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Cadre de concertation régional de développement du Houet : Les casses des 20 et 21 février derniers se sont invitées aux débats

Publié le jeudi 13 mars 2008 à 11h09min

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Une session du Cadre de concertation régional de développement (CCRD), tenue le mardi 11 mars 2008 à Bobo- Dioulasso, a réuni la plupart des premiers responsables des organisations syndicales et patronales, les directeurs de services publics et parapublics implantés dans la région des Hauts-Bassins.

Actualité oblige, les échanges qui ont porté essentiellement sur le bilan et les enseignements tirés des violentes manifestations contre la vie chère, la loi de finance gestion 2008, ont été conduits par le gouverneur, Bêbrigda Mathieu Ouédraogo et le secrétaire général de la région Ahmed Sory Ouattara.

Un nouveau bilan des casses a été établi par le secrétaire général de la région, Ahmed Sory Ouattara au cours de la rencontre. Après un premier point sommaire dressé par le gouverneur au cours d’une conférence de presse tenue le 26 février 2008, où il a fait état d’un blessé grave évacué à Ouagadougou, de plusieurs manifestants déférés et de la bagatelle de 75 millions pour réhabiliter les feux tricolores, on en sait un peu plus sur la facture des nombreux dégâts enregistrés à l’issue de la concertation. Ainsi, la réparation du bitume dégradé par la “flambée des pneus” et les panneaux arrachés, nécessitera plus de 44 millions de nos francs. Par ailleurs, 10 services, 23 véhicules personnels ou de service ont subi de flein fouet le courroux des manifestants. Les dommages sont estimés à un peu moins de 14 millions de F CFA. Il faudra plus de157 millions de francs CFA pour reconstruire les bâtiments, les places et les installations électriques publiques vandalisées. Au total, selon Ahmed Sory Ouattara, le montant global des dégâts, toutes natures confondues, est évalué à 215 549 607 millions de F CFA. Il a rappelé que 21 manifestants et 13 éléments des forces de l’ordre ont été blessés et qu’on n’a déploré aucune perte en vie humaine.

Le secrétaire général de la région, après la présentation de ce bilan encore partiel, a relevé la générosité de certains services, de personnes physiques, de la commune de Bobo et du Conseil régional, entre autres, qui n’ont pas hésité à venir au secours aux forces de l’ordre en carburant ou en matériels roulants, pour faire face à la déferlante des manifestants.
A en croire le directeur régional de la police des Hauts-Bassins, Oudou André Ouédraogo, malgré les problèmes récurrents de mobilité et d’effectifs, le professionnalisme des “éléments” a permis d’éviter qu’il y ait mort d’homme, ce qui a en partie, prévalu au retour rapide au calme. Beaucoup d’intervenants sont d’ailleurs revenus sur les “moyens très limités” des forces de l’ordre, lorsque le gouverneur de la région, Mathieu Bêbrigda Ouédraogo, a invité les uns et les autres à des “échanges ouverts et sans tabous”.

A propos de la gestion de la crise, le représentant des jeunes a dit que les autorités ont misé sur la répression au lieu de les approcher dans une démarche de concertation. Mais pour le gouverneur, certaines questions sensibles nécessitent un traitement en comité restreint. Il a précisé cependant que “les jeunes auraient pu aller vers l’autorité”. “Le bilan n’est pas exhaustif et les biens privés sont pris en compte sur la base de factures proformats”, a rassuré le gouverneur à ceux qui voulaient savoir si les biens privés sont comptabilisés dans l’évaluation des dégâts. Une autre inquiétude a été soulevée à propos de la division fiscale de l’arrondissement de Dô, complètement mise à sac.

Mais pour le directeur régional des Impôts, Bruno Sandwidi, un service minimum est offert aux usagers de ce service à la direction régionale des Impôts de l’Ouest, en attendant la location de bâtiments plus adéquats. Il a également livré, avec le directeur régional de la douane, Joseph Kièkyeta, une explication de texte de la Loi de finance pour l’exécution du budget de l’Etat, gestion 2008. “Des éclairages tardifs et peu accessibles à beaucoup de manifestants des 20 et 21 février”, a souligné un intervenant. Des absences d’acteurs majeurs, tel que le directeur régional du commerce, n’ont pas permis aux participants de s’enquérir de la réalité des baisses des prix des produits de première nécessité annoncées par le gouvernement.
D’où le coup de colère du gouverneur : “Nous allons en finir avec ces absences. C’est du laxisme, de la complaisance, de l’inorganisation. Quand on n’est pas organisé, on n’a rien à faire. Nous allons les relever et rendre compte à leur hiérarchie". On notait également l’absence du maire de Dô dont la mairie a pourtant été complètement saccagée par les manifestants.

Il a de ce fait instruit tous les services déconcentrés des Finances de s’imprégner de leur partition en ce qui concerne la baisse des prix, avant de clore la séance sur les débordements possibles de la marche programmée par les syndicats le 15 mars 2008.

Mahamadi TIEGNA
camerlingue78@yahoo.fr

Sidwaya

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