LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Sanmatenga : Pas question de remettre des quittances aux maires

Publié le mardi 18 décembre 2007 à 08h12min

PARTAGER :                          

Lors de plusieurs de nos entretiens avec des maires de communes rurales, il est revenu que l’information, la conscientisation pour le paiement des redevances a pris racine. Quand les gens se présentent pour le paiement des taxes sur la contribution du secteur informel, les maires ne peuvent pas percevoir les sous, car ne disposant pas de quittanciers.

Nous avons approché Monsieur Adolphe Naré, directeur régional des Impôts de la région du Centre-Nord avec compétence sur la région du Sahel qui nous situe sur cet aspect : "La contribution du secteur informel est un impôt de proximité. Les services de base de la direction des impôts, pour la première année de la gestion de la CDI, ne sont pas encore implantées dans toutes les communes dans le cadre de la décentralisation. Nos services ne sont implantés que dans les chefs-lieux de province. Les provinces ont plusieurs communes et l’effectif moyen dans les chefs-lieux est de trois ou quatre agents. Il est difficile de couvrir la totalité des communes.

Lors de notre rencontre tenue le 20 novembre avec les maires sous la présidence du gouverneur de la région du Centre-Nord, nous avons exposé dans quelles conditions nous travaillons. Nous avons fait la situation de toutes les communes dans le cadre du recouvrement. Ces taux varient de 130% à 24%. Si les contribuables veulent s’acquitter des taxes et que nous ne sommes pas là, le maire qui n’est pas un comptable public n’est pas autorisé à percevoir ces fonds. Nos services de recouvrement dont le responsable est le percepteur est pécuniairement responsable des quittanciers. Il serait difficile que ces derniers prennent les quittanciers et les remettent des personnes dont ils ne sont pas sûrs. Un receveur ne jouera jamais à ce jeu. Néanmoins, nous avons dit aux maires : s’ils veulent recruter des agents que nous allons former et les intégrer dans nos effectifs, ils pourront recevoir les redevances et autres".

Depuis 2007, l’imposition et le recouvrement de la CDI incombent à la direction générale des Impôts. L’équivoque est levée et la balle est dans le camp des maires.


Surproduction en voie

Durant la campagne 2006-2007, les tomates ont pourri un peu partout au niveau des plans d’eau dans le Sanmatenga. Un bref passage sur certains plans d’eau nous a permis de constater que les gens repiquent encore la même chose au même endroit et en même temps. C’est dire que la leçon n’a pas servi et quoiqu’on fasse, il y aura surproduction et le calvaire va recommencer. Pourtant, une bonne organisation et une parfaite entente auraient pu éviter ce qui s’annonce. Même autour du barrage de Kaya, c’est le même scénario.


Les braqueurs sont là

Avec les fêtes de fin d’année qui s’annoncent, les coupeurs de route se sont annoncés.
Sur la route Barsalogo-Pensa dans la journée du 14 décembre, ils ont fait parler la poudre et un des blessés a été évacué sur Ouagadougou. Quand on sait que dans cette zone, pour quatre communes rurales, il y a qu’un commissariat et une brigade de gendarmerie, la tâche est ardue.


Entendu à l’audience : Un témoin inconnu

Fallait-il en rire ou en pleurer ? Le conseil du prévenu, Kanon Kélétigui Mamadou, a demande au tribunal, que si le témoin cité par la partie civile ne peut pas comparaître, qu’elle donne au moins son identité. Ce que la partie civile a refusé. De quoi s’agit-il ? Kélétigui Kanon est électricien de profession depuis une trentaine d’années et a roulé sa bosse sur plusieurs chantiers. Il a été recruté pour aider à la construction du complexe de la Société des mines de Taparko (SOMITA). Un soir, la gendarmerie de Yalgo débarque chez lui, procède à une fouille, en fait de même chez les voisins et repart bredouille. Plutard, il sera mis aux frais, car selon les informations reçues par le responsable de la sécurité, les nombreux vols commis sur le site sont son œuvre. Après plusieurs jours au cachot, Kélétigui reconnaîtra avoir pris des clés, du fil pour rallonge et un coffret de meule.

Ainsi, il expliquera comment il sortait avec une clé, car lui aussi avait des clés quand il rejoignait le site. Pour la sortie du fil de rallonge, c’est l’électricien chargé de la soudure, Jean Baptiste Kalba qui s’était chargé de cette tâche et avait confié les clés à la restauratrice Minata Ouattara. Voilà les trois qui comparaissaient pour vol, complicité de vol de motos-pompes, clés, batteries, gazoil etc. Selon le conseil de Kélétigui, c’est l’ex-copine de ce dernier qui aurait dit à son cousin d’aller dénoncer son ex-amant car il l’avait vu déposer un jour un colis suspect chez la restauratrice Ouattara. Même après la première fouille infructueuse, elle a insisté.

A la barre, le représentant de SOMITA responsable de la sécurité, Daniel Gagnon arrivait difficilement à s’exprimer et a refusé de donner l’identité de son informateur. Etant sans conseil, celui de Kélétigui ne l’a pas ménagé car chose curieuse, il exhibint des clés identiques à celles retrouvées plus tard avec Kélétigui, comme si en Afrique du Sud, la société qui les fabrique le faisait exclusivement pour SOMITA. Le conseil a demandé au tribunal de débouter la SOMITA de sa constitution de partie civile ; ce qu’il a suivi. Kalbu et Ouattara ont écopé de six mois de prison avec sursis et Kelétigui en a pris pour quatre mois fermes. Ça nous étonnerait que son ex-copine attende sa sortie pour prendre la clé des champs car il y aura de l’électricité dans l’air...


Il le charge, parce qu’il l’a dénoncé

Dicko Amadou et Torodo Mahamoudou se fréquentent car tous, étant originaires de Taparko. Mahamadou est allé un jour soustraire un taureau de son oncle qu’il est allé vendre au marché de Nagbingou. Quand son oncle a réussi à l’épingler, son dénonciateur a été vite trouvé. Il indexera Dicko et le chargera d’autres vols. A la barre où plusieurs témoins ont défilé, ils ont reconnu avoir acheté des génisses avec Mahamoudou. Or, il se trouve, que Dicko qui est berger n’arrivait pas à justifier la perte de trois génisses. Mahamoudou déclare que Dicko doit savoir où se trouvent les génisses perdues.

Pour Dicko, il a vendu une génisse pour acheter du son pour nourrir les autres bêtes, ce qu’a confirmé un témoin. Pourquoi s’acharner alors contre Dicko. Pour Mahamoudou, il l’accuse afin qu’il sache dorénavant, que s’il voit un voleur, il ne doit pas le dénoncer. Qu’il reste coi !
Comme Dicko aussi n’arrivait pas à justifier la perte des deux autres génisses il en a pris pour trois mois et 6 mois ont été octroyés à Mahamoudou.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Kaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km