"Développement durable : leçons et perspectives", tel est le thème sur lequel se tient le Colloque international de la Francophonie de Ouagadougou. Rencontre des sommités du monde francophone des universités, de la recherche, ce colloque a pour objectif global de contribuer à la préparation d’une plate-forme synthétique sur les différentes facettes du développement durable, basée sur des analyse scientifiques.

Les opérateurs de la Francophonie, les experts, universitaires et chercheurs, acteurs institutionnels et organismes non-gouvernementaux saisissent cette tribune pour faire l’état des lieux des programmes de développement. Ils vont définir les contraintes et conditions requises de mise en œuvre d’actions intégrées de développement notamment pour les pays pauvres. Ils se proposent d’élaborer des recommandations opérationnelles d’actions prioritaires à intégrer au futur programme décennal d’actions de la Francophonie.

D’importantes thématiques et questions à débattre sont au menu de cette rencontre : la diversité linguistique et culturelle ; l’éducation, la formation professionnelle et l’enseignement supérieur ; des stratégies de développement durable ; la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance. Le problème des technologies de l’information et de la communication en lien avec le développement durable constitue aussi une préoccupation pour les participants de ce rendez-vous du donner et du recevoir. En plus de ce consistant tableau de travaux, il est prévu une table-ronde au cours de laquelle sera décortiquée la problématique du financement d’actions de développement durable.

Tout cet aréopage qui a fait le déplacement sur Ouagadougou du pain sur la planche. Tant les enjeux de la rencontre sont importants pour les populations des pays francophones. Elle marque, a dit le président de l’Université de Ouagadougou, M. Joseph Paré, le début de la réflexion sur le thème du Xe Sommet de la Francophonie (qui se tiendra à Ouagadougou les 26 et 27 novembre prochains et qui est "Francophonie : espace solidaire pour un développement durable". Un thème proposé par le Burkina qui tire sa justification des conditions de vie dans l’espace francophone. En effet, le principe de solidarité a dit M. Youssouf Ouédraogo, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale constitue le fondement même du mouvement francophone.

Pour une vision stratégique francophone

Selon le ministre Youssouf Ouédraogo, au moment où les indicateurs économiques et sociaux les plus pertinents en ce début du troisième Millénaire, affichent avec persistance, une dégradation tendancielle grave de la carte vitale de l’humanité, le Burkina par la tenue de ce colloque entend permettre à la Francophonie de proposer au monde une vision stratégique d’ensemble pour inverser les tendances négatives actuelles.

Ceci, en vue de permettre aux pays du Sud, notamment d’Afrique d’atteindre les objectifs fixés par le Sommet du millénaire pour le développement de New York et celui de Johannesburg sur le développement durable. Le développement durable s’entend selon les Nations unies de 1987 comme répondant aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.

Ainsi, l’enjeu de la rencontre de Ouagadougou consiste à décliner les lignes de force du "développement durable" et en conséquence de déterminer ce que devront être les priorités stratégiques de l’action francophone pour la prochaine décennie. A la fin de leurs travaux prévus pour le 4 juin 2004, les participants doivent aboutir à l’adoption d’une déclaration dite "déclaration de Ouagadougou sur le développement durable" qui pourrait enrichir le processus préparatoire du Xe Sommet.

A. Verlaine KABORE
Sidwaya