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<I>Une lettre pour Laye</I> : Les pèlerins en sursis

Publié le vendredi 7 décembre 2007 à 18h51min

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Cher Wambi,

Tu me demandes si jamais les fidèles musulmans burkinabè pourront effectuer cette année le pèlerinage à la Mecque ? Comme toi, j’en suis préoccupé depuis que, convoqués une première fois le 26 novembre, les candidats à l’accomplissement du cinquième pilier de l’Islam ont eu la désagréable surprise de s’entendre donner rendez-vous pour le 5 décembre.

Hélas, cher cousin, ce mercredi 5 décembre, aucun avion à destination de la Terre sainte ne décollera de Ouagadougou, pas en tout cas un de ceux affrétés par le Comité en charge de l’organisation.

Vaine fut l’attente de la foule des grands jours qui avait déferlé sur l’aéroport international de Simonville, jusqu’au premier chant du coq. Que s’est-il donc passé ? Mystère et boule de gomme, d’autant plus qu’aucun des membres du Comité d’organisation ni même de la communauté musulmane ne veut délier la langue. Mais l’on apprendra dans la matinée du jeudi 6 décembre qu’il se pose encore un problème d’autorisation d’atterrissage en Arabie Saoudite.

Ce qui veut dire, cher cousin, que quelque part, on ne s’y est pas pris assez tôt. En attendant, c’est furieux et dépités que certains ont rebroussé chemin, nourrissant l’espoir que la date du 8 décembre fixée sera cette fois-ci la bonne. Car, cher cousin, le risque est grand que les nôtres arrivent à la Mecque au moment où les autres en reviennent. Osons seulement espérer qu’on saura tirer leçon de ces impairs pour l’avenir.


Oui, cher Wambi, quelque quatre jours nous séparent du 11-Décembre, mais la capitale burkinabè a commencé à bouger. La raison ? Réclamée à cor et a cris, la fête nationale de notre pays sera commémorée avec faste comme jadis. Ouagadougou est en train de se vêtir de ses plus beaux atouts comme on n’en a jamais vu depuis que les régimes d’exception ont pris le pouvoir.

En tout cas, en ville comme en campagne, chacun devrait mettre du sien pour que la fête soit belle. Car ce 11-Décembre-là, c’est la seule date qui fasse aujourd’hui l’unanimité au pays dit des hommes intègres, où chacun a ses martyrs et ses héros. Tu l’auras certainement constaté à travers la célébration en ordre dispersé du 15-Octobre ; certains fêtant la renaissance démocratique pendant que d’autres sanctifiaient leurs morts. C’était à qui ravirait la vedette à l’autre camp le 15-Octobre là nécessitait-il vraiment une telle débauche de moyens ?

Pour ma part, cher cousin, je t’aurais invité au défilé grandiose qui se prépare en prélude à la fête nationale, si elle ne devait pas faire tache d’huile dans nos différentes régions. J’ai hâte, en tout cas, de revoir les écoliers, élèves et les corps de métier défiler au rythme de la fanfare militaire.

Bien d’autres manifestations annexes viendront conférer à la fête un cachet particulier, surtout en sport, où nos futurs ambassadeurs aux compétitions internationales dévoileront leurs talents. Au moment où les supporters n’en finissent pas de désespérer d’eux, c’est le lieu ou jamais de démentir la mauvaise réputation qui leur est collée, à tort ou à raison.


C’est devenu un rituel : chaque année, le 13 décembre, des cérémonies sont commémorées en la mémoire du journaliste Norbert Zongo, cruellement assassiné avec trois compagnons d’infortune le 13 décembre 1998, sur la route de Sapouy, et pour demander que la lumière soit faite sur cette affaire. Il ne sera pas dérogé à la tradition cette année ; mieux, d’autres manifestations, entrant toujours dans ce cadre, auront lieu trois jours plus tard, soit le 16 décembre, simultanément à Ouagadougou et à Koudougou. En effet, les "Femmes en noir", après s’être jointes aux activités commémoratives du 13-Décembre, organiseront des messes et des marches de prières dans ces deux localités.

Dans la capitale, la messe se déroulera à l’église Saint-Pierre de Gounghin, à partir de 9 heures ; à l’issue de quoi, la marche les conduira au cimetière de Gounghin, où il y aura un recueillement sur la tombe du journaliste disparu. Pour ce qui est de Koudougou, il s’y déroulera trois messes : à 6 heures à la paroisse de Burkina ; à 8h à la Cathédrale Saint- Augustin et à 9h, à la paroisse Moukassa. Après quoi, la foule se rendra, dans la prière, au domicile de la mère de Norbert Zongo. Mais pourquoi le 16 décembre ? Simplement parce que ce fut ce jour-là que les suppliciés furent enterrés.


Cher Wambi, tu as sans doute appris la disparition du capitaine Ouabziguin Ouédraogo au cours d’une mission de paix des Nations unies au Soudan. Inutile de me demander ce qui a bien pu lui arriver, car je ne connais pas pour l’instant les circonstances de son décès. En tout cas, à la date du dimanche 2 décembre, les autorités militaires, auprès desquelles j’ai eu la confirmation de la triste nouvelle, attendaient un rapport de l’ONU pour être situées sur la question.

Toujours est-il que, si j’en crois ce qui se dit, sa mort doit avoir été brutale. Car l’intéressé, semble-t-il, avait téléphoné à sa famille quelque deux ou trois jours auparavant pour annoncer son retour imminent dans ce mois de décembre.

Toutefois, il m’est revenu que la dépouille du capitaine, décédé dans la nuit du 29 au 30 novembre 2007, a été rapatriée le 4 décembre 2007 et inhumée au cimetière militaire de Gounghin. Peut-être que maintenant nos autorités savent de quoi est mort notre capitaine, qui naquit en 1957 à Tikaré dans la province du Bam.


Cher Wambi, s’il est des structures qui peuvent jouer le rôle d’unificateurs ou de diviseurs des populations, c’est bien les associations dites de développement économique et social villageoises, régionales, etc. Autant elles peuvent contribuer à l’essor desdites zones, autant elles peuvent déboucher sur des levées de boucliers entre fils d’une même famille si des textes clairs ne les régissent pas.

Ainsi, il m’est revenu qu’à Kokologo, une brouille opposerait les membres de l’Association pour le développement économique et social de Kokologo (ADESKO). La raison en est qu’aucun bilan financier ne leur aurait été fait depuis la naissance de cette structure en 1990.

Ce qui a fait déborder le vase, ce serait l’attitude des autorités locales jugée partisane par les populations : assemblée générale du 12 novembre 2007 reportée de leur fait, celle du 2 décembre tenue en plein air. Heureusement, serait-on tenté de dire, cela n’a pas empêché la tenue de l’Assemblée qui a débouché sur la mise en place d’un nouveau bureau. Mais cela marque-t-il pour autant la fin du feuilleton ? Wait and see !


Si à Kokologo on se déchire, tel n’est pas le cas du côté du Sanmatenga, où l’Association pour le développement du département de Kaya Budnooma (ADD.Ka.B) visite ce samedi le Centre hospitalier régional de la localité. Objectif : remettre à cette structure du matériel d’entretien et une moto. Ce sera sous le patronage du gouverneur de la région du Centre-Nord à partir de 10 heures.

Dans l’après-midi, deux rencontres sportives de belle facture en football : ressortissantes de Kaya à Ouagadougou contre femmes de Kaya puis le personnel de l’Enseignement contre celui de la Santé à partir de 15h30. Et comme qui dit Sanmatenga dit Wedbindé, rendez-vous est donné à tous ceux qui effectueront le déplacement au bar de l’Amitié pour terminer la nuit en beauté, en savourant les légendaires brochettes au koura-koura.


Cher Wambi, tu te rappelles, le 16 mars 2007, le Bar dancing de la chaîne des Kundé à la cité An II à Ouagadougou faisait, à tort, les frais de la vindicte populaire après les meurtres dont s’était rendue coupable la bande à Maïga. Quelque neuf mois se sont écoulés, mais l’on se souvient encore de Bambo Oumar Maré et de Sempana Bancé, affreusement tués et mutilés par Modibo Maïga et compagnie le 14 mars à Saaba.

Mais les gérants de la chaîne des Kundé ont su porter leur croix et, lavés aujourd’hui de tout soupçon, ils ressuscitent ce vendredi 7 décembre-là, à partir de 17 h 00, leur joyau de la cité An II. A ce qu’on dit, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Justin Koutaba himself, sera de la partie pour encourager ces jeunes promoteurs. Le dossier Maïga & Cie sommeille dans les tiroirs de la justice, dans l’attente peut-être d’un oubli national.


Eh bien, cher cousin, le remplaçant a été remplacé. C’est le cas de le dire à la lecture du compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 5 décembre 2007. Tu me demandais, en effet, ce que devient Paramanga Ernest Yonli depuis son départ de la tête du gouvernement burkinabè. Question pertinente quand on sait que l’enfant terrible de Tansarga a préféré céder son siège de député à l’Assemblée nationale à son suppléant.

Ça se susurrait, mais le grand sachem vient de confirmer la nomination de l’ancien Premier ministre au poste d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès des Etats-Unis d’Amérique. Il ira donc remplacer à ce poste Tertius Zongo, celui-là même qui a hérité de son fauteuil premier ministériel.

Vois-tu comment entre grands on se passe la main ? En attendant, bien de postes demeurent vacants dans nos chancelleries, comme à Paris où Filippe Sawadogo n’a pas encore eu de successeur. Mais d’où viendra-t-il, l’heureux élu de la Cour de Kossyam ? Des noms circulent, mais sait-on jamais !


A présent, voyons ce que nous réserve le carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- A partir du 15 décembre 2007, nos honorables députés devront trouver une nouvelle adresse où s’humidifier la gorge. Décision du questeur Blaise Lambert Kyelem : la cafétériat de l’Assemblée nationale sera fermée à partir du 15 décembre, en effet, pour non-paiement de la location.

S’il est, en tout cas, avéré que cela fait huit ans que les locataires n’ont pas craché dans le bassinet, on ne peut qu’applaudir une telle fatwa. Pour qui sait que huit ans de location de ladite cafétariat, ça fait la bagatelle de 9 600 000 F CFA... Reste maintenant à savoir qui réglera l’ardoise !


- 1967-2007. Cela fait quarante ans que l’équipe du Santos FC a été portée sur les fonts baptismaux par des passionnés de foot de la ville de Sya. Si cette formation, qui a fait la pluie et le beau temps à Bobo-Dioulasso et dans ses environs, a depuis bien longtemps cessé d’exister, il n’en demeure pas moins que d’anciens joueurs ne sont toujours pas prêts à oublier la belle époque. La célébration de ce quarantième anniversaire sera marquée par un match de gala prévu pour le 22 décembre prochain à Bobo. Une occasion de retrouvailles alors pour cette vieille équipe du Santos FC, qui a battu le rappel de ses troupes.

Au nombre des anciens équipiers convoqués pour la circonstance, on retrouve des joueurs comme le colonel Paul Yaméogo dit petit Paul, Simporé Jean dit petit Jean, Emile Kaboré, ex-ministre des Sports, l’artiste musicien Daouda Koné dit le sentimental, Touré M’Pa, actuel président de l’Africa Sport d’Abidjan, Lassiné Diawara, vice-président de la Chambre de commerce, Jean-Marc Palm, Idrissa Zampaligré, Yacouba Touré et nous en oublions. Avec un tel effectif, c’est presque sûr que le spectacle sera au rendez-vous.


- Bientôt les chercheurs et les personnes désireuses de découvrir ou de revivre l’histoire de notre pays pourront satisfaire leur désir. Car un groupe de jeunes envisagent de mettre sur la toile les premiers éléments de notre histoire. Par la suite, ils se concerteront avec des personnes ressources pour l’enrichir afin qu’elle ne soit pas tronquée. Déjà vous pouvez consulter le site à l’adresse suivante : www.memoiredufaso.com. Toute contribution au email : info@memoirredufaso. com. sera la bienvenue.


- Il nous revient qu’à l’ONEA-Ouaga, à la succursale de la Direction régionale de la Nationale de l’eau, qui jouxte le site du Camp Guillaume et l’Inspection du Travail du Centre, dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 décembre courant, des experts du vol ont réussi à subtiliser la rondelette somme de vingt millions de nos francs des coffres-forts de l’institution.

Les guichets du service, depuis la matinée du lundi 3 décembre 2007, demeuraient fermés aux clients, ébahis, qui désiraient s’acquitter qui, de ses factures, qui, de ses arriérés de consommation du liquide précieux. Sur place, on observait des clients intrigués par l’affiche "incidents techniques" d’une part, et d’autre part, des éléments du personnel, mine déconfite, désemparés. Des enquêtes pour retrouver les auteurs du délit sont en cours à la gendarmerie. Pour une ONEA qui battait déjà de l’aile, serait-ce le coup de grâce ? Espérons que non. En tout cas, la nationale de l’eau avait besoin de tout, sauf de ça.


- Les sociétés de gardiennage veulent-elles se défaire de l’image peu reluisante que les gens leur collent souvent à tort ou à raison ? Accusés pêle mêle de manquer de sérieux ou de n’être que des chefs de milices en miniature, les patrons desdites sociétés ont décidé de donner de la voix, histoire de se faire mieux connaître et, éventuellement, de tirer les oreilles aux brebis galeuses.

Ainsi ont-ils convoqué une assemblée générale du Conseil burkinabè des agences de gardiennage (CBAG) pour le vendredi 14 décembre prochain à l’hôtel Somkiéta à Ouagadougou à partir de 9h00. Espérons que leur blason en sortira redoré.


- Les transporteurs du Faso ont-ils acquis le monopole des querelles intestines ? L’histoire retiendra, en tout cas, qu’il ne se passe pas un an sans la moindre crise dans les organisations, unions et syndicats des transporteurs routiers burkinabè. Ainsi, après le crash manqué de l’Union nationale des transporteurs routiers burkinabè (UNTRB), c’est au tour de l’Organisation des transporteurs du Faso (OTRAF) de tanguer.

Cette dernière crise tire sa source d’une médaille de commandeur devant être décernée à un de ses dirigeants, lequel ne serait pas exempt de reproches quant à sa gestion pendant ses trois mandats successifs. Ah ! Encore une affaire de médaille qui vient nous rappeler une autre, qui défraya la chronique en décembre 2006 avec un certain Korgo.


- Si vous l’ignoriez encore, sachez que l’A.C.Y. n’est autre que l’Athlétique club de Yako, qui lance ses activités ce 9 décembre 2007 à partir de 7h00. Point de doute que le stade provincial de Yako refusera du monde à l’occasion. Le haut-commissaire de la province et le colonel Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du président du Faso, membres fondateurs de l’A.C.Y., vous attendent à bras ouvert pour le développement du sport dans le Passoré.


- Fête de l’Indépendance oblige, Tall Mountaga et l’Orchestre Afuni ainsi que les Elites du Faso seront des vôtres, respectivement les 9 et 11 décembre à partir de 15h00 au Boulgou Bar. Un regard sur le passé permet certainement d’avancer. N’est-ce pas Mamy Jeanne ?

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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