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Fête de la pomme de terre du Lorum : Près de 200 tonnes de production attendent d’être écoulées

Publié le lundi 14 avril 2008 à 10h58min

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La VIIe édition de la fête de la pomme de terre du Lorum (Titao) a eu lieu le 12 avril 2008. Avec une production de 1718 tonnes cette année, les producteurs se trouvent toujours confrontés aux mêmes difficultés que lors de la 1re édition.

Quelque part, dans le Nord du Burkina Faso, à Titao dans la province du Lorum, à près de 300 km de Ouagadougou, des producteurs de la pomme de terre craignent de déterrer leurs productions de peur de ne pouvoir vendre. C’est le constat fait, le 12 avril 2008 dans cette région, à l’occasion de la VIIe édition de la fête de la pomme de terre du Lorum. Cette année, les producteurs et techniciens de la pomme de terre du Lorum indiquent qu’ils attendent près de 2000 tonnes de récolte. Mais après sept (7) éditions, si les producteurs ont acquis un savoir-faire, il ressort qu’ils n’ont pas encore trouvé de solutions face aux éternelles difficultés qui se présentent à eux.

Selon le président de l’Association pour la promotion du maraîchage au Burkina (APMB), Célestin Belem, les principales contraintes sont : "l’absence quasi-totale d’aménagements en aval des retenues d’eau, la mauvaise exploitation des terres en amont (culture jusque dans le lit de la rivière) et la faible capacité de gestion de l’eau existante. Les difficultés d’approvisionnement en intrants, le manque d’infrastructures et de technologies appropriées de conservation et de transformation nous obligeant à brader pratiquement nos produits très périsssables".

A cette longue liste de difficultés auxquelles font face les producteurs, M. Belem ajoute surtout "l’épineux problème d’écoulement des produits". L’autre handicap à l’épanouissement des producteurs du Lorum est l’insuffisance de la maîtrise de l’eau indispensable pour sécuriser et diversifier la production. "En effet, eu égard aux besoins, les capacités des retenues d’eau existantes, surtout celles du barrage de Titao vieux de plus de 60 ans et ensablé à cause d’une mauvaise exploitation en amont, sont largement insuffisantes et le barrage de Handekanda qui constitue pour nous le grand espoir tarde à venir", a souligné M. Bélem. Il a laissé entendre que depuis l’organisation de cette fête qui a débuté en 2002, les productions de la pomme de terre et de l’oignon ont régulièrement augmenté, passant respectivement de 800 et 1700 tonnes en 2002 à plus de 1700 et 4000 tonnes en 2008. Selon lui, les revenus annuels procurés aux producteurs par les deux spéculations pendant la même période ont évolué d’environ 380 millions de F CFA à 800 millions de F CFA.

Trouver des solutions durables

"L’objectif principal de la fête de la pomme de terre qui est à sa VIIe édition est de rechercher, dans une synergie d’actions de tous les acteurs, des solutions durables à l’ensemble des problèmes soulevés et particulièrement à celle de l’écoulement", soutient Célestin Bélem. Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques (MAHRH), Laurent Sédégo, qui a présidé la cérémonie, a fait des propositions de solutions. Il a avant tout invité les populations à bien entretenir les barrages et éviter de cultiver dans leurs lits. Selon lui, des réflexions sont en cours pour trouver une solution aux problèmes d’approvisionnement en intrants.
A entendre Laurent Sédégo, les problèmes de conservation tirent à leur fin, car il a révélé que des magasins seront construits pour stocker la pomme de terre et les oignons. Quant à l’écoulement, il a invité les opérateurs économiques et hommes d’affaires à s’intéresser à la filière.

M. Sédégo a rassuré les populations du Nord que le gouvernement ne ménagera aucun effort pour que les chantiers en cours, surtout ceux de construction des barrages aboutissent. Le thème de cette VIIe édition est "La pomme de terre et autres productions maraîchères, alternatives pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté en milieu rural". Le maire de la commune de Titao, Jacques Boukary Nyampa a souligné qu’en sept ans, la fête a gagné en notoriété. Il a invité ses concitoyens au travail et à arrêter de boire. Le président du conseil régional du Nord, Aboubacar Savadogo, tout en se réjouissant de voir la fête de la pomme de terre s’imposer, a appelé à réfléchir sur une foire régionale de la pomme de terre qui devrait regrouper les 31 communes de la région.

La VIIe édition de la fête de la pomme de terre du Lorum a été parrainée par le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré qui a été représenté par le 1er vice-président du parlement, Naboho Kanidoua. Le kilogramme de la pomme de terre coûte 200 F CFA dans le Lorum actuellement. Le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Laurent Sédégo a rassuré que "des dispositions seront prises pour que s’il y a des invendus, rien ne reste à Titao".

Ali TRAORE
traore_ali2005@yahoo.fr

Sidwaya

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