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Association des municipalités du Burkina Faso : Assemblée générale à Ouagadougou, mission de conciliation à Bagassi

Publié le mardi 29 avril 2008 à 11h00min

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L’AMBF a tenu une assemblée générale jeudi 17 avril 2008 dans la salle du conseil municipal de la mairie de Ouagadougou. A l’ordre du jour de cette 2e assemblée générale, les points suivants ont été examinés : le bilan des activités 2007, le projet de programme d’activités 2008, l’examen du projet de budget 2008, le point des cotisations de membres et des droits d’adhésion et divers.

Avant d’introduire les débats, le président de l’AMBF, M. Simon Compaoré, a demandé une minute de silence en la mémoire de M. Guingri Yaméogo, maire de Yalgo, (province de la Gnagna) récemment décédé. Puis il a salué les efforts des maires pour l’amélioration des conditions de vie des populations de leurs communes respectives en dépit du contexte marqué par le renchérissement des produits de première nécessité. Il a invité ses collègues maires à chercher à comprendre les tenants et les aboutissants de ce phénomène mondial afin de pouvoir participer au travail de sensibilisation à l’endroit des populations. Des débats sur l’ensemble des points inscrits à l’ordre du jour, on retient que le projet de budget 2008 a été adopté en recettes et en dépenses à la somme de 190 298 064 FCFA.

En ce qui concerne les cotisations et les droits d’adhésion, Il faut rappeler que conformément aux conclusions de la réunion du Bureau national tenue le 10 mars dernier, l’AG a entériné la suspension des membres non à jour de leurs droits d’adhésion en ce qui concerne les communes rurales et de ceux qui cumulent plusieurs arriérés de cotisation en ce qui concerne les communes urbaines . Toutefois, il a été rappelé que les membres suspendus réintègrent d’office l’association dès apurement des sommes dues. En divers, on peut citer entre autres points évoqués, l’avancement des agents communaux, les facilités pour l’acquisition des semences, la construction de sièges pour les bureaux régionaux de l’AMBF, les prochaines missions d’appui aux communes qui connaissent des difficultés de fonctionnement. La séance a été levée à 13h 30.

Comme annoncé durant l’Assemblée générale, une mission de l’AMBF s’est rendue dans la commune rurale de Bagassi située à une quarantaine de km de Boromo le samedi 19 avril 2008. Conduite par son président Simon Compaoré, maire de Ouagadougou,la mission comprenait également le 1er vice-présidente Salia Sanou, maire de Bobo-Dioulasso la 3e vice-présidente chargée des questions de la Femme Mme Aicha Sanou, maire de Kougny, le secrétaire général Seydou Zagré, maire de Koudougou, le secrétaire à la communication Alexis Bagré, maire de Boussé,
Mahama Coulibaly, maire de Bana, le secrétaire exécutif Hervé Magloire Kam et Boniface Coulibaly secrétaire exécutif adjoint.

Cette rencontre a été initiée suite à un écrit adressé à l’AMBF par des conseillers de ladite commune, faisant état d’un certain nombre de griefs à l’endroit du maire, rendant difficile le fonctionnement du conseil municipal.
C’est à 13h 30 qu’a débuté la rencontre avec les membres du conseil municipal.
Dans son mot introductif, M. Simon Compaoré, a indiqué que l’objectif de cette mission de l’ AMBF, est de venir écouter et donner des conseils en famille pour que le conseil municipal puisse de nouveau fonctionner correctement.

Dans un premier temps, le représentant des conseillers mécontents a repris, point par point, tous les griefs à l’endroit du maire. Il s’agit pour l’essentiel de l’inexistence de délégation de pouvoirs aux adjoints ,de la non association des commissions permanentes ,de la gestion financière non respectueuse des procédures en la matière ,du réaménagement du budget par le maire tout seul, de faux en écriture ,de l’utilisation du carburant à des fins autres que le fonctionnement du conseil municipal et de l’absence totale de communication avec les conseillers et les populations.
Prenant la parole à son tour, le maire incriminé Yazon Yé, a, dans une déclaration écrite lue en guise de mémoire en défense, reconnu être entièrement responsable des difficultés survenues dans la gestion communale ; ”ce n’est pas sciemment fait mais par ignorance et méconnaissance des textes“, a-t-il dit en substance avant de demander pardon à tous.

Suite aux deux interventions, M. Simon Compaoré, président de l’AMBF, a pris la parole, au nom de la délégation.
“ Les communes rurales sont récentes ; par conséquent les ratés sont inévitables pendant cette période d’apprentissage ” a- t- il dit en substance. Puis, il est revenu point par point sur les griefs, pour expliquer ce que disent les textes et ce qui doit être fait, tout en insistant sur les aspects sur lesquels le maire a failli.
- L’élaboration d’un règlement intérieur régissant le fonctionnement du conseil municipal : c’est une des toutes premières activités qui devait être menée sous l’impulsion du maire, président du conseil municipal pour permettre à celui-ci de disposer d’un règlement intérieur. Sur ce point, leur collègue a failli, a-t-il dit. Et d’inviter celui-ci à corriger le plus rapidement possible cette insuffisance.
- La délégation de compétences aux adjoints : à ce propos, il a été rappelé que le code général fait obligation au maire de déléguer un certain nombre de compétences aux adjoints et par arrêté. L’exercice de ces compétences déléguées restant toujours sous le contrôle du maire. Là également, le maire a été invité à le faire rapidement.
- L’élaboration d’un plan communal de développement : il a été rappelé que sur les cinq ans de mandat, tout conseil municipal doit disposer d’un plan communal de développement décliné en plan annuel d’activités, pour éviter de naviguer à vue. C’est un guide pour l’action extrêmement important. Là aussi, le maire a été invité à le faire, en impliquant le plus possible les populations à la base.
- La gestion du carburant : une fois le budget voté et approuvé, le maire doit pouvoir l’exécuter et rendre compte. Sa gestion est sanctionnée à travers l’examen du compte administratif. Mais en ce qui concerne l’utilisation du carburant, une dotation doit être faite aux adjoints et présidents de commission pour les tâches exécutées dans le cadre du fonctionnement de la mairie et de façon ponctuelle à tout conseiller ou agent en mission pour le compte de la commune.
- La collecte parallèle de fonds : tout fonds et matériel mis à la disposition de la commune doit être communiqué et budgétisé pour une plus grande transparence et pour plus de traçabilité, a rappelé le président de l’AMBF.
- Le faux en écriture : il a été clairement indiqué que la délibération est du pouvoir règlementaire du conseil municipal. Tel que le maire l’a fait en imitant la signature d’un conseiller peut le conduire en justice. - le recrutement d’un comptable : à ce niveau, le président de l’AMBF a indiqué toute la procédure qui sied Pour conclure ses propos, M. Simon Compaoré dira que sur toute la ligne, le collègue a fauté et qu’il faut qu’il comprenne qu’il doit immédiatement changer de façon de faire, avoir un nouvel environnement, une nouvelle façon de communiquer.

Toutefois le président de l’ AMBF estime qu’il faut donner une seconde chance au maire afin de sauvegarder l’image de Bagassi, de l’AMBF et partant, du Burkina tout entier. Pour ce faire, il a énuméré une série de mesures qui sont les suivantes :
- Un compte rendu sera fait au ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation,
- Une demande de mise à disposition de la commune de Bagassi d’un secrétaire général de mairie,
En ce qui concerne le nouveau comptable de la commune, il a suggéré et obtenu de monsieur le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, que celui-ci puisse être reçu en stage pour un temps dans cette commune, afin de le rendre plus opérationnel et plus efficace.

Il a été demandé au maire d’accepter de prendre des mesures pour rendre fonctionnelles les commissions permanentes.Il devra prendre dans la semaine qui suit, un arrêté portant délégations de compétences aux adjoints.
Une commission ad hoc doit être créée pour se pencher sur l’élaboration d’un programme, de développement communal.
Enfin, l’AMBF s’est engagée à appuyer la commune de Bagassi pour peu qu’elle soit sollicitée par celle-ci. Pour terminer, la parole a été donnée une fois de plus aux conseillers qui, unanimement, ont accepté de mettre le maire à l’épreuve et de l’observer pour vérifier la sincérité de ses propos. Le maire, quant à lui, s’est engagé à appliquer sans délai toutes les recommandations sus-mentionnées afin de pouvoir désormais lever la tête devant le conseil.

Cellule Communication

AMBF

Sidwaya

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