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<I>Une lettre pour Laye</I> : Le retour des vignettes

Publié le vendredi 16 novembre 2007 à 13h53min

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Cher Wambi,

Rassure-toi, j’ai bien reçu ta lettre du 13 novembre 2007 dans laquelle tu manifestais ton agacement face à la prise en otage de la rue par la grande muette ces temps-ci. Que ceux censés garantir la paix et la sécurité à nos populations en viennent à déserter les casernes pour revendiquer donne effectivement à méditer.

Qu’en diront alors les civils, qui, eux, n’ont pour arme de pression que le verbe ? Les dieux du Faso soient loués, le pire ne s’est pas produit, mais pendant combien de temps encore seront-ils au chevet de ce Burkina qui pue la misère et la contestation ?

En tout cas, dans la capitale comme au village, cher cousin, nous avons tous les yeux tournés vers l’autorité, qui n’a que trop tardé pour en tirer les conséquences. Oui, c’est exact, les militaires proches de la retraite ou qui sont déjà à la retraite ont reporté leur marche du lundi 12 novembre, au motif que "la sagesse est revenue au sein de leurs supérieurs hiérarchiques".

Selon leur porte-parole, Clément Ouédraogo, qui s’exprimait la veille à la maison du Combattant, ce serait le fruit d’une tractation, au cours de laquelle "il a été promis que notre problème serait résolu. Le vendredi 16 prochain, le comité ad hoc nous présentera les nouvelles propositions du ministre. Si nous les apprécions, elles seront transmises au Conseil des ministres pour accord".

Eh bien, cher cousin, c’est aujourd’hui le vendredi 16 novembre et j’ai hâte de prendre connaissance des propositions faites à ces militaires frondeurs. Car, avaient-ils averti, "nous sommes des adultes. Si la hiérarchie espère gagner du temps en nous invitant à la table des négociations, c’est peine perdue. Dès le 17 (c’est-à-dire ce samedi), nous tiendrons une assemblée générale ici même à la maison du Combattant pour décider de la conduite à tenir".

L’adage le dit si bien, cher cousin, un homme prévenu en vaut deux. Mais, est-ce vrai que, dans cette affaire, François Compaoré, le petit frère et conseiller du président du Faso, a tenté de jouer au pompier, en passant par un intermédiaire pour contacter les manifestants en treillis, ainsi que l’avait affirmé le même Clément Ouédraogo le 28 octobre 2007 ? (cf.L’Observateur paalga n° 7000 du 29 octobre 2007). Difficile d’y répondre quand on n’est pas dans les secrets des dieux, mais de source proche de l’intéressé, j’apprends que François Compaoré dément catégoriquement s’être intéressé de loin ou de près à cette affaire.


En attendant, cher cousin, ce sont les policiers mécontents dont tu as sans doute déjà eu vent des revendications, par mes soins, qui reviennent à la charge. Et cette fois-ci encore, c’est au Premier ministre qu’ils s’adressent, avec l’ultime espoir d’être enfin entendus. Mais Tertius Zongo leur donnera-t-ils tort ?

Voici en tout cas ce qu’ils disent : en complément à notre écrit "Le mal de la Police nationale est dans la police", adressé à votre Excellence, nous précisons certains maux réels de la Police nationale. L’application du décret signé depuis le 4/08/2006 souffre énormément dans les tiroirs des uns et des autres.

Et pour cause, les assistants de police en service à la Direction des personnels, chargés du suivi des carrières des éléments de toute la Police nationale, à force de travailler avec les éléments du ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, chargés du département de la Police nationale, connaissent les avantages que peuvent avoir les agents de police avec le reclassement dans le corps des assistants de police.

Le contact permanent avec les agents de la Fonction publique, le DRH et le SG du ministère de la Sécurité a fait naître une familiarité spéciale entre les assistants de police chargés du suivi de la carrière des éléments de la Police nationale et ceux-ci.

Ils sont désormais les amis du SG et du DRH. En complicité avec les agents du ministère de la Fonction publique chargés du département de la Police nationale et de concert avec le SG et le DRH, trente-cinq (35) agents de police sont mis à la retraite pour compter de janvier 2008. Ces trente-cinq agents de police sont écartés du reclassement tant attendu.

La cause de l’écartement de ces trente-cinq agents de Police est que, une fois reclassés, ces trente-cinq agents de Police, pour leur ancienneté dans le corps de la Police nationale, auront leurs salaires supérieurs aux salaires de ce tronçon d’assistants de police qui n’a pas cette ancienneté.

C’est cette jalousie qui fait que jusque-là le décret n’est pas mis en application, puisqu’il n’apporte aucun bénéfice à ces assistants de police sus-cités. Compte tenu du fait qu’ils sont protégés et écoutés par leurs amis de la Fonction publique, le SG et le DRH du ministère de la Sécurité, ensemble font de la Police nationale leur champ personnel.

Nous précisons que ces assistants de Police, très sûrs d’eux-mêmes, ont dit haut et fort dans les bureaux, les couloirs de la Direction générale de la Police nationale, en présence de plusieurs témoins oculaires, que si ce reclassement se concrétise, les plus anciens seront supérieurs à eux en indexant ceux de leur promotion et leur dernier échelon.

C’est pour cette raison que le communiqué annonçant le déroulement du test a été annulé. Ces plus anciens sont les trente-cinq agents qu’ils ont écartés pour les mettre à la retraite et ensuite procéder au reclassement de ceux qui ne seront pas supérieurs à eux. C’est ce que ça veut dire.

Excellence Monsieur le Premier ministre, recevez toutes nos félicitations et nos encouragements pour l’ardeur avec laquelle vous êtes en train de travailler. Nous vous invitons, Excellence Monsieur le Premier ministre, à venir au secours de tous les agents de la Police nationale afin de mette fin à cette discrimination".

Un groupe de policiers mécontents


Cher Wambi, la tempête annoncée à Léo, capitale provinciale de la Sissili, le week-end dernier n’a pas eu lieu. Contre les manifestants, qui entendaient réclamer au bourgmestre leurs parcelles ou leurs cotisations pour le lotissement de la "cité des ignames", l’autorité a déployé pandores, kodos et flics municipaux. Mais loin de s’avouer vaincues, les populations projetteraient désormais un sit-in devant le haut-commissariat de la Sissili pour que justice leur soit rendue. Veuilles donc rester à l’écoute si jamais tu devrais y prendre part.

Du côté de Kindi, dans la province du Boulkiemdé, c’est le maire Thomas Baguemzanré qui réplique aux coutumiers, qui, dans ma dernière lettre, se plaignaient aussi de l’opération de lotissement à répétition de la ville. En tout cas, Thomas Baguemzanré prévient : "Ce n’est pas la voix discordante de quelques sirènes, mues par des intérêts égoïstes, qui nous fera faiblir". Lis plutôt cher cousin :

"Monsieur le directeur, dans la rubrique "une lettre pour Laye" du vendredi 09 novembre dernier, nous avons été interpellé sur la question du lotissement dans la commune rurale de Kindi. Je voudrais, avant d’apporter un éclairage à l’opinion publique, remercier une fois de plus votre journal, qui a toujours accompagné l’action du Conseil municipal de Kindi depuis que nous sommes à la tête de la mairie.

Après l’installation officielle du Conseil municipal, nous avons initié des cadres de concertation avec les différentes couches socioprofessionnelles, lesquels ont débouché sur l’élaboration d’un plan du développement communal. Nous avons adopté cette démarche parce que convaincus que le dialogue et l’écoute sont des moyens privilégiés de réalisation des aspirations légitimes des populations au développement.

Au nombre des préoccupations exprimées figurait la nécessité de redimentionner le premier lotissement, intervenu en 1995 uniquement au "centre ville", et d’envisager le lotissement dans certains villages relevant de notre territoire communal. C’est ainsi que le point du premier lotissement a été fait avec, en sus, le tracé des voies à l’intérie

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