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<I>Une Lettre pour Laye </I> : Te Deum pour l’Obs

Publié le vendredi 11 avril 2008 à 12h15min

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Cher Wambi,

Le compte à rebours a commencé pour le 35e anniversaire du journal de ton oncle Nakibéogo, qui, comme tu le sais, entend marquer l’événement d’une pierre blanche. Avec mes régulières piqûres de rappel, tu sais maintenant quelles sont les différentes articulations de la commémoration, dont les principales activités sont le marathon Ouaga-Laye le 24 mai, le football atypique (supporters EFO # ASFA et majorité #opposition) le 25 mai et le grand dassandaga le 31 à Kienfangué sur la route de Saponé.

Au sujet de ce dernier rendez-vous d’ailleurs, une équipe du Comité d’organisation s’est rendue sur place en début de semaine et a pu toucher du doigt l’engouement des différentes couches socio-professionnelles (jeunes, femmes, vieux, dolotières, bouchers, etc.), ainsi que des responsables politico-administratifs, coutumiers et religieux pour cet événement.

Prochainement, les organisateurs mettront le cap sur Laye pour régler certains détails pratiques avec le autorités et les populations de la localité. Mais il n’y aura pas que ces manifestations. En effet, le côté spirituel sera aussi de la partie, question de rendre grâce à Dieu pour ces 35 ans d’existence et de négocier avec lui un nouveau bail dans la santé, la réussite et la prospérité.

Ainsi, il est prévu un doua dans une mosquée de Ouagadougou, une prière dans un temple protestant de la place, une libation à Laye et un Te Deum, qui sera chanté dans une paroisse de la capitale.

Pour ceux qui ne le savent pas, il s’agit en fait d’un hymne de louange et d’action de grâces de l’Eglise catholique, commençant par les mots Te Deum laudamus (Seigneur, nous te louons) et qui servait de support à de grandes fresques musicales.


Cher cousin, depuis quelques années, l’Observateur réfléchit à la création d’un prix littéraire qui donnerait une chance supplémentaire à nos écrivains, notamment les jeunes créateurs, dont les productions peuvent davantage trouver une crédibilité et une lisibilité par cette initiative.

Je suis heureux de t’annoncer, cher Wambi, que le projet est maintenant mûr et que, en partenariat avec des universitaires, écrivains et amoureux des belles lettres, il sera procédé, pendant le 35e anniversaire du journal, à une date qui reste à être déterminée, au lancement du "Prix du roman Paalga", dont on espère, à terme, qu’il deviendra une sorte de Goncourt burkinabè.


Cher Wambi, ainsi que tu as dû l’apprendre par les étudiants qui débarquent de Simonville au village pour les vacances, depuis ces dernières années, les autorités en charge de l’enseignement supérieur dans notre pays mettent un point d’honneur à réaliser des infrastructures favorables à l’épanouissement et des étudiants et du corps professoral. Tu as pu d’ailleurs t’en apercevoir depuis la décentralisation du temple du savoir.

Tout n’est pas encore rose dans le monde universitaire, certes, mais les chants des cigalles m’autorisent à croire que très bientôt le calvaire des uns et des autres ne sera plus qu’un lointain souvenir. Je me réjouis, en effet, d’apprendre que dans l’agenda du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique figure la réalisation d’une cité en faveur de la communauté universitaire à Sâaba.

Si mes informations s’avéraient, cher cousin, ladite cité sera bâtie sur 2091 parcelles d’une superficie de 50 hectares. On y prévoit aussi bien des villas de type F41, F42 que des duplex. A ce qu’ont dit, d’ailleurs, le projet aurait amplement été expliqué à la communauté universitaire le 27 mars dernier au cours d’une assemblée générale. Mais comment en bénéficier, me demanderas-tu ?

Eh bien, cher cousin, il me revient que tout postulant devrait verser 80% du prix du logement. Cette première condition remplie, cher cousin, le logement t’est livré six mois après, et le Permis urbain d’habiter (PUH), seulement après le solde. S’ils sont nombreux qui s’impatientent de voir ce projet se réaliser, ils ne sont pas quantité négligeable, ceux qui émettent des réserves à son sujet.

Car, estiment-ils, il faudra au minimum six ans à certains demandeurs pour réunir les 80%. Alors que des professeurs proches de la retraite trouvent les conditions difficiles, d’autres souhaitent voir d’abord des villas témoins pour apprécier.

Dans l’attente de la signature du contrat avec l’entreprise adjudicataire du marché, des voix se sont élevées pour demander à l’Etat de prendre en charge les 80% afin de permettre aux enseignants d’avoir rapidement les logements, car il serait intenable de se faire couper les indemnités de logement et d’être en location.

Quant aux agents techniques et aux ouvriers de soutien (ATOS), ils s’estiment impuissants face aux conditions. Et, il y en a qui, comme toi et moi, cher cousin, proposent qu’on leur livre des parcelles nues. Mais l’entendra-t-on de cette oreille ? Pour sûr, depuis le début des années 90 qu’on parle de cette fameuse cité de la communauté universitaire, c’est la première fois qu’un projet est si bien avancé. Reste à souhaiter qu’il ne soit point renvoyé aux calendes grecques.


Dans ma dernière lettre, tu t’en rappelles, cher Wambi, je te parlais du projet de loi portant institution d’une taxe parafiscale au profit des agences de l’eau, qui peine à trouver un défenseur devant la Commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée nationale depuis que Salif Diallo a été évincé du ministère d’Etat en charge de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques.

Alors que le ministre délégué à l’Agriculture reste interdit sur la question, c’est la direction de la Communication et de la presse ministérielle qui vole à son secours, à travers le droit de réponse que je t’invite à lire :

"A Monsieur le directeur de publication de l’Observateur paalga

Dans la rubrique "Une lettre pour Laye" in l’Observateur paalga n° 7105 du vendredi 4 au dimanche 6 avril 2008 à la page 7, vous écriviez que "selon certaines indiscrétions, la commission des finances et du budget (COMFIB) de l’Assemblée nationale avait dans son agenda ces jours-ci, l’audition du gouvernement sur un projet de loi portant institution d’une taxe parafiscale au profit des agences de l’eau.

Le gouvernement ayant changé de configuration depuis le 23 mars, le ministre délégué à l’Agriculture aurait été invité à répondre aux questions de la COMFIB. Curieusement, celui-ci, dit-on, aurait déclaré n’avoir jamais été mis au parfum d’un tel projet. Renvoyé à la prochaine audition à l’effet de permettre au ministre de s’en imprégner, le fameux projet sera finalement rayé de l’agenda...".

Monsieur le directeur de publication, le ministre délégué à l’Agriculture n’a jamais dit qu’il n’était pas au courant du dossier et n’a jamais eu de contact avec la COMFIB de l’Assemblée nationale à ce sujet. Le projet de loi portant institution d’une taxe parafiscale au profit des agences de l’eau est bel et bien introduit à l’Assemblée nationale, et la procédure suit normalement son cours. Voilà l’information juste.

La DCPM/MAHRH

Eh bien, cher Wambi, je ne peux que concéder à la direction de la communication et de la presse ministérielle sa part de vérité, mais elle conviendra avec moi que le fameux projet suit si normalement son cours que, soumis initialement à la conférence des présidents du lundi 3 mars 2008 pour être débattu en plénière le 15 avril 2008, il a été rayé de l’ordre du jour de la conférante des présidents du 4 avril 2008 et remplacé par le Projet de loi relatif à la ratification de l’ordonnance n° 2008-02/PRES du 28 février 2008, portant suspension du droit de douane et de la taxe sur la valeur ajoutée sur des produits de grande consommation. Rendez-vous en tout cas le mardi 15 avril 2008 avec la COMFIB pour la discussion en plénière.


SOS pour Lydia Ouédraogo. Née en 1991, Lydia est une jeune fille qui a aujourd’hui 17 ans bien sonnés. Depuis l’âge de 5 ans, elle souffre de problèmes cardiovasculaires, qui ont nécessité un séjour de trois mois de soins intensifs à l’hôpital. Après ce trimestre d’assistance des infirmiers et spécialistes de cette pathologie, la malade était condamnée à retourner avec les siens chaque trois mois à l’hôpital pour un traitement approprié. Son état s’étant considérablement amélioré au bout d’un certain temps, elle a été invitée par la suite à se rendre dans la formation sanitaire tous les six mois pour recevoir les mêmes traitements.

L’année dernière, en 2007 donc, elle a malheureusement été victime d’une reprise évolutive de sa maladie, qui était pourtant en voie de guérison. Cette rechute a contraint ses parents à se diriger vers le Cabinet médical du Bois, Centre d’exploration cardiovasculaire. Sur conseils, un dossier médical de la patiente a été constitué en vue d’une évacuation en Espagne pour une opération de chirurgie cardiaque.

Selon l’attestation signée par le Cabinet médical en date du 06 mars 2008, son départ est prévu dans la deuxième semaine de ce mois d’avril. Lydia Ouédraogo est prise en charge par l’hôpital d’Albacete en collaboration avec le Centre d’exploration cardiovasculaire (Cabinet médical du Bois) à hauteur de 11 000 000 de francs cfa. Le reste, une somme de 1 500 euros (environ 975 000 francs cfa) est à la charge de sa famille.

Sa chère mère, au bord des larmes, crie présentement au secours pour sa fille. Ayant épuisé en vain toutes ses économies pour que cette dernière retrouve la santé, elle espère désormais tomber sur d’éventuelles bonnes volontés d’ici et d’ailleurs pour aider à sauver Lydia.

Souhaitons que ce cri du cœur pathétique ne tombe pas dans des oreilles de sourds. En attendant, ça semble être la période des vaches maigres pour Tipoko l’Intrigante, dont je t’invite à parcourir les quelques éléments du Carnet secret :


Dans la nuit du 8 au 9 avril 2008, un incendie est survenu dans l’église protestante de Yilou, village de la commune rurale de Guibaré, dans la province du Bam. Les circonstances de ce sinistre n’ont pas encore été élucidées. Heureusement on ne déplore pas de perte en vies humaines ; mais des objets de culte auraient été la proie des flammes.

La gendarmerie de Kongoussi alertée, a-t-on appris, s’est rendue sur les lieux et a procédé au constat d’usage. Cet incendie rappelle celui de l’église catholique de Bam village l’année dernière. On ne doute pas que les pandores de Kongoussi, qui avaient pu mettre la main sur l’auteur de ce sinistre, ne ménageront encore aucun effort pour faire la lumière sur l’incendie du temple protestant de Yilou.


Le procès en contrefaçon et concurrence déloyale qui opposait la société chinoise JinCheng Corporation au groupe Megamonde-Simmo a connu partiellement son épilogue le 20 février 2008 devant la Chambre civile du tribunal de grande instance de Ouagadougou. La sentence, on s’en souvient, c’est l’interdiction faite à Megamonde d’apposer la marque JC sur ses motos.

On constate que cette décision, en attendant le verdict sur la concurrence déloyale, est en train de connaître un début d’application. En effet, depuis quelque temps, les nouvelles motos de Nasser Basma portent l’inscription Megamonde sur le bloc-moteur. Cependant certaines parties de ces engins, notamment la selle ou le fronton du guidon, sont toujours frappées du label JC. Pourquoi cela ? Difficile pour l’instant d’y répondre.


Que deviendra le "Pays des hommes intègres" sans ces baobabs qui, hélas, s’écroulent impuissants face à la loi de la nature ? Le baobab du jour s’appelle Antoine Wiougou Yaméogo, qui a quitté les siens le 3 avril 2008. Mais qui était celui que son Koudougou natal pleure aujourd’hui ? Né le 17 janvier 1928, Antoine Wiougou Yaméogo, Inspecteur des régies financières en France (Alsace 1952), et de l’AOF (Sénégal 1953), Directeur des contributions directes (1958), fut le Premier directeur général du Trésor de la Haute-Volta (1960).

Commissaire général à l’économie nationale (1961), Délégué du pays aux Conseils d’administration de la BCEAO et de l’Energie de l’AOF, il fut nommé ministre du Plan et de l’Economie (1961-1962). Economiste au Fonds monétaire international (1963-1964), il est Administrateur suppléant au FMI (1964-1966), Administrateur de 18 pays africains au Fonds monétaire international (sept 1966 à déc. 1975), Economiste-Administrateur de sociétés.

Des nombreuses distinctions honorifiques qu’il a reçues on retiendra, entre autres, celles de Commandeur des Ordres nationaux du Burkina, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Zaïre et du Tchad ; d’Officier de l’Ordre national de Madagascar et de la République centrafricaine.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur

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