà Sya

Les habitants de Sikasso-Cira, un des quartiers de la ville de Bobo-Dioulasso, ont passé une mauvaise journée hier mercredi 21 mai. En effet, une jeune fille de 20 ans, du nom de Sèta Ouédraogo, s’est noyée dans la matinée, pendant la forte pluie (51,3 mm) qui s’est abattue sur Sya, dans une tranchée d’une profondeur d’environ 2 mètres.

C’est alerté par un coup de fil d’un habitant de Sikasso-Cira Abdourahmane Djiré, que nous nous sommes rendu sur le lieu du drame sous une pluie battante, aux environs de 8 heures ce 21 mai. "C’est un de mes voisins qui a vu la jeune fille, de passage, en train de se noyer au niveau du trou vers 6 heures du matin qui m’a conseillé de téléphoner aux sapeurs-pompiers. Chose que j’ai faite sans tarder”, nous a confié notre informateur, l’air choqué. Dépêchée, une équipe de sapeurs-pompiers de la 2e compagnie des sapeurs-pompiers de Bobo-Dioulasso dirigée par le lieutenant Haïdara Taboré, s’affairait déjà sur les lieux pour repêcher le corps de la victime.

Mouvement par ci, mouvement par là, les soldats du feu se démènent pour se faire une idée de la profondeur du trou plein d’eau dans lequel la victime semble être tombée par mégarde. C’est une tranchée d’environ 4 mètres de long et 2 mètres de profondeur, creusée par la “Compagnie de construction consolidée” dans le cadre du projet d’assainissement pluvial de Bobo-Dioulasso. Ce "gouffre mortel” en ces temps de pluie, selon les riverains, est à proximité du mur de l’école de couture “Création Sankara” de Sikasso-Cira à deux pas du chemin de fer.

Une fois les informations nécessaires reçues, les sapeurs-pompiers se mettent à la manœuvre. Il pleut toujours. Des habitants de Sikasso-Cira assistent, désolés, à la scène. Quelques minutes après, les soldats du feu font sortir le corps de la victime. Il est 9 heures. Parée d’un imperméable, la pauvre victime est une jeune fille qui aurait quitté son domicile très tôt, pour aller au marché. Elle se nomme Sèta Ouédraogo et a 20 ans. Elle a rendu l’âme. Les uns et les autres sont sous le choc. La "Compagnie de construction consolidée” est accusée par les riverains, qui lui reprochent de ne pas matérialiser “ses multiples trous”. Les soldats du feu font place aux policiers qui, jusqu’à notre départ des lieux, n’avaient pas encore fait le constat d’usage.

Néanmoins, le commissaire Laurent Ouédraogo du commissariat de Konsa nous a confié qu’une enquête sera ouverte pour situer les responsabilités du drame. Mais que répond la compagnie de construction aux accusations des riverains ? Son premier responsable, qui a requis l’anonymat, regrette ce drame qui fait de la mauvaise publicité à sa structure. “Ces genres de travaux ne sont pas faciles en milieu urbain. Les trous étaient matérialisés par des bandeaux rouges et blancs que les enfants ont passé tout leur temps à arracher. Nous avons sensibilisé les riverains, mais rien n’y fit. Les trous sont maintenant matérialisés par la terre", a-t-il laissé entendre,visiblement embarrassé.

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr

Sidwaya

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