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<I>Une lettre pour Laye</I> : Un mariage ivoiro-burkinabè

Publié le vendredi 14 décembre 2007 à 12h09min

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Cher Wambi,

Ainsi, après une trêve d’une vingtaine d’années, les Burkinabè ont renoué avec la commémoration, en sons et lumières, de la fête nationale du 11-Décembre. Il serait fastidieux de te retracer ici le film de ce défilé gigantesque, dont l’avenue de l’Indépendance a été le théâtre ce jour-là à Simonville.

Mais comme tout coup d’essai se doit d’être un coup de maître, tu comprends aisément que l’autorité n’ait point lésiné sur les moyens, cher cousin. Aucune fête n’ayant de valeur si vos voisins en sont exclus, Ivoiriens, Ghanéens, Togolais, Béninois, Nigériens et Maliens étaient les invités d’honneur à cette grande parade, qui constitue, assurément, une première pour une certaine génération de Burkinabè.

Tout était bien, cher Wambi, et l’aurait été davantage s’il y avait la cavalerie, c’est-à-dire les chevaux, comme au bon vieux temps colonial, où c’est la garde républicaine sur les chevaux d’apparat qui clôturait les défilés du 14 juillet et du 11 novembre. On sait que les chevaux, ce n’est pas facile à entretenir, puisqu’il faut bien les nourrir et les dresser.

Mais pour un pays où le cheval est un emblème historico-mythique, ce n’est vraiment pas trop demander. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas impliquer la LONAB dans l’opération, elle qui fait du cheval son meilleur fonds de commerce ? En attendant, cher cousin, félicitations à nos compatriotes de la région du Sahel, qui ont mis les chevaux et les chameaux à l’honneur.


Cela dit, c’est un grand ouf de soulagement que les Burkinabè candidats au Hadj 2007 ont poussé ce même 11 décembre en prenant enfin l’envol pour la terre sainte de l’islam. Ils sont, en effet, quelque 2700 pèlerins qui étaient jusque-là angoissés par l’incertitude qui planait dans l’air, angoisse sur laquelle il n’est point utile d’y revenir.

Espérons seulement que la leçon 2007 du Hadj a bien été assimilée par les organisateurs et que plus jamais il ne sera donné à un vieillard de verser des larmes à l’aéroport de Ouaga. Puisse Allah exaucer les prières de ceux de ses fidèles qui, cette année, ont eu le privilège de venir en sa demeure, et que toutes ses bénédictions pleuvent sur le "Pays des hommes intègres".


Dans ma dernière lettre, cher cousin, je t’ai parlé d’un vol opéré à l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) et portant sur une vingtaine de millions de nos francs. L’information est avérée. Par contre, l’allégation selon laquelle la nationale des eaux battrait de l’aile, elle, ne l’est pas. Loin s’en faut. A ce sujet, la direction générale de l’ONEA m’a fait parvenir le droit de réponse ci-après dont je te propose l’intégralité :

"Monsieur le Directeur,

Dans votre livraison n° 7028 du vendredi 7 décembre passé, dans la rubrique Une Lettre pour Laye, vous avez publié un texte relatif à un cas de vol qui s’est produit à l’Agence centrale de l’ONEA à Ouagadougou. Si le cas relaté peut être confirmé, nous sommes par contre surpris et même indigné de la chute de votre écrit.

En effet, vous écrivez doctement que « pour une ONEA qui battait déjà de l’aile, serait-ce le coup de grâce ? » Une telle affirmation, avouons-le, nous étonne de la part d’un journal comme le vôtre, qui se veut sérieux et professionnel, car, en tant que doyen des journaux et professionnel de l’information, vous n’ignorez pas comment une telle affirmation infondée (et donc non vérifiée) est de nature à porter préjudice à notre image et à la confiance de nos partenaires et clients.

Nous ignorons vos sources d’information concernant la situation financière de notre entreprise, mais nous sommes fondé à dire que l’ONEA n’a jamais été aussi solide, à tout point de vue, que ces dernières années. En témoigne la présentation de la situation économique et financière que nous avons faite publiquement devant l’Assemblée générale des Sociétés d’Etat tenue les 28 et 29 juin 2007 à Ouagadougou sous la présidence du Premier ministre.

Le document de présentation de cette situation, qui est disponible à l’ONEA et dans tous les ministères, peut encore être consulté par tous, surtout par tout journaliste soucieux de vérifier, de contrôler, de corroborer ses informations. Il ressort succinctement dudit document que « les principaux indicateurs de gestion de l’ONEA au titre de l’exercice 2006 montrent que la société a une structure financière très satisfaisante.

Tous les indicateurs financiers montrent une situation financière équilibrée et une rentabilité en croissance avec un endettement maîtrisé. Le fonds de roulement est largement positif et indique que les ressources durables de la société ont suffi pour financer ses investissements à long terme malgré la hausse desdits investissements. Le résultat net s’est accru sensiblement de même que la trésorerie. Ce qui permet de dire que la société peut faire face à ses engagements sans risque majeur ».

Il n’est pas besoin d’être un grand financier pour comprendre que les éléments ci-dessus indiquent tout sauf que l’ONEA bat de l’aile. Cette bonne santé économique et financière est encore corroborée par nos projections financières à long terme, appréciées et validées en début décembre 2007 par un auditeur externe indépendant engagé par la Banque mondiale, qui montrent que l’ONEA restera encore solide sur le plan financier pendant les prochaines années.

Cette bonne santé a été très bien appréciée par tous nos partenaires techniques et financiers réunis le 25 novembre dernier lors du Comité de supervision de Projet Ziga. C’est encore cela qui a convaincu tous les bailleurs de fonds du secteur de l’hydraulique de s’engager dans le financement de notre programme d’investissement 2007-2015, qui se chiffre à près de 250 milliards de FCFA.

En tant qu’entreprise de presse, vous n’ignorez pas qu’on ne prête qu’à ceux qui sont solvables et que, dans la gestion d’une entreprise digne de ce nom, il n’y a aucun triomphalisme qui vaille sinon la rigueur et la recherche constante de l’équilibre financier pour assurer la continuité d’un service de qualité à des coûts acceptables pour tous.

Monsieur le Directeur, des cas de vols peuvent survenir partout malgré toutes les mesures de sécurité qui peuvent être mises en œuvre. Il est donc incompréhensible qu’Une Lettre pour Laye profite de ce fait divers, qui nous peine tous, pour ternir l’image d’une structure comme l’ONEA. Sans être superstitieux, touchons tous du bois, car l’ONEA dans la situation décrite par votre écrit serait une catastrophe dont nous nous gardons d’imaginer les conséquences pour les populations des villes et le service de distribution d’eau.

Yamba Harouna Ouibiga

Chevalier de l’Ordre National

Cher cousin, je prends acte et me réjouis de ce droit de réponse qui me donne l’assurance que l’eau continuera de couler à flots de nos robinets.


A l’instar d’autres nouvelles communes rurales, qui ont vu le jour à la faveur de la décentralisation, celle de Béguédo dans la province du Boulgou vit une crise de croissance qui, si l’on n’y trouve la thérapie appropriée, pourrait conduire au pire. Ça dure, en effet, depuis une éternité, et des conseillers ont pris sur eux de porter l’affaire sur la place du marché :

"Depuis le mois de février 2007, notre Conseil municipal est en crise. Depuis ce temps, il n’y a plus eu de sessions du conseil. Rien ne fonctionne et il n’y a qu’une gestion solitaire par le maire de notre commune. Pourtant Béguédo était avant l’arrivée de la commune l’une des localités les mieux organisées. On avait pris un bon départ. Mais notre maire est venu et a dit qu’il doit balayer la maison parce qu’il y a des voleurs parmi ses conseillers. Conséquence : le conseil est bloqué. Depuis lors, il n’a pas trouvé ses voleurs et le conseil ne marche pas.

Nos revendications ont pour but le fonctionnement normal du conseil selon les formations que nous avons reçues de la part du secrétaire général de la province du Boulgou :
prise des décisions par délibération du conseil municipal ;
délégation de pouvoir aux adjoints au maire.

Aujourd’hui encore nous restons sur notre position et aucune manœuvre ne pourra nous diviser. Nous remercions le gouverneur de la Région du Centre-Est pour sa médiation. Nous sommes sensibles à sa volonté de réussir la réconciliation. Mais notre survie dépend de l’aboutissement de nos revendications, car nous avons beaucoup souffert des brimades, des accusations gratuites. Nous remercions également les hauts-commissaires Bandaogo et Bara pour leur médiation ; de même que les personnes- ressources. Nous pensons qu’il est maintenant temps de nous laisser entre nous, conseillers, nous allons régler nos problèmes. Cela dépendra du maire s’il veut régler les problèmes. Il doit décider. Nous attendons seulement sa décision".

Un groupe de conseillers


Tu as sans doute entendu parler de cette histoire du directeur général de la douane (DGD), relative aux faux papiers d’exonération des hydrocarbures principalement concernant le dépôt de Bingo. Voici ce que ton neveu Bangbi a appris : les faits remonteraient à 2004 au moment où le DGD actuel, Ousmane Guiro, était le directeur de la législation et de la réglementation, celui-là même habilité à signer les décisions d’exonérations. A l’époque il se rend compte qu’on a usé de faux cachet et de signature pour établir ces décisions d’exonérations.

De fil en aiguille, plusieurs personnes seront interpellées, notamment un certain S.S. et un certain S. O. C’est là que le DGD apprendra qu’il y a un certain O. Z. qui remettait ces faux papiers à S. S., lequel les refilait ensuite à Soumaïla Ouédraogo. Malheureusement jusqu’à présent si S. O. et S. S. ont été interrogés, O. Z. demeure un fantôme.

En avril 2007 le DGD pose plainte contre X et le 4 décembre 2007, il reçoit une convocation du juge chargé de l’affaire. Le lendemain 5 décembre 2007, il se rend pour répondre à la convocation et après une brève audition, le juge délivre contre le DGD un mandat de dépôt. Y a-t-il eu effectivement prise de bec entre le procureur et le juge en question après ce mandat de dépôt ? En tout cas, après moults tractations, l’intéressé ne sera pas amené à la MACO. L’enquête suit son cours actuellement et on sera peut-être éclairé d’ici quelques semaines ou mois.


Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de notre bonne vieille Tipoko l’Intrigante, que te dire sinon t’inviter à faire ton baluchon pour la capitale, pour cette raison :

- Un mariage ivoiro-burkinabè ce week-end, et quel mariage ! C’est, en effet, ce samedi 15 décembre à partir de 10h00 à l’hôtel de Ville de Ouagadougou que le commandant Ousmane Chérif des Forces nouvelles convole en justes noces avec Mlle Binta, petite-fille de feu le général-président Aboubacar Sangoulé Lamizana. A lire la carte d’invitation, on constate que si la mariée a de qui tenir, le marié n’est pas en reste, loin s’en faut.

Puisqu’il est chaperonné par le Premier ministre, Guillaume Soro ; Mme Dominique Ouattara, épouse d’ADO ; le ministre Amadou Koné, en charge de l’Intégration, porte-parole du gouvernement ; et le général Soumaïla Bagayoko, qui commande, comme on sait, les Forces nouvelles.


- Restons dans les pages roses pour signaler la célébration le même 15 décembre à l’église Christ Roi de Pissy, secteur 17 de Ouagadougou, à partir de 11h00, des noces d’émeraude, c’est-à-dire des quarante ans de mariage, de Macaire et Françoise Ouédraogo ; Macaire étant, rappelons-le, l’homme qui ballota le général Lamizana à l’historique présidentielle de 1978.


- Puisque dans la vie, tout n’est pas que rose, notons par ailleurs que le dimanche 16 décembre à partir de 9h00 à l’église du Sacré-Cœur de Dapoya, les familles Salembéré et Gorgo, les familles alliées et amies convient tous ceux qui ont connu et aimé feu Sibiri Gabriel Salembéré et feue Marie-Madeleine Goarigo, son épouse, à une messe qui sera célébrée à l’occasion respectivement des 10e et 7e anniversaire de leurs décès.

Pour qui l’ignorerait encore, Sibiri Gabriel Salembéré fut plusieurs fois ministre de 1957 à 1965, président de l’Association voltaïque d’amitié entre les peuples (AVAEP), président de l’Association nationale des retraités des secteurs public et privé. L’histoire retiendra qu’avant de quitter ce monde ici-bas, Sibiri Gabriel Salembéré a reçu de nombreuses décorations et distinctions dont nous retiendrons celles de Commandeur de l’ordre national voltaïque ; Commandeur de l’ordre national de Côte d’Ivoire ; Officier de l’ordre du mérite sénégalais ; Grand officier de l’ordre de Saint-Grégoire le Grand (Vatican) ; Grand officier de l’ordre national burkinabè.


- Règlements de comptes ou acte de banditisme ? On le saura un jour si l’enquête de la gendarmerie venait à être bouclée. Pour le moment, les parents et les amis, collègues et autres relations s’interrogent sur ce qui explique l’assassinat de l’agent de liaison Désiré Z. Kabré dans la nuit du jeudi 6 au vendredi 07 décembre 2007.

Alors qu’il rejoignait son domicile après des courses avec des coreligionnaires, cet employé de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi, 46 ans, père de trois enfants, qui passe aux yeux de ses collègues comme un fonctionnaire exemplaire sachant débrider les situations tendues à travers l’humour, a été victime de balles assassines.

L’auteur (ou les auteurs) aurait emporté seulement son sac, qui lui servait de porte-documents. Ce qui est louable dans ce drame, c’est la décision prise par le ministre de tutelle du disparu, Justin Koutaba, de procéder à une autopsie du corps avant son ensevelissement, qui est intervenu en définitive le mercredi 12 décembre, aux environs de 16 heures, au cimetière stué sur la route de ... Léo. Il reste à espérer que l’affaire soit vite élucidée pour que l’âme du disparu repose en paix.


- Le concours direct, session 2007, de recrutement des agents préposés des douanes a déjà livré son verdict depuis le 1er décembre 2007, mais nombreux sont les candidats déclarés admissibles à l’issue des épreuves écrites à se demander si les dieux leur sont tombés sur la tête, et cela, pour cette raison : Certains d’entre eux se plaignent, en tout cas, de n’avoir jamais eu vent de la date du déroulement des épreuves sportives, qui ont eu lieu le 10 décembre sans eux donc . Ni à travers la voie des ondes, ni dans la presse écrite, clament-ils.

Que s’est-il réellement passé pour qu’un tel sort leur soit jeté après tant d’années de labeur et de rêves ? Mystère et boule de gomme. Malgré tout, des absents involontaires aux épreuves sportives du concours de recrutement des agents préposés des douanes ne désespèrent pas que le ministre en charge de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat saura être indulgent envers eux.


- Le mois de décembre est souvent désigné comme celui des fêtes. En effet, chacun prépare selon ses moyens le réveillon de la Saint-Sylvestre et surtout les cadeaux de Noèl. A Ouagadougou, on a déjà la fête en tête en espérant terminer l’année 2007 en beauté. Ceux qui attendent impatiemment quelque chose de leurs parents, ce sont les enfants. Ils savent que Noèl est leur fête et qu’on ne les oubliera pas.

A la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB), la tradition sera encore respectée cette année grâce à l’amicale des femmes. Avec l’appui de la Direction générale, elle organise ce samedi, 15 décembre 2007 à partir de 15 heures, un arbre de Noèl à l’occasion duquel plus de deux cents enfants du personnel de la banque recevront des cadeaux de toutes sortes. On imagine déjà la joie de ces petits êtres exigeants quand le père Noèl fera sa sortie.


- Enfin, il est de retour ! Evacué en France consécutivement à un accident dont il a été victime de 18 septembre 2005 dans les environs de Fada N’Gourma, Alain Ludovic Tou, alors ministre du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, a regagné son Burkina natal le mercredi 12 décembre 2007 aux alentours de 21h00 par vol d’Air France. Puisse ce grand absent des chantiers de la nation pendant deux longues années recouvrer la plénitude de ses moyens tant physiques qu’intellectuels pour combler le vide qu’il avait laissé parmi les siens.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

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