Des souvenirs émouvants racontés par les anciens combattants qui se souviennent d’avoir porté des canons sur leurs épaules à six (6). Et un de dire ceci : j’ai tué beaucoup de blancs ..., sourire aux lèvres avant de conclure : la guerre, que Dieu nous en préserve. D’autres anciens combattants, c’est le silence de Cathédrale, car, ils ne se souviennent plus de rien, ils sont tout simplement rongés par l’âge.

A moto ou en voiture c’est selon, les anciens combattants sont accompagnés par les membres de leurs familles pour percevoir le rappel de leur pension.
Pour Zakaria Ouédraogo, adjudant à la retraite et secrétaire général du bureau des anciens combattants du Nord, cette attitude a été bien accueillie par les anciens combattants du Yatenga, car dit-il "ce geste est le fruit des efforts consentis par nos autorités", mais M. Zakaria Ouédraogo reconnaît que les 20 % de rappels sont faibles.

"L’argent que nous avons reçu est très faible, vu les combats que nous avons menés aux côtés de la France", renchérit-il.

De l’Indochine en Algérie en passant par Madagascar, les anciens combattants ont vécu des moments douloureux comme le dit un ancien combattant "nos camarades qui sont restés dans les guerres dépassent ceux qui sont rentrés au pays".

Ils demandent à la France d’être encore plus reconnaissante. Un autre exprime son mécontentement "les 20 % de rappels, c’est comme une goutte d’eau enlevée dans la mer". A la date du 14 mai 2004, Mme Emilienne Sawadogo, trésorière régionale du Nord a pu payer 956 pensionnaires avec 337 939 223 FCFA. Les 573 autres recevront leurs rappels d’un montant de 139 702 025 FCFA dans les prochains jours.

Beaucoup déplorent la situation de leurs compagnons d’armes qui sont décédés ou qui n’ont pas de papiers de déclarations officielles d’anciens combattants.

Jean-Victor OUEDRAOGO

AIB/Yatenga