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Violences sexuelles faites aux enfants : Bobo-Dioulasso, toujours en tête du peloton

Publié le lundi 22 octobre 2007 à 06h56min

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L’Association solidarités jeunes de Ouagadougou (ASJO) a co-animé, le 20 octobre 2007 avec la direction provinciale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (DPASSN) du Houet, une conférence de presse sur les violences sexuelles faites aux enfants ont été évoqués. Il a été question, au cours de la conférence de presse, du bilan du partenariat qui lie les deux structures.

Le bilan dressé par l’ASJO et la DPASSN du Houet montre que la ville de Bobo-Dioulasso conserve sa première place (depuis 2001) dans la fréquence des abus et de l’exploitation sexuelle des enfants avec plus de 51% des cas recensés. Le phénomène serait même en train de prendre de l’ampleur en dépit de la lutte menée par ces deux partenaires. Ainsi, du 1er janvier au 20 octobre 2007, les services de la DPASSN de la province du Houet ont recensé pour la seule ville de Sya 8 cas de viols et 5 cas d’agressions sexuelles.

Le dernier cas de viol en date remonte seulement au 19 octobre dernier. Il a été perpétré sur une jeune élève de 13 ans. “ Le phénomène est une réalité quotidienne dans certains quartiers ”, relève Mme Assita Monique Tamboula, chef de service de la protection de l’enfance à la DPASSN/Houet qui souligne par ailleurs que “ l’âge des victimes varie de 3 à 21 ans ”. Ces cas de violences et d’abus sexuels dans la ville de Bobo-Dioulasso seraient en grande partie liés à la défaillance des cadres d’éducation familiaux et à la pauvreté, selon Adama Conombo, président de l’ASJO.

Les victimes sont généralement les filles en migrations, les filles de ménages, les vendeuses ambulantes et les jeunes filles de la rues auxquelles s’ajoutent de plus en plus, des petits garçons dont abuseraient des adolescents ou des adultes. L’ASJO et la DPASSN/Houet rencontrent, dans cette lutte, des difficultés qui vont du silence coupable des victimes et de leurs parents à la laborieuse réhabilitation juridique des victimes. En outre, elles soutiennent que certains coupables sont rapidement relaxés, ce qui fait que les familles des victimes et les victimes elles-mêmes, impuissantes préfèrent le repli sur soi.

A cela vient s’ajouter la lenteur judiciaire qui ne serait pas faite pour arranger les choses. Mais en dépit de ces difficultés, les deux structures gardent un espoir certain quant à l’aboutissement de la lutte contre ce phénomène. En effet, estime Henri Magloire Palm de la DPASSN, “ les langues commencent à se délier si bien que le mur du silence est en train de se fissurer de plus en plus ”.

Cette prise de conscience devrait permettre de mettre la main sur des bourreaux restés jusque-là impunis du fait du silence de certaines familles comme celle qui a préféré taire le viol de l’un de ses garçons “ de peur d’être la risée du quartier ”. Au cours de la conférence de presse, il a été également question d’un atelier sur les violences sexuelles faites aux enfants qui est prévu pour se tenir à Bobo-Dioulasso du 23 au 26 octobre.

Selon ses organisateurs, il sera un espace de plaidoyer pour la mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières pour ce combat. Il se veut également un cadre de renforcement de la lutte contre ces violences. Au cours de cette rencontre, l’ASJO projette de faire du lobbying pour l’adoption en Conseil des ministres d’un plan national d’action contre les violences sexuelles.

Urbain KABORE

Sidwaya

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