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Commune de Dori : "Tracasseries et intimidations policières contre les conseillers municipaux"

Publié le jeudi 22 novembre 2007 à 12h11min

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Dans la déclaration ci-dessous, la Fédération provinciale du Parti pour la démocratie et le socialisme du Séno dénonce des exactions dont ses conseillers seraient victimes à Dori.

Depuis le début de novembre 2007, sur instruction de commanditaires masqués, la police de Dori, qui n’en est pas à sa première provocation contre les miIitants de partis politiques, a entrepris une vaste opération d’intimidation contre des conseillers municipaux. La faute reprochée à ces derniers est d’avoir osé défier en septembre 2007 le mot d’ordre de boycott des sessions du conseil municipal de la commune urbaine de Dori, mot d’ordre antirépublicain institué par les dirigeants locaux du CDP, dès l’élection du maire Hama Arba Diallo en juin 2006.

En effet, les caciques locaux du CDP pensaient avoir enfin réussi à empêcher la tenue en septembre 2007 d’une session du conseil municipal. Ils avaient soudoyé ou interdit par la menace à beaucoup de conseillers d’y participer à la première convocation du 8 septembre 2007 qui n’a donc pas recueilli la majorité des deux tiers (2/3). Mais contrairement à leurs plans machiavéliques, lors de la deuxième réunion du conseil le 12 septembre 2007, la majorité absolue des conseillers était présente, soit physiquement, soit grâce aux procurations qu’ils avaient données.

Leur complot ayant ainsi lamentablement échoué encore une fois, et ne sachant plus à quel saint se vouer, les dirigeants locaux du CDP se sont alors tournés vers le haut-commissaire qui n’a jamais fait mystère de ses positions ouvertement partisanes. Comme s’il n’avait même pas pris connaissance du procès-verbal de la session dont le compte rendu lui avait été pourtant adressé, monsieur le haut-commissaire s’est empressé d’écrire au maire de Dori pour lui déclarer, sur la seule foi des rumeurs qui lui étaient parvenues, que le quorum de la majorité absolue, requis par l’article 238 du Code général des collectivités territoriales, n’avait pas été respecté pour la session. Rappelant le procès-verbal de la session qui avait été envoyé au haut-commissaire, le maire lui a aussitôt répondu qu’il tenait à sa disposition les originaux des documents attestant de la présence des conseillers et des procurations reçues.

Honteux d’avoir aussi piteusement échoué dans leurs manoeuvres d’obstruction du fonctionnement du conseil municipal, les dirigeants locaux du CDP ont sans doute imaginé une suite policière à leur dépit. Ils ont réussi à embarquer dans leur entreprise de sabotage des conseillers municipaux élus de

partis membres de l’Alliance qui dirige le bureau de la mairie. Ils ont sournoisement manipulé tout ce groupe sans vergogne contre les intérêts de la commune et des populations qui les ont pourtant mandatés pour promouvoir le développement communal et le développement local de leurs villages.

"Des conseillers humiliés"

Depuis le 7 novembre 2007, des policiers en uniforme vont dans les villages et convoquent cavalièrement les conseillers municipaux qui ont donné des procurations pour la session de septembre 2007. Ils savent qu’en interpellant ces conseillers au vu et au su de tout le village, ils leur infligent une humiliation devant laquelle ils sont impuissants. C’est aussi une façon de les dissuader de donner des procurations pour les prochaines sessions du conseil municipal. Les policiers exigent que les conseillers répondent aux questions suivantes qui correspondent manifestement à des violations de leurs libertés individuelles :

1. As-tu effectivement signé une procuration pour la session de septembre 2007 ?

2. Combien d’argent as-tu reçu pour donner celle procuration ?

3. A quel parti appartiens-tu ?

En outre, les policiers remettent aux conseillers interrogés une convocation pour se présenter au commissariat de police de Dori. Les conseillers qui ont été ainsi soumis à ces interrogatoires humiliants qui les assimilent à des délinquants et ne respectent ni leur statut d’élus locaux, ni leurs droits constitutionnels sont ceux des villages suivants : M’Baaga, Taaka, Lerbou, Gotogou, Belaré, Djamalel, Goudoubo et Ouro Torobe.

Même le 1er adjoint au maire de Dori, pourtant physiquement présent à la session, a été convoqué à la police avant que les policiers ne s’excusent de leur méprise.

Ce harcèlement policier décrédibilise la politique officielle de décentralisation en montrant que les autorités locales n’ont aucune considération pour l’honorabilité des conseillers municipaux, du maire ni des membres du bureau de la mairie. Ils montrent en outre qu’ils ne prennent nullement en considération les conséquences que leurs agissements peuvent avoir pour le travail futur du conseil municipal. Ces façons de faire de la police, des autorités locales et des responsables locaux du CDP sont absolument inacceptables, et c’est ainsi que la population de la commune de Dori les perçoit.

La fédération provinciale du PDS du Séno dénonce ces tracasseries policières qui sont le fait de commanditaires et d’exécutants restés des nostalgiques indécrottables de la période d’exception. Elle appelle ces commanditaires et ceux qui exécutent leurs ordres sans intelligence à changer d’attitude et de comportement, à respecter les institutions républicaines et les élus du peuple. Elle leur rappelle que dans un Etat de droit, les libertés individuelles conférées par la Constitution et la loi doivent être respectées par tous et par chacun, quelle que soit la responsabilité qu’ils assument actuellement. Qu’ils se souviennent que tôt ou tard, chacun d’eux aura à rendre compte au peuple de son comportement, et notamment de ses violations délibérées des droits des citoyens.

Si ces comportements antirépublicains continuent, si les violations flagrantes des droits des citoyens persistent, personne ne devra s’étonner que les citoyens du Séno se dressent contre leurs oppresseurs pour exiger le respect de leurs droits et de leurs libertés.

Dori, le 17 novembre 2007

Pour la Fédération du PDS du Séno

Le secrétaire général,
Boubacar Madani Diallo

Boubacar Madani Diallo,

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