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<I>Une lettre pour Laye</I> : il y a 20 ans, brûlait L’Observateur

Publié le vendredi 11 juin 2004 à 08h57min

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Cher Wambi,

10 juin 1984- 10 juin 2004. Il y a 20 ans. Si la mangeuse d’âmes a oublié, la mère de l’enfant, elle, n’a pas oublié. Il était environ 20 h 30. Je venais de quitter le siège du journal l’Observateur et j’ai rejoint des amis dans un petit cabaret où nous étions en train de siroter la petite bonne SOBBRA. Soudain, surgit de l’ombre un messager de Tipoko l’Intrigante. Essoufflé, il m’interpella en ces termes : « Wambi, Wambi, le siège de l’Observateur est en train de brûler et tout est en flammes ».

Assommé, tout le groupe abandonna sur le champ bouteilles et verres et se dirigea vers le centre-ville. Hélas, trois fois hélas, c’était vrai. Ce qui se présenta à nos yeux était insoutenable. Une foule médusée suivait impuissante, les uns les bras croisés sur la poitrine, les autres les mains sur la tête, les flammes qui dévoraient tout et tout.

12 juin 1984- 12 juin 2004. Il y a 20 ans. Il était trois heures du matin et on venait d’entendre le premier chant du coq. Une salve retentit dans le lointain et déchira le calme de la nuit. Un groupe de sept hommes, à la tête duquel le colonel Didier Tiendrébeogo, ancien maire de la ville de Ouagadougou, tomba, triste et lugubre devant un peloton d’exécution. Ce groupe était accusé de complot par le Conseil national de la révolution (CNR).

Qui était donc ce groupe ? Outre le colonel, il y avait le lieutenant de gendarmerie Moumouni Ouédraogo, le lieutenant Maurice Ouédraogo, l’ex-adjudant chef major de gendarmerie Barnabé Ouédraogo, un pilote d’Air Burkina, Issa Anatole Tiendrébéogo, le sergent Moussa Kaboré et l’homme d’affaires Adama Ouédraogo.

On apprendra plus tard que l’incendie du journal était un préalable nécessaire puisque les puissants du jour, à savoir le CNR, avaient planifié le coup et n’entendaient pas qu’un quotidien libre, qui était en même temps la voix des sans-voix, puisse rendre compte de ce triste événement. Le lien était donc clair entre les deux crimes, et certains ténors de la pensée unique et commanditaires de ce forfait courent toujours et nous côtoient tous les matins.


- Cher Wambi, depuis le mercredi 9 juin, ils sont 143 598 candidats inscrits à travers le territoire national qui subissent les épreuves du Certificat d’études primaires (CEP) et du concours d’entrée en 6e. C’est l’heure de vérité et ça doit te rappeler certainement l’époque où nous aussi nous frappions aux portes des lycées et collèges de la Haute-Volta. En tout cas, je revois certains élèves d’alors suant à grosses gouttes face aux épreuves de problème et d’opérations.

Quand serait-il aujourd’hui si c’était à recommencer ? J’ai choisi de te mettre moi aussi à l’épreuve en te proposant les épreuves de problème et d’opérations, qui ont été soumises hier jeudi aux candidats. A la lumière des résultats que te communiquera le directeur de l’école, tu sauras si tu serais admis cette année si tu devais repasser ton certificat.

EPREUVE DE PROBLEME (20 pts) : DUREE : 45 mn COEF. : 02

Adama a vendu son terrain rectangulaire de 75 mètres de long sur 25 mètres de large à 205 F le mètre carré. 1) Calcule la valeur du terrain. (6 pts) Pour faire la fête de Tabaski, il effectue les dépenses suivantes :
- un mouton à 27 500 F.
- du riz à 6 500 F.
- quatre (4) tenues d’enfants à 28 000 F.
- des frais divers d’un montant de 25 000 F. 2) Combien de francs a-t-il dépensé pour la fête ? (6pts) 3) Combien de francs lui restera-t-il ? (5pts) 4) Avec ce reste, pourra-t-il acheter deux bœufs de labour coûtant 150 000 F l’un ? (3pts)

- Si oui, combien de francs lui restera-t-il ?
- Si non, combien de francs lui manquera-t-il ?

EPREUVE D’OPERATIONS (20 pts) DUREE : 30 mn COEF. : 02

1) Calcule la distance parcourue par un motocycliste, sachant qu’au départ le compteur kilométrique marquait 11386 km et 11739 km à l’arrivée. (4pts)

2) Quel est le quotient de 1875 par 25 ? (4 pts)

3) Calcule le prix de 12 m de tissu à raison de 950 F le mètre. (4pts)

4) Quelle est la population totale d’un village de trois (03) quartiers dont le premier compte 1892 habitants, le deuxième 775 habitants et le troisième 1300 habitants ? (4pts).

5) A l’aide de ta règle et de ton équerre, construis un carré de 6 cm de côté (4pts).

Cher cousin, à toi tout l’or du monde si tu t’en sors indemne.


- Que veulent-ils nous servir encore les acteurs de la scène politique nationale ? Le débat s’anime au fur et à mesure que s’annonce l’échéance présidentielle de 2005. Si la candidature de Blaise Compaoré ne fait pas l’ombre d’un doute, c’est par contre dans les rangs de l’opposition que le consensus fera défaut à coup sûr.

Le fossé ne cesse, en effet, de se creuser entre ceux qui penchent pour trois candidatures de l’opposition (Me Bénéwendé Stanislas Sankara pour les sankaristes, Me Hermann Yaméogo pour les libéraux, et le professeur Joseph Ki-Zerbo pour les socialistes), et ceux qui rêvent d’une candidature unique de l’opposition pour affronter l’enfant terrible de Ziniaré.

Parmi ceux-là, on recrute les jeunes loups comme Emile Paré de l’Opposition burkinabè unie (OBU) qui, dernièrement, à la faveur de la clôture de la conférence des femmes du Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) a lancé cette pique : "Ce qui nous surprend, c’est l’attitude d’une certaine fraction de l’opposition qui, comme des chasseurs de prime (qui arrivera avant qui sur la chaise présidentielle) ont perdu les pédales et ont déjà divisé, à 18 mois de la présidentielle, l’opposition en "opposition vraie" et "opposition gâteau" ou de "cheval de Troie" du fait des divergences apparues sur la voie à suivre pour une alternance au Burkina Faso en 2005".

Pour le "chat noir" du Nayala, c’est une évidence que Blaise Compaoré sera candidat, puisque même le président du "pays réel" a affirmé qu’il peut se présenter, et puisque aussi le prélat Jean-Marie Compaoré a dit qu’il ne voit de présidentiable dans l’opposition à même de gérer le pays, "oubliant que lui-même en temps que citoyen peut se présenter pour nous assurer l’alternance pour laquelle il est pour à 110%". Pour Paré et les siens, cher cousin, à défaut d’un homme politique qui fasse l’unanimité, pourquoi ne pas pêcher l’oiseau rare dans la société civile ?

Mais à vrai dire, cher cousin, il me semble que le plus important n’est pas le candidat, mais le programme politique alternatif. Car jusqu’à présent, ce qu’on nous sert, ce sont, entre autres, les crimes économiques et de sang, la gabegie, la corruption du régime Compaoré. Toutefois, n’allons pas trop vite en besogne, car tout est question de temps et d’opportunité. Peut-être qu’avant 2005, chaque prétendant au trône nous révélera sa Bible.

- En attendant, cher Wambi, il me revient que l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, SEM Antony Holmes, aurait accordé récemment une audience à une délégation de l’opposition informelle, conduite par Issa Tiendrébéogo, l’autre terrible enfant de Koumsaaga qui joue aujourd’hui le rôle de coordinateur. Selon certaines confidences entre ce dernier et le diplomate américain, il y aurait eu un dialogue que je t’inviterais à décoder.

Suis un peu :
- S. Antony Holmes : Vous, vous êtes de quel parti ?
- Issa Tiendrébéogo : du Groupe des démocrates et patriotes (GDP).

- S. Antony Holmes : Vous êtes présent dans combien de régions ?
- Issa Tiendrébéogo : Deux.

- S. Antony Holmes : Mais vous avez combien d’élus ?
- Issa Tiendrébéogo : Rien pour l’instant.

- S. Antony Holmes : Gilbert Ouédraogo n’est donc pas de votre parti ?
- Issa Tiendrébéogo : Non !

- S. Antony Holmes : Votre parti a combien d’années d’existence ?
- Issa Tiendrébéogo : Seize (16).

S’en serait suivi, cher cousin, un long silence avant que l’ambassadeur accorde l’objet de l’audience. Mais qu’aurait-il bien voulu insinuer M. Holmes ?


- Tous ceux qui étaient intéressés par la privatisation de l’Office national des télécommunications (ONATEL) avaient jusqu’au lundi 7 avril 2004 à 10h pour déposer leurs offres. Mais ce jour-là, à l’heure indiquée, le huissier a dû constater l’évidence : aucune offre n’a été enregistrée. Comment se fait-il que personne ne se soit intéressé à l’un des fleurons de l’économie burkinabè ?

Si c’était un canard boîteux, on aurait pu comprendre qu’aucun soumissionnaire n’en veuille. Mais tel n’est pas le cas de l’ONATEL qui bon an mal an enregistre des bénéfices au point que l’Etat ou ses démembrements la prennent parfois pour une vache à lait dont il faut pressurer les mamelles tant qu’on peut.

De sources proches de la nationale des télécoms en tout cas, tous ses indicateurs sont au vert. La société a enregistré ainsi, à la fin de l’exercice 2003, un chiffre d’affaires de 11,6 milliards de FCFA (hors impôts) et 7 milliards net d’impôts contre respectivement 10,1 milliards et environ 5 milliards en fin 2003. La boîte du DG Moussa Sanfo se porte donc relativement bien surtout qu’entre fin 2002 et fin 2003, les abonnements à Telmob sont passés de 30 000 à 90 000 et à plus de 100 000 aujourd’hui. Dans le même temps, le téléphone fixe a connu aussi une progression notamment avec les branchements sans fil.

Il y a certes ces temps-ci des problèmes de communication dans des localités comme Yako, Ouahigouya, Tougan, Dédougou, Gaoua, Dissin... à cause notamment de la vétusté du matériel qui tombe en panne à la moindre intempérie, mais de nouveaux faisceaux hertziens devraient être mis en service bientôt.

Autre problème que connaissait la boîte de Sanfo, la qualité de la transmission du cellulaire qui était mauvaise il y a encore un mois environ, mais là les choses se sont nettement améliorées et avant de s’en prendre à tel ou tel opérateur, les utilisateurs de portables devraient d’abord s’assurer que le problème n’est pas à leur niveau.

On apprend également que l’ONATEL s’est doté auprès d’une société israélienne d’une nouvelle plate-forme pour la messagerie vocale, d’une valeur de 900 millions de nos francs et bientôt le roaming sera élargi au prépayé. Enfin, la fibre optique, déjà fonctionnelle dans la capitale, a été posée sur l’axe Ouaga-Bobo et sa mise en service devrait intervenir au plus tard en fin juillet.

Ça bouge donc dans le bon sens dans l’entreprise, nonobstant les difficultés d’obtention de crédits pour financer les investissements. Les équipements sont, on le sait, lourds et les besoins se chiffrent à plusieurs milliards de francs CFA. Or pour emprunter, l’ONATEL, semble-t-il, doit passer par le Trésor et la Commission nationale d’endettement public. Et le ministère des Finances, à ce qu’on dit, a opposé une fin de non-recevoir à la demande d’emprunt de l’ONATEL, parce que, croyait-on savoir, sa privatisation était imminente.

Mais voilà que de privatisation il n’en sera rien pour l’instant, faute de soumissionnaire. Maroc Telecom était bien intéressé à condition toutefois d’avoir 51% des parts, or l’Etat burkinabè ne veut en céder que 34%. une société norvégienne était indécise, et des Américains, qui sont quand même arrivés à Ouaga, ont... oublié leur offre technique à domicile.

La reprise partielle de l’ONATEL attendra donc le second round, qui sera peut-être le bond. Le pauvre Moussa Sanfo n’est pas au bout de ses peines.


- Tu l’as certainement déjà appris, le Conseil des ministres en sa séance du mercredi 9 juin a examiné un rapport relatif aux résultats de l’appel d’offres pour la privatisation de la gestion et de l’exploitation des hôtels Indépendance et Silmandé. Si Silmandé est toujours sans repreneur, l’hôtel Indépendance a lui été attribué à la Société malienne de promotion hôtelière (SMPH).

Bien sûr, du côté du fleuve Djoliba, on se frotte déjà les mains, mais au terminus de l’avenue de la Résistance du 17-Mai à Ouagadougou, c’est la désolation totale, la panique. Car on susurre que le repreneur envisagerait de remercier tout le monde et d’organiser un nouveau test de recrutement. Certains y voient déjà la fin des haricots, mais gardons l’espoir que cela reste au stade de la rumeur.

Cela m’amène, cher cousin, à avoir un œil critique sur la gestion de nos sociétés d’Etat. Chacun s’y sert comme si c’était un patrimoine familial, et tant pis pour la République et les contribuables. Si nous en sommes arrivés à la privatisation, c’est faute de bonne gouvernance. A titre illustratif, il me revient qu’un de nos anciens ministres a logé à l’hôtel Indépendance pendant un an sans bourse délier. Pire, il était traité comme un prince dans son palais, avec naturellement tous les égards dus à son rang et à ses proches. Résultat, l’Inspection générale d’Etat tomba à la renverse quand il fallut auditer les comptes de l’hôtel : que de factures impayées ! Pendant ce temps, monsieur se la coule douce en toute impunité comme c’est maintenant la règle au Pays des hommes intègres. Mais à qui la faute ? comme dirait l’artiste.


- Cher Wambi, comme tu le sais, l’Administration est reconnue pour sa lenteur dans le traitement des dossiers à lui confiés et ce au mépris souvent des droits des citoyens soumis à la plus dure épreuve c’est-à-dire l’attente. En tout cas ce n’est pas les fournisseurs de l’ex-Office national d’assainissement (ONASENE) qui trouveront à rédire, eux qui font les frais de cette lenteur qui frise quelquefois la mauvaise foi.

En effet, huit ans après la liquidation administrative de l’ONASENE au sein duquel ils ont travaillé à la construction du stade omnisports dont Bobo-Dioulasso est aujourd’hui fier, leurs factures, qui s’élèvent à 206 millions de nos francs, sont restées en souffrance au ministère des Finances et du Budget.

Pour mémoire, l’Office a été liquidé par décret N°96-348/PRES/PM/MEE du 11/09/96 avec pour liquidateur Eddie Comboïgo. L’ex-ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, Salif Diallo, s’est adressé à son collègue de l’Economie et des Finances par lettre N°98-050/MEE CAB du 19/01/98 l’invitant à mettre à la disposition du liquidateur des ressources financières pour solder l’ensemble des dettes, évaluées à environ 298 000 000 F. Cette lettre est restée sans suite, plongeant la cinquantaine de fournisseurs dans le désarroi. Le personnel, lui, a eu plus de chance, car il est rentré dans ses droits en attendant que ses cotisations à la CNSS et à la CARFO, estimées à 62 millions, soient reversées.

Voilà qui repose le problème des liquidations administratives, qui donnent une marge de manœuvre à l’Etat au détriment des citoyens. Pour le cas qui nous occupe, une partie du patrimoine affecté dans d’autres services aurait largement suffit à rendre l’Etat solvable à l’égard de ses créanciers. Ç’aurait été une liquidation judiciaire qu’on n’en serait pas là aujourd’hui. Cher Wambi, si seulement l’Etat savait que certains fournisseurs tirent par sa faute le Diable par la queue...

Voilà en tout cas qui va décourager certaines initiatives, quand on sait qu’à cause de ces factures impayées, nombre d’opérateurs économiques ont mis la clef sous le paillasson. Car, comme certains ont fini de s’en convaincre, soumissionner aux marchés de l’Etat, c’est se jeter dans un ravin en plein jour.


- A 84 ans bien sonnés, le professeur Joseph Ki-Zerbo doit être aujourd’hui un homme comblé. Deux de ses enfants viennent de lui emboiter le pas dans le domaine réservé de la carrière professionnelle internationale. Ce sont en l’occurrence Lazare Ki-Zerbo, précédemment professeur de philosophie à l’université de Ouagadougou, qui officie depuis bientôt six mois aux côtés du géant Aboud Diouf au temple de la Francophonie à Paris, et de Georges Ki-Zerbo, médecin de son état, qui a rejoint voilà quatre mois la représentation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Afrique du Sud.


- Le Dima de Boussouma va-t-il quitter la tête du groupe parlementaire du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) qu’il occupe depuis le début de la première législature en juin 2002 ? C’est la question qu’on peut se poser après la réunion tenue à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines de cela et au cours de la laquelle le problème aurait été posé. Mais les députés n’étaient pas sur la même longueur d’ondes de sorte que la question a été renvoyée aux prochaines journées parlementaires du groupe, qui devraient avoir lieu dans la première semaine de juillet.


- Le procès de l’affaire de frabrication de cartes grises et de certificats de mise en circulation (CMC) ouvert le mercredi 02 juin 2004 devant le Tribunal correctionnel de Ouahigouya vient de rendre son verdict ce mercredi 09 juin 2004. Le président du tribinal n’a pas suivi le procureur, qui avait requis des peines allant de 24 mois fermes à 12 mois avec sursis. Toutefois, la cause de la partie civile (l’Etat) a été entendue puisque les prévenus ont été condamnés solidairement à payer la somme de 63 671 520 F CFA au titre des dommages et intérêts.

Peines prononcées :
- Ganaba Adama : 18 mois ferme
- Niono Yiridori : 16 mois ferme
- Sia Yssoufou : 14 mois ferme
- Simporé roger : 8 mois ferme
- Compaoré Issa : 12 mois avec sursis + 100 000 d’amende
- Yaméogo Samuel : mois avec sursis + 100 000 d’amende
- Ouédraogo Boureima : mois avec sursis + 100 000 d’amende.
- Sawadogo Salam : mois avec sursis + 100 000 d’amende.


- Borry bana, le film documentaire sur le destin fatal de notre confrère Norbert Zongo, est sorti officiellement le 29 novembre 2003 au Burkina Faso lors d’une projection qui a eu pour cadre le centre national de presse Norbert-Zongo (CNPN-Z). Une autre fois c’était à l’université de Ouagadougou. Depuis, c’est le silence radio, ou écran noir pour parler cinéma. Nos compatriotes, qui espéraient voir ce film de 55 mn sur grand écran, sont jusque-là restés sur leur faim.

En effet, ni le Ciné Burkina, ni le Ciné Nerwaya, pas même les salles de projections feutrées des centres culturels français et américain n’ont jusqu’ici daigné projeter ce documentaire croustillant, réalisé par Luc Damiba, coordinateur du REN-LAC, et Abdoulaye Diallo, gestionnaire du CNPN-Z. Et pourtant, des démarches dans ce sens ont été faites. Là, ceux qui ont la bouche fendue au mauvais endroit ont vite fait de voir le spectre de la censure. L’homme de la rue abonde dans ce sens, car il ne comprend pas qu’au moment où il y a un black-out au Faso sur ce film burkinabè, il soit en vogue dans beaucoup de pays : Bénin, Cameroun, Togo, Cap-Vert, Tchad, Niger, Mali, Sénégal, Mauritanie, Afrique du Sud, France, Pays-Bas, Canada, etc. Borry bana a déjà eu une mention spéciale du jury au festival « Vues d’Afrique » au Canada et sera en compétition au festival « Sithengi Film » en novembre 2004 au Cap en Afrique du Sud.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin Passek Taalé.
L’Observateur

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