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Processus de décentralisation : Des communicateurs outillés pour accompagner les conseils villageois de développement

Publié le mardi 25 septembre 2007 à 07h33min

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Quatre vingts communicateurs ont reçu les 20 et 21 septembre 2007 à Ouagadougou, une formation à la mise en place et au développement des Conseils villageois de développement (CVD). Organisée par le ministre en charge de la Décentralisation, elle vise à permettre aux hommes de médias de mieux accompagner la mise en place et le fonctionnement des CVD.

Treize régions, trois cent cinquante neuf (359) communes et bientôt 8000 Conseils villageois de développement (CVD). Le train de la décentralisation est en marche au Burkina Faso. Selon le ministre de l’Administration, Clément P. Sawadogo, d’ici à fin octobre 2007, tous les CVD seront mis en place et installés.

Chaque village aura son CVD, huit mille (8000) villages, huit mille (8000) CVD. Pour réussir cette opération et atteindre les objectifs recherchés par ces structures, il savère nécessaire d’impliquer les hommes des médias afin qu’ils sensibilisent et conscientisent la population. D’où la formation de 80 communicateurs sur ce qu’est le CVD, son fonctionnement, ses modes de financements, ses attributions, les textes juridiques qui le régissent. Le conseil villageois de développement constitue la dernière étape du schéma organisationnel de la décentralisation. C’est une structure apolitique chargée de l’animation et de la mise en œuvre du développement local au niveau du village.

Bras armé du conseil municipal, le CVD est le regroupement des forces vives du village, résidents ou non. Il est doté d’une assemblée générale, d’un organe dirigeant et de commissions spécialisées. Le CVD est dirigé par un bureau de 12 membres, tous résidants du village. Leur mandat est de trois ans renouvelable deus fois. Et la loi impose que le président, le secrétaire et le trésorier du CVD sachent lire et écrire en français ou en langue nationale. Sous l’autorité du président du conseil municipal, le CVD a comme attributions de contribuer à la promotion du développement local.

Ainsi, ses domaines d’interventions prioritaires sont entre autres, d’assurer l’ordre et la paix sociale, la protection et la gestion des ressources naturelles, de participer à l’élaboration du Plan communal de développement (PCD) et du Plan annuel d’investissement (PAI). Quant au mode de financement du CVD, il repose sur les différents modes de financement de la décentralisation et du développement local : le budget communal, le Fonds permanent pour le développement des collectivités territoriale (FPDCT). Il bénéfice des dons, legs et des financements de la coopération décentralisée. A la mise en place des CVD, les commissions villageoises de gestion des terroirs (CVGT) disparaissent, leur actifs et patrimoines sont alors transférés aux CVD. Entre le CVD et le conseil municipal, il existe des rapports hiérarchiques.

Ainsi, le CVD exerce ses attributions sous l’autorité du conseil municipal. Le CVD est également tenu de présenter à celui-ci, l’état d’exécution physique et financière des projets et programmes de développement du village. En outre, les hommes des médias se sont imprégnés de l’élaboration du Plan communal de développement (PCD). Le PCD est un guide d’actions résultant d’une réflexion concertée entre les différents acteurs de développement agissant sur le territoire de la commune. Son objectif est de canaliser et planifier le développement local.

Pour le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément P. Sawadogo, la création des CVD marque la volonté politique de l’Etat de faire de chaque citoyen burkinabè, un acteur de la décentralisation et un citoyen du développement. "Avec la communalisation intégrale, il est une nécessité absolue d’étendre l’information et assurer la participation populaire à toutes les activités de mise en œuvre. La clé de l’adhésion de la masse réside dans la communication. Il s’agit d’informer de sensibiliser et de mobiliser tout le monde autour des CVD afin qu’au moment de mettre effectivement ceux-ci en place, chacun se souvienne de leur importance et de la nécessité d’une union sacrée pour leur fonctionnement efficient et pour un Burkina radieux", a-t-il conclu.

Boureima SANGA


Une belle architecture de développement sans charpente

Après les régions, les communes urbaines et rurales, voici bientôt les Conseils villageois de développement (CVD). Comme son nom l’indique, le conseil villageois de développement se veut être une architecture locale de développement. Et la philosophie des CVD peut se traduire par cette belle phrase du premier responsable de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Sawadogo. "La volonté de l’Etat est de faire de chaque citoyen burkinabè un acteur de la décentralisation et un citoyen du développement".

Avec ses structures, chaque résidant ou originaire d’un village, les forces vives du village sont appelés à bâtir leur localité. Toute chose qui donnera peut être un sens à la formule suivante : "on ne développe pas, on se développe". Théoriquement, les CVD se présentent comme une structure dynamique capable de booster le développement au niveau local. Cependant, on est tenté de dire qu’à l’instant T, beaucoup de choses restent à faire.

La plus difficile est la transformation des mentalités au niveau individuel, et au niveau des regroupements socio- politiques. Au niveau individuel, combien de Burkinabè s’intéressent-ils à leurs villages ? Pourtant, ils sont nombreux à pouvoir soutenir les domaines de développement de leur localité. Malheureusement, ces derniers n’ont même pas "un poulailler" où ils sont nés où ils ont leurs origines.

S’ils sont obligés pour une raison ou une autre de séjourner au village, ils se retirent dans des hôtels ou auberges les plus proches. Dans les pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, la plupart des villages sont simplement admirables par l’effort des résidants mais aussi des non résidants habitant dans les grandes villes. Aussi, pour le succès des CVD, il faut que les politiciens mettent en avant le caractère développementaliste de la structure. Sans quoi une récupération politique créera des dispersions de force, des querelles intestines et prendrait en otage le développement local tant souhaité.

BS

Sidwaya

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