Ouahigouya qui compte douze mille âmes, était dépourvue d’un abattoir digne d’elle. Désormais, c’est chose faite. D’un coût estimé à 600 millions, le nouvel abattoir de Ouahigouya trône fièrement sur les collines du secteur n°14 de Ouahigouya. Il se compose d’un compartiment d’abattage principal pour bovins, ovins-caprins, de cinq bâtiments de traitement des sous-produits, d’un parking et d’un parc à bétail.

Pour la fourniture de viande saine de porc à ceux qui en consomment, un abattoir secondaire est construit juste à l’entrée du bâtiment principal. A l’intérieur du complexe se trouvent également les bureaux (administration et gestion) et des vestiaires ainsi que des salles de rencontres.

D’une capacité de production de 13 tonnes par jour, l’ensemble des équipements de l’abattoir a été conçu et fabriqué localement. « Une première au Burkina et probablement en Afrique de l’Ouest. La règle voulait qu’une infrastructure du genre voie ses matériaux importés d’Europe. C’est une réalisation qui a permis une économie de 70%. L’infrastructure répond aux normes internationales et a été réalisée au moindre coût », a dit Amadou Zallé, directeur de l’EPCD de Ouahigouya.

Ce joyau, né de la coopération entre la ville de Naba Kango et la Suisse revêt un double intérêt : d’une part, il participera à la création d’une valeur ajoutée à la production animale de la commune de Ouahigouya voire de la région du Nord, et d’autre part, il contribuera sans aucun doute à améliorer l’hygiène et la santé publique par la fourniture de viandes saines.

Le président de l’Association des bouchers de Ouahigouya, Bouba Diallo, s’est réjoui de cette nouvelle acquisition et a , devant les nombreux invités, promis que les membres de ladite association prendraient soin de cet outil de développement qui leur est offert. « Nous demandons en outre l’aménagement d’une piste qui va relier le parc à bétail de Youba au nouvel abattoir », a-t-il plaidé.

Le ministre Sékou Bâ a, lui, salué l’apport de la Suisse dans le processus de développement de Ouahigouya : « Toutes ces infrastructures marchandes permettent de booster l’économie locale et de créer des emplois directs et indirects au profit de la population ».

Chrystel Balmer, représentant la Coopération suisse, a, au nom de son institution, promis d’accompagner la commune de Ouahigouya dans ses actions de développement. Elle a souhaité que de Ouahigouya la viande puisse être exportée vers d’autres contrées.

La fin de la cérémonie a été marquée par la coupure du ruban symbolique et la visite des locaux. Puis les officiels et les invités ont accompagné Mathieu Bouda, secrétaire général du ministère des Ressources animales, à l’entrée de la ville pour la pose de la première pierre de la nouvelle gare routière de Ouahigouya, estimée à plus de 350 millions de nos francs. Un autre projet, fruit de l’amitié entre Yadsés et Suisses.

Emery Albert Ouédraogo

L’Observateur