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<I>Une lettre pour Laye</I> : Quand Saboteur s’en prend à L’Observateur

Publié le vendredi 28 décembre 2007 à 13h58min

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Cher Wambi,

Plus que trois jours et nous aurons fait le deuil de l’année 2007. La présente lettre est donc la dernière, dans l’attente de l’année 2008, que, dores et déjà, je souhaite bien meilleure, et pour cette raison : si l’on peut se féliciter de la stabilité relative de notre pays, dans une sous-région ouest-africaine sous tension, il convient de noter que quelquefois la nature n’a pas été à nos côtés. D’où les inondations que les populations ont dû subir çà et là, à l’issue d’un démarrage tardif de la campagne agricole.

Néanmoins chacun a pu récolter le fruit de sa sueur et, de sources officielles, le déficit céréalier ne concerne qu’une infime portion du Faso, contrairement aux prédictions alarmistes de quelques oiseaux de mauvais augure. Mieux, point de secret que dans l’ensemble, le Burkina a réussi l’exploit d’un excédent céréalier de quelque 700 000 tonnes au cours de la campagne écoulée. Reste à espérer une répartition efficiente des fruits de la croissance, afin de permettre à la majorité de bénéficier du mieux-être.

Là, cher cousin, j’ose faire un clin d’œil aux autorités politiques et administratives surtout, sur qui repose notre destin national. D’où mon appel pressant qu’elles trouvent la thérapie idoine à l’éradication du grand banditisme ; à la résorbtion du chômage des jeunes ; à l’anéantissement de la pandémie du VIH/Sida. Mon cahier de doléances ne se refermera pas de si tôt, cher Wambi, puisqu’en aucun cas, il ne faut négliger la lutte contre la corruption, l’un des fléaux actuels de la société burkinabè.

En tout cas, le Premier ministre, Tertius Zongo, dès sa prise de fonction en juin dernier, a promis de secouer le cocotier, et j’attends de voir jusqu’où ira son ardeur. A l’exemple du maçon au pied du mur, les Burkinabè qui conjuguent la vie chère à tous les temps attendent surtout des actes. Et l’année 2008, qui s’ouvre dans quelque 72 heures, devrait être l’occasion où jamais pour le Burkina de rompre définitivement avec les tars du passé pour se faire une place au soleil.

A toi et à tous les parents du village, cher cousin, je souhaite une année 2008 faite de santé, de paix, de solidarité et de succès dans toutes vos entreprises. Je nourrissais le secret espoir de fêter l’année nouvelle avec vous, mais le devoir m’appelle ailleurs. Ce n’est que partie remise, car je trouverai bien l’occasion, ne serait-ce qu’à la faveur d’un week-end, de vous faire la surprise. Ne videz donc pas tous vos canaris et toutes vos marmites, je suis en route.

Alors que je te récitais la litanie des doléances des Burkinabè à l’approche de la nouvelle année, j’ai reçu la visite de ton ami Hilou Demba André, que j’avais perdu de vue depuis belle lurette. Que me voulait-il ? Délégué des structures de production cinématographique et audiovisuelle de notre pays, il était porteur d’une correspondance à l’intention du Premier ministre, chef du gouvernement. Hilou Demba André se fait le porte-voix des acteurs du cinéma et de l’audiovisuel de notre pays pour qui il demande une révision de la fiscalité, car ils sont menacés de mort subite. Voici ce qu’il dit, cher cousin :

"Excellence Monsieur le Premier ministre,

Tout d’abord veuillez accepter nos hommages pour la lourde tâche que vous assumez depuis votre nomination à la tête du gouvernement burkinabè. En outre, veuillez excuser l’éventuelle perturbation de votre calendrier de travail, très chargé, par notre correspondance ; mais étant donné l’importance de notre propos, nous osons espérer bénéficier de votre indulgence. Excellence, la situation actuelle des structures de production cinématographique est très précaire :
aucune structure de production cinématographique ne peut fonctionner régulièrement pendant deux ans ;

depuis ces dernières années, des structures de production cinématographique et audiovisuelle font l’objet d’une série de redressements fiscaux propres à les conduire à déposer le bilan ; - la plupart des structures de production cinématographique et audiovisuelle de la place sont actuellement sous le poids de mesures assez spéciales de la part de vos services des impôts ; Cela, en dépit de nos tentatives vaines d’expliquer la spécificité de notre domaine. Rien à faire, vos services des impôts continuent de comparer le secteur commercial import-export au secteur du cinéma et de l’audiovisuel.

Cet état de fait nous oblige, Excellence Monsieur le Premier ministre, à vous interpeller pour un recours ultime parce que la traque par vos services des impôts se fait implacable à Ouagadougou. Par ailleurs, nous avons réclamé et proposé depuis quelque temps à votre gouvernement un projet de statut fiscal spécifique pour étude et décision à prendre, mais jusque-là, c’est le statut quo.

Excellence Monsieur le Premier ministre, la situation est grave pour nous, artistes, qui ne vivons que de subventions extérieures atteignant parfois 90% de nos budgets de production de film ; pour un pays comme Le Burkina Faso, qui est sans conteste la place forte de la culture en Afrique, il n’est pas opportun d’étouffer les structures de production cinématographique et audiovisuelle au risque de briser l’élan de développement de ce secteur.

Dans le souci de notre participation effective au développement de la vie économique et culturelle du Burkina Faso, nous sollicitons : 1) l’organisation par vos services d’une table ronde autour de la question avec tous les concernés, car la liste des structures de production qui sont fermées est longue et n’est pas près de s’arrêter ;

2) la définition urgente par votre gouvernement d’un statut fiscal spécifique du producteur de cinéma et de l’audiovisuel et une révision catégorielle de la fiscalité de notre secteur ; 3) l’implication effective du Centre national de la cinématographie, seul cadre de référence, dans la recherche de solutions idoines à nos problèmes.

Tout en vous rassurant, Excellence, de notre disponibilité à payer les taxes sous quelques formes que ce soient mais à condition que celles-ci soient adaptées au secteur de la production cinématographique et l’audiovisuelle, nous vous remercions pour votre attention particulière et sollicitons votre diligence pour une prompte réaction à notre requête".

Honorablement vôtre

Le délégué

Hilou Demba André

Alors qu’on croyait terminée la partie qui se jouait entre Jean-Pierre Palm, Drissa Traoré dit Saboteur et Lassina Traoré depuis l’organisation de la coupe UEMOA de football, voilà que le ballon rebondit au palais de justice. Rappel des faits : Saboteur dit avoir été menacé à la sortie du match Togo/Burkina le jeudi 1er novembre 2007.

Selon lui, le chef de file de ses agresseurs, Lassina Traoré, qui se trouve être le 2e vice-président de l’Union nationale de supporters des Etalons (UNSE), devisait plus tard avec le ministre des Sports, Jean-Pierre Palm. Saboteur est venu nous conter sa mésaventure le lendemain vendredi, disant vouloir prendre l’opinion publique à témoin, et nous avons rapporté ses propos dans notre édition n°7004 du lundi 5 novembre 2007.

Dès le lendemain, les deux mis en cause (le ministre et Traoré) usaient de leur droit de réponse. C’est ce qui vaut aujourd’hui à l’Observateur paalga une citation à comparaître le lundi 21 janvier 2008 par devant le Tribunal de grande instance de Ouagadougou siégeant en matière correctionnelle. Le plaignant, commissaire de police de grade terminal, de la classe exceptionnelle à la retraite, instructeur de la FIFA et de la CAF, juge en effet l’écrit de Lassina Traoré diffamatoire et injurieux.

Pour laver donc son honneur, il a décidé de traîner à la barre l’auteur du papier et Edouard Ouédraogo, le directeur de publication de l’Observateur paalga (qui a reçu hier matin sa citation à comparaître). Saboteur réclame, entre autres, le paiement du franc symbolique à titre de dommages et intérêts ainsi que la somme de 500 000 F CFA au titre des honoraires d’avocat, non compris dans les dépens. Affaire à suivre.

En attendant, cher cousin, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, pour qui l’on n’est jamais bien servi que par les siens.

Si problème de lotissement il en existe encore à Simonville, c’est, entre autres, à Sig-Noghin, où l’on semble user de tous les moyens, même inappropriés, pour régler les conflits à Bassinko. A ce qu’on dit, le maire dudit arrondissement, intouchable devant l’Eternel, serait allergique à toute critique ou proposition.

Un citoyen l’aura appris à ses dépens le mardi 18 décembre 2007. Barthélemy Kaboré, puisque c’est de lui qu’il s’agit, qui a cru bon de répondre à une invitation du maître des lieux, par l’intermédiaire d’un conseiller municipal, pour parler des problèmes réels du lotissement, sera surpris de se retrouver dans un traquenard, car proprement molesté devant témoins, dont monsieur le maire himself.

Celui qui doit aujourd’hui la vie à des passants, qui l’ont extirpé du guêpier, avoue n’y rien comprendre. Mais pas plus que l’honnête citoyen, qui commence à douter de ces autorités qui s’adaptent difficilement à la vie républicaine. Qu’est-ce qui a donc bien pu se passer pour que des conseillers municipaux présents à la séance de correction de l’audacieux n’aient même pas osé lever le petit doigt ? On en saura certainement davantage les jours à venir.

Ce week-end sera incontestablement des plus endiablés du côté de la cité du Paysan noir, car un mariage, qui y aura lieu, restera gravé à jamais dans les annales de la région : celui de Chaïda Koné, qui rejoindra la famille Traoré à travers son fils Moustapha. Chaïda ! Mais qui peut-elle bien être pour mériter notre attention ?

Remontons un peu le cours de l’histoire. Elle est la petite-fille de Blaise Koné, l’un des tout premiers présidents de notre Assemblée nationale, lequel est le géniteur de Léonce Koné, l’actuel directeur général de la BACB (Banque agricole et commerciale du Burkina). Celui-ci, on le sait sûrement, est allié à la famille Yaméogo, puisque marié à une sœur d’Hermann Yaméogo. C’est dire donc l’importance de l’événement, qui se déroulera d’ailleurs en deux épisodes.

Ainsi, le samedi 29 décembre, rendez-vous avec le maire à 15 heures, puis à 16 heures à l’église pour la bénédiction nuptiale. Dans la soirée, à partir de 20 heures, au secteur 2, un dîner réunira convives et jeune couple au domicile des Koné.

La suite, ce sera le lendemain, au Lac de Tengrela : sous une musique aquatique, les deux familles accueilleront leurs hôtes pour un déjeuner digne d’une union de cette envergure. Et comme si un mariage en appelait un autre, ce samedi il y aura un et pas des moindres à Ouagadougou. Un autre Traoré, prénommé Boubacar Alama, mettra fin à son célibat en s’unissant pour le meilleur et pour le pire à Guénéba Inessa Badini.

Deux "grands" en somme, puisque le futur mari, pharmacien, est un héritier d’un des tout premiers pharmaciens de notre pays, feu Amadou Traoré (Pharmacie Nouvelle), et sa compagne, la fille du représentant spécial du facilitateur Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, nous avons nommé l’ex-ministre de la Justice Boureima Badini. Que ce soit donc à Banfora ou à Ouagadougou, ça promet d’être chaud.

Du zi n yêyé, pour ne pas dire du jamais vu à Ziniaré : les anciens scolaires s’organisent. Ce dimanche 30 décembre, en effet, anciens et anciennes élèves de l’école primaire publique de Ziniaré, des promotions 1961 à 2006, se retrouveront à la Maison des jeunes et de la culture du patelin présidentiel à 14h00. Objectifs d’un tel rappel des troupes : l’émergence d’une amicale, la mise en œuvre d’éventuelles initiatives communes en cours sur l’histoire et la vie de cette école.

A la commémoration du 42 anniversaire du soulèvement populaire du 3 janvier 1966, les Elites du Faso répondront ce 03 janvier 2008 par un soulèvement musical. La vieille garde de la musique burkinabè refuse de désarmer. Pour s’en convaincre, rendez-vous à partir de 15h00 au Boulgou Bar, librement. Mais canne exigée !

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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