"Monsieur le Premier ministre,

Nous espérons qu’à travers cette deuxième missive en provenance de votre région d’origine, d’aucuns n’y verront une "chasse aux sorcières". Nous sommes plutôt motivés par l’amorce de changement de comportement que vous prônez pour le mieux- être de tous les Burkinabè.

Monsieur le Premier ministre, vous n’êtes pas sans connaître l’adage qui dit que "la charité bien ordonnée commence par soi-même" ; c’est pourquoi nous, agents et parents de la Direction régionale du ministère des Enseignements secondaire supérieur et de la recherche scientifique du Centre-¬Ouest (DR-MESSRS-CO) avons décidé d’attirer une fois de plus l’attention des autorités sur le système pourri qui gangrène notre milieu depuis le départ de monsieur Larba Kangoyé.

Pour mémoire, puisque vous n’étiez pas encore là, l’histoire des places marchandées avait défrayé la chronique à la rentrée scolaire 2006-2007 (Cf. L’Indépendant du 22/08/2006 et n°23 du 10/10/2006). Nous avons cru que quelque chose se ferait mais, on s’est juste contenté de contrôler la comptabilité des intéressés et d’affecter seulement les proviseurs des alentours. Aux dernières nouvelles, une voiture marque mercedes remplie de volailles a quitté Koudougou pour Ouagadougou (vous n’étiez pas encore en poste, rassurez-vous !) et les intéressés y sont allés de plus bel encore cette année tout en nous narguant.

M. le Premier ministre, nous parlons de fraude et de corruption ; nous révoquons des agents déstabilisés pour des livres ... C’est bien, mais qu’en est-il de ces responsables qui vont même jusqu’à organiser tout un système pour brader le BEPC et même le BAC tout en influant sur le choix des examinateurs, des présidents de jury qui doivent se soumettre ou remettre des pots de vin à certaines personnes des examens et concours pour être retenus ou sortir sur le terrain pendant les examens ? Comment par exemple pourriez-vous comprendre que le même correcteur soit aussi celui qui saisisse les notes ou les reporte à l’ordinateur ?

Monsieur le Premier ministre, nous l’avons dit plus haut : nous ne citerons ni des noms ni entrerons dans les détails car ce ne sont ni les faits, ni les preuves ou les dates qui nous font défaut ; nous ne sommes pas non plus des jaloux des nouvelles mercedes ou des R + 1 en construction à Ouagadougou. Simplement, nous ne voudrions pas que des individus puissent créer impunément un désordre social sous prétexte qu’ils sont du parti majoritaire ou qu’ils ont des bras au ministère. Ces gens-là, il faut les extirper avant qu’ils n’entachent votre noble combat."

Ont signé

S.B. enseignant à Koudougou

Y.R. parent d’élève du lycée provincial de Koudougou

Le Pays