D’ici à décembre prochain au plus tard, démarreront les travaux de bitumage de la route Koudougou-Dédougou, longue de 130 km. Loin d’être une profession de foi, cette conviction du Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo, est partagée par les bailleurs de fonds de ce projet de bitumage. Il s’agit notamment du Fonds saoudien pour le développement (FSD), du Fonds saoudien pour le développement économique arabe (FKDEA), de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et de l’Organisation du fonds international de développement (OFID).

Ce qui est sûr, partie burkinabè et partenaires financiers se sont réunis à Dédougou le vendredi 22 février 2008 et ont accordé leurs violons en 3 heures pour le financement à hauteur de 28 milliards de F CFA du bitumage de la RN 14. Du côté des bailleurs de fonds, "nous avons mobilisé l’argent qu’il faut (76% du montant total) et le financement est bouclé", a laissé entendre leur représentant
Mahfoud Bengrine avant même le début de la réunion.

Néanmoins, chaque représentant de bailleurs de fonds à Dédougou, doit renvoyer devant son conseil d’administration, les différents réglages du schéma de financement opérés avant la signature des accords de prêts avec le Burkina. En attendant, le gouvernement burkinabè veut aller vite et bien "Nous avons l’autorisation de procéder déjà à la sélection des entreprises de construction et de contrôle. Ce que nous allons entreprendre dès le mois prochain"annonce le ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Hyppolite Lingani. Selon toujours ces précisions, le délai contractuel pour la réalisation des travaux est de 30 mois. Donc les populations devront attendre juin 2011 pour voir la fin de leur calvaire sur le tronçon Koudougou-Dédougou, une fois bitumé. C’est le désenclavement de la région de la Boucle du Mouhoun toute entière qui passera par cette route.

L’on comprend aisément tout l’espoir que suscite l’annonce du démarrage très prochain des travaux de bitumage de la RN14 chez des populations de la région.

Le contraste de la Boucle du Mouhoun

Des populations qui aspirent à des conditions de transport plus économiques et plus fiables. Elles comptent également sur ce bitume pour évacuer dans le reste du pays, voire dans d’autres pays, le surplus de leur production agricole. En effet, la Boucle du Mouhoun, qualifiée de "grenier du Burkina Faso", a un taux annuel de couverture de ses besoins céréaliers de plus de 150%, rapporte le gouverneur de la région, Pascal Tema Benon. "C’est la région la plus peuplée après celle du Centre avec une densité de 42 habitants au km2 ; elle a le plus grand nombre de communes et le plus grand nombre de provinces (6), soit 12% du territoire national", ajoute-t-il.

Les potentialités d’un développement dans cette partie du Burkina Faso existent. Cependant, le "grenier" demeure l’une des régions les plus pauvres. Pire, Dédougou demeure jusque-là le seul chef-lieu de région à n’être pas encore rélié à la capitale Ouagadougou par une voie bitumée. Autant de contrastes que le projet de bitumage contribuera certainement à aplanir.

Parce qu’en plus du "goudron" , le projet prévoit la construction d’infrastructures socioéconomiques (écoles, puits, centres de santé) dans les villages traversés. Vivement que le projet voit le jour, a souhaité le gouverneur au nom de ses populations. L’autre vœu de M. Benon est que la base de vie de l’entreprise de construction soit installée à Dédougou.

Koumia Alassane KARAMA

Ce que représente le projet

 La construction d’une plate-forme de 10 mètres avec une chaussée de 7 mètres de large et des accotements de 1,50 mètres de part et d’autre de la chaussée ;
 La mise en œuvre de la couche de base en grave latéritique sur 10 mètres de largeur ;
 La mise en œuvre de la couche de revêtement en enduit superficiel ;
 La construction et le prolongement d’ouvrages hydrauliques ;
 La construction de trois ponts au PK 28 + 420 de 20 m de portée, PK 50 + 575 sur le Mouhoun de 4 x 20 m de portée et au PK 101+590 de 2 x 15 m de portée ;
 La construction des aires de repos et des parkings ;
 La construction des clôtures d’écoles et des pistes d’accès dans le cadre des mesures d’accompagnement ;
 La mise en place de la signalisation et d’équipements routiers ;
 La couche de fondation sera en graveleux latéritique de 20 cm d’épaisseur ;
 La couche de base également en graveleux latérique de 20 cm ;
 Le revêtement sera en enduit superficiel bicouche. Une monocouche sera mise en place sur les accotements.

Sidwaya