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Télé Antoine Coulibaly maire de Orodara : « Le nouveau marché en construction avance péniblement »

Publié le mercredi 27 février 2008 à 09h49min

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L’Hebdomadaire du Burkina : Comment avancent les travaux du marché en construction ?

Télé Antoine Coulibaly : Au sujet du nouveau marché en construction je peux dire qu’il avance péniblement mais avec assurance. C’est pour dire tout simplement que l’entreprise est en retard sur le temps contractuel. Le marché devrait être terminé depuis mars 2007.

Donc il y a eu des contraintes certainement administratives et même au niveau de l’entreprise elle-même qui ont fait qu’aujourd’hui il est presque fini mais je peux dire qu’il a pris quand même du retard.

Le marché comptera combien de boutiques ?

Actuellement le plan est établi pour près de 900 boutiques et hangars tout confondus plus les infrastructures sociales et administratives. Nous sommes à la première partie du financement. Parce que tout l’ensemble n’a pas pu être financé par le programme de réduction de la pauvreté au niveau commercial dont notre commune est bénéficiaire. Il y avait beaucoup de choses à réaliser et nous avons pensé que c’était bon de réaliser le marché pour une première phase et consentir aussi certaines réalisations non moins importantes au niveau social notamment les écoles et au niveau de la santé. Donc c’est pour dire que le marché n’est pas totalement fini mais sa première étape est en train d’être terminée.

Parlez-nous de ce programme de réduction de la pauvreté ?

Il y a quinze communes urbaines du Burkina Faso qui bénéficient de ce programme national qu’on appelle le Programme de réduction de la pauvreté au niveau communal (PRPC). C’est un programme national financé par la Banque africaine de développement (BAD) avec une contrepartie nationale. Et aussi avec une contribution locale. La commune a pu contribuer pour près de 5 à 6% du coût afin de montrer son intérêt réel pour la réalisation du projet.

A combien s’élève le coût total de la construction du marché ?

Le coût total qu’on avait estimé au départ est de 500 millions. Aujourd’hui nous pouvons dire que la moitié de ce coût total est bouclée. Et c’est sur ça qu’on est en train de réaliser cette première tranche.

Y a-t-il eu des souscriptions pour ce nouveau marché ?

Principalement ce sont les commerçants qui nous ont sollicités ardemment d’inscrire la construction du marché parmi les autres projets qu’on avait présentés compte tenu de plusieurs critères, vu le développement de la commune, sa position géographique, sa proximité avec le Mali et l’importance de la production interne de la commune en matière de production fruitière et l’importance des échanges commerciaux. Les commerçants avaient sollicité vraiment que ce marché soit construit. Nous avons tout mis en œuvre pour l’inscrire et eux aussi ils ont tout mis en œuvre pour nous aider dans la sensibilisation afin que la commune puisse apporter sa contribution à la réalisation du projet. Nous avons bouclé notre contribution au bout d’une semaine. Les commerçants se sont beaucoup engagés et ils attendent impatiemment la réalisation de l’infrastructure.

Pouvez-vous nous donner les différents prix des boutiques ?

Nous ne sommes pas situés sur le prix des boutiques. Chaque commerçant, chaque demandeur de boutique ou de hangar avait contribué pour la somme de 15000 F afin de boucler notre plafond de contribution. Les 15000 F ce n’est pas le coût d’une boutique ni le coût d’un hangar. C’était une avance sur le coût réel qui sera estimé lorsque nous aurons fini la construction du marché et lorsque nous aurons mis en place aussi ce qu’on appelle le comité de gestion. Alors par rapport à ce que l’individu aura avancé et par rapport au coût réel soit du hangar ou de la boutique, nous verrons qu’est-ce que la personne qui a sollicité un hangar ou une boutique devrait apporter réellement pour pouvoir occuper l’infrastructure.

Selon vous est-ce que toutes les boutiques seront occupées à la finition ?

Nous avons des boutiques de grandes dimensions qui vont de 15 à 45m2, des moyennes qui font 9m2, des petites dimensions qui font 7,5m2. Et nous avons aussi des hangars de 6,25m2. C’est tout ça confondu qui avoisine plus de 900 boutiques. Parce qu’on a vu que les réalisations ne peuvent pas être seulement des boutiques car vu le pouvoir d’achat de la population et les activités qui seront menées au niveau de ces infrastructures on a fait plusieurs sortes d’infrastructures pour que tout un chacun puisse approcher l’infrastructure et s’y installer. Pour l’occupation nous sommes certains à 100% que les boutiques ou les hangars seront occupés. Avant de lancer le projet, nous avons organisé une manifestation d’intérêt et tous ceux qui ont soumissionné ne peuvent pas laisser leurs soumissions dans le vent. Ils viendront les occuper. Donc il n’y aura rien de vide au niveau du marché. Le problème que je crains, c’est réellement l’occupation rentable de ces infrastructures. Le tout n’est pas de soumissionner pour 15000 F, d’être potentiellement éligible au niveau du marché mais l’essentiel c’est d’y mener une activité rentable. Tout le monde connaît l’importances du marché et ce que ça peut procurer. Mais maintenant l’occuper et le rendre rentable est une autre paire de manches et là je crains beaucoup à ce niveau.

Quels sont les critères d’obtention des boutiques et hangars ?

Ce qu’il faut savoir, nous n’avons pas fait de différence au niveau des demandeurs. Vous êtes à Orodara résidant dans la ville ou dans la province ou hors même de la province vous êtes à Bobo-Dioulasso, à Bamako, à Bouaké à Abidjan à Ouagadougou il était loisible à toute personne voulant exercer dans le marché de s’inscrire. Mais comme les places étaient limitées alors tout le monde n’a pas pu s’inscrire. Notre intention n’est pas de recevoir de l’argent et ne pas donner de la place. Toute personne ayant payé, souscrit aura son hangar. Autochtone, allogènes il n’y a pas de différence. Parce que nous avons regardé seulement la profession et l’exercice du métier. On n’a pas jugé la capacité de chacune mais ou s’est dit de bonne intention si vous avez demandé un hangar c’est que vous êtes certainement à même de le fructifier, l’application nous dira la vérité. Sinon nous avons organisé de telle sorte que personne ne puisse se plaindre au niveau de la commune, de la province, de l’étranger parce que nous avons adressé l’information à tous les résidents, les non résidents, de Orodara qui sont à Bamako ou ailleurs on leur a donné un certain nombre de boutiques. Ils n’avaient qu’à s’organiser au niveau de Bamako, de Bobo, de Bouaké, de Ouagadougou, d’Abidjan etc.… pour pouvoir s’inscrire selon le nombre de places disponibles. C’est aussi qu’on a reçu des listes de Bamako, de Bouaké, d’Abidjan, de Bobo, de Ouagadougou. Le problème est qu’à certains endroits, ils ont dû dépasser le nombre qu’on leur avait accordé. Je sais que nous risquons d’avoir de légers problèmes à ce niveau

Comment allez-vous vous organiser pour l’attribution des boutiques et hangars quand tout sera prêt ?

Pour l’organisation, nous allons mettre d’abord un comité de gestion, avec le concours du conseil municipal et des commerçants. Nous allons acquérir de l’expérience sur la gestion du marché. Un marché peut être source de conflits. C’est un centre d’accueil, tout le monde y va et pour sa gestion ce n’est pas facile. Donc moi en tant que président du conseil municipal, je vais proposer en temps opportun au conseil en tout cas qu’on ait une analyse très pragmatique des problèmes. Ce n’est pas pour éviter totalement les problèmes de gestion qu’on va rencontrer mais pour ne pas réinventer la roue. Bien que chaque commune ait sa spécificité, il y a quand même une déontologie de gestion qui respecte certaines normes. Il ne faudrait pas qu’on soit à côté de cette approche. Qu’on prenne le maximum de précautions. C’est le comité qui avec le conseil municipal ainsi que les commerçants vont permettre de gérer un tant soit peu l’infrastructure. Moi j’opte pour ça.

Comment comptez-vous sécuriser le marché ?

J’affirme que le plan a été étudié. D’abord il y a eu ce qu’on appelle l’étude de faisabilité qui a montré que le marché est vraiment rentable, s’il était construit. Ensuite il y a l’étude technique qui a suivi. C’est le berceau. C’est l’entreprise AADI qui a réalisé le plan. En ce qui concerne les infrastructures de sécurité tout a été prévu seulement en son temps on n’avait pas tellement prévu l’impact environnemental. C’est une donnée ou une approche qui n’était pas tellement en vigueur en son temps, je veux parler de l’étude environnementale. Mais par rapport à la fonctionnalité du plan, à tout ce qui est prévu comme assainissement, comme dispositions en cas d’incendie je pense que le plan du marché permet une accessibilité, une évacuation rapide et facile. Nous n’avons pas de sapeurs-pompiers en cas d’incendie mais en lieu et place on a créé un comité communal de risque ou d’incendie.

Comment s’est passé le déménagement des commerçants ?

Ce ne fut facile. (rires). Bien que ça soit eux qui aient demandé la construction du marché et que nous soyons tous tombés d’accord sur toute l’approche pour que le marché soit réalisé, lorsqu’il le fallait c’est là qu’il a eu encore de façon paradoxale des résistances pour certaines dispositions à prendre afin que l’infrastructure puisse s’installer. Je dirais par exemple que c’était le 1er août 2006 que les travaux devaient commencer. Le PRPC tirant vers la fin il ne fallait pas traîner sur les dernières réalisations. Donc on a demandé aux commerçants, d’ évacuer le marché en plein hivernage. Entre temps on a pris la peine d’aménager un site d’accueil à coté de la gare routière du marché des fruits qui devrait les accueillir. Mais vous voyez l’homme est ce qu’il est. Ce n’était pas facile de les faire partir. D’abord ils trouvent que c’est un peu éloigné, il n’y a pas de sécurité, ils ont du matériel très précieux dans leurs boutiques tels sont leurs arguments avancés. Nous avons pensé a tout cela et malgré tout il y a eu une résistance. Alors on leur a posé la question à savoir s’ils veulent le nouveau marché ou s’ils veulent rester sur place ? En définitive ils ont fait savoir qu’ils veulent rester aux bords des rues. La rue qui va du marché jusqu’à la gare routière vers le centre ville pour installer leurs boutiques. Ce qui a été respecté. On les a laissés au bord de la rue avec leurs marchandises précieuses. Pour les vendeuses de condiment, qui disent que leurs clients ne vont plus les retrouver, certaines femmes sont restées dans la ville au bord de la rue et installer leurs petites tables. Ça pose des problèmes parce que celles qui sont montées sur le site sont mécontentes. On a géré ce problème et il y a toujours des femmes qui sont sur le site. La ville est tranquille. On attend que le marché finisse et on verra.

Interview réalisée par Félix G. OUEDRAOGO Correspondant à Bobo

L’Hebdo

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