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Police municipale : Les agents exigent le départ immédiat du commissaire adjoint

Publié le mardi 20 novembre 2007 à 12h20min

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Les agents de la police municipale de Bobo-Dioulasso ont abandonné, lundi 19 novembre 2007 dans la matinée, carrefours, bureaux et autres postes de travail pour se retrouver à l’Hôtel de ville. C’était pour exprimer leur ras-le-bol. Ces policiers se plaignent des conditions “ inhumaines ” dans lesquelles ils travaillent. Le secrétaire général de la commune, Benjamin Kafando et le directeur de cabinet du maire, Ardjouma Sanou les ont écoutés.

Ils étaient assez nombreux dans la salle des fêtes de la mairie de Bobo-Dioulasso pour la circonstance. Assis ou debout, les policiers municipaux montraient tous un air assez sérieux, attendant avec impatience l’arrivée de leurs interlocuteurs, tout en discutant des problèmes qui les avaient amenés là ce matin. Et pour l’une des rares fois, ils semblaient ravis de voir la presse : “ venez, nous vous attendions. Vous allez connaître aujourd’hui tous nos problèmes ”. Mais à l’arrivée des responsables de la mairie, le silence se fit dans la salle et les choses sérieuses pouvaient commencer. “ Le commandement nous utilise comme des manœuvres ”, c’est en ces termes que le porte-parole des agents, François d’Assises Sanou, a introduit la longue liste de griefs qu’ils ont contre leurs responsables et la commune. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on était, en cette matinée, en présence d’agents prêts à en découdre avec tous ceux qui les “ briment ”. “ Nous avons toujours cherché à rencontrer les responsables de la mairie pour discuter de nos conditions de travail, mais des personnes mal intentionnées nous en ont toujours empêché ”, a déclaré M. Sanou. C’est pour éviter ces “ personnes mal intentionnées ” qu’ils se sont directement rendus à la mairie en ce jour pour se faire entendre. Devant le secrétaire général de la mairie et le directeur de cabinet du maire, ils ont évoqué divers problèmes qui font obstacle au bon fonctionnement de leur service. Il s’agit notamment, disent-ils :
- du non payement des frais de services payés alors que les sommes qui reviennent aux agents sont effectivement versées au niveau du commandement et ils voudraient bien savoir où passent ces frais de missions ;
- de la faiblesse des indemnités dont ils bénéficient à savoir les indemnités de logement (7 500 F CFA), de sujétion (5 000 F CFA) et de résidence (4 500 F CFA). Ils déclarent ne pas bénéficier d’indemnité de risque qui leur a été promise depuis longtemps et demandent à être traités comme tous les autres agents formés à l’Ecole nationale de police, notamment les gardes de sécurité pénitentiaire,
- de la non assistance juridique des agents en cas de problème dans l’exercice de leurs missions. Selon eux, de nombreux agents ont été traînés en justice par des citoyens qui se sont sentis lésés par la police municipale sans que la commune ou le commandement ne lève le petit doigt,
- de la non perception des ristournes sur les amendes forfaitaires.
- du manque de formation continue
- de l’insuffisance des dotations en tenues.
Ils soulèvent aussi les problèmes de parcelles qui leur auraient été attribuées, mais détournées à d’autres fins par des “ personnes mal intentionnées ”. Ils ont également déclaré que de nombreux engins volés ont été saisis par la police municipale sans que mention ne soit faite dans la presse. Ils affirment que certains de leurs responsables circulent “ peinards ” sur ces motos volées.

Les manifestants demandent que cessent toutes ces pratiques “ mafieuses ” au sein de la police municipale. Pour cela, ils ont exigé le départ immédiat de leur commissaire adjoint, Abdoulaye Ag qui, selon eux, est la “ gangrène ” du service. On pouvait même entendre certains dire : “ Tant qu’il ne partira pas, nous ne travaillerons pas ! ” Il faut souligner que toutes ces déclarations du porte-parole se sont faites sous les ovations de ses camarades qui marquaient ainsi leur adhésion à tout ce qui se disait.

Le secrétaire général qui les a religieusement écoutés, a salué l’initiative de la rencontre et la discipline dont les agents ont fait montre tout au long de leur intervention. Il a reconnu la gravité et la justesse des problèmes posés et a invité les plaignants à organiser une rencontre entre agents au cours de laquelle ils mettront soigneusement par écrit toutes leurs doléances. “ Je vous demanderai d’être exhaustifs, n’occultez aucun problème. Nous initierons ensuite un cadre de dialogue avec toutes les personnes concernées et je suis sûr que de cette manière, nous trouverons les solutions justes pour la bonne marche de la police municipale dans notre ville ”, a déclaré le secrétaire général. Les policiers ont accepté ce principe tout en insistant sur le fait que le commissaire adjoint doit partir quelle que soit l’issue des négociations, afin que le climat soit assaini à la police municipale.

Clarisse HEMA

Sidwaya

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