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Viabilisation de terrains : Saaba s’apprête à dégager 420 ha au profit de la SONATUR

Publié le lundi 17 septembre 2007 à 07h17min

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Henri Désiré Ouédraogo, maire de Saaba

La Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) est, une fois de plus, à la conquête de terrains à viabiliser dans la commune rurale de Saaba. Une opération qui va entraîner des déguerpissements de populations. Constat de la phase préliminaire de l’opération avec les premiers responsables de la commune rurale.

La commune rurale de Saaba, à la périphérie Est de la capitale burkinabè, se prépare à dégager au profit de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) 420 ha d’espace à viabiliser, à parceller et à rétrocéder à des familles dans des conditions qui seront fixées. Cette information a été donnée officiellement par le maire de la commune rurale, Henri Désiré Ouédraogo au cours d’une conférence de presse, le vendredi 14 septembre 2007. Le maire avait à ses côtés, les autorités administratives, coutumières et sécuritaires de sa commune.

Le projet de viabilisation, qui concernera Saaba et certains de ses villages, (Nioko 1, Gampèla-Borogo), nécessitera un déguerpissement de populations, a reconnu d’entrée, le maire Henri Désiré Ouédraogo. Les déguerpis, a-t-il relevé, bénéficieront de parcelles sur des sites à aménager à Saaba, Nioko, Borogo, Gampèla. La SONATUR, selon ses dires, conduira l’électricité et l’eau courante jusqu’à la porte des trames d’accueil. Mais avant toute chose, explique M. Ouédraogo, la commune commise par la SONATUR, s’attelle à faire l’état des lieux, c’est-à-dire un inventaire de la zone (non lotie en général) à dégager, en tenant compte des maisons qui y sont actuellement et des populations qui y vivent. Donc l’acte 1 du projet, à entendre le maire, a consisté à recenser les maisons sur le futur site de la SONATUR.

Les maisons (si on peut les appeler ainsi) ont été munies de numéro d’identification et les propriétaires ou habitants ont été invités à participer financièrement, dans l’espoir d’obtenir une parcelle. La souscription s’élève à 6 000 F CFA (dont 1 000 F CFA de timbre) pour les autochtones de la commune rurale de Saaba et de 11 000 F CFA (dont 1 000 F CFA de timbre) pour les autres. Des "montants raisonnables", défend Henri D. Ouédraogo. Ce recensement a suscité une véritable ruée vers les "non loties" de la commune, avec des spéculations de tout genre.

Une ruée vers Saaba

Sur le terrain, l’équipe de Sidwaya a pu constater une augmentation spectaculaire du prix du lopin de terre non encore bornée à Saaba passant d’à peine 50 000 F CFA, au double. Lorsque le terrain comporte une maisonnette en banco inachevée, il se négocie facilement à 150 000 F CFA-200 000 F CFA. En quelques minutes, il était possible de s’offrir une "maison" à Saaba : un petit mur de quelques briques. Toutes les constructions, des plus conventionnelles aux morceaux de mûr ont été recensées et dotées de numéros. Les propriétaires sont mobilisés depuis la semaine dernière aux guichets de la mairie de la commune rurale de Saaba pour s’acquitter de leur souscription. Là en effet, la patience et l’endurance étaient nécessaires les premiers jours.

Dans la journée du mercredi 12 septembre dernier nous avons pu vivre le périple des souscripteurs. A notre arrivée sur les lieux vers 8 h 30 du matin, de longues files attendaient devant une dizaine de fenêtres qui n’ouvriront qu’à 10 h. Le souscripteur, muni de sa quittance de recensement, devait dans un premier temps s’aligner pour acheter la fiche de souscription timbrée à 1 000 F CFA. Ceux qui n’avaient ni le temps ni l’énergie pour attendre pouvaient acheter les fiches avec des "démarcheurs", au triple, voire au quintuple du prix. Une fois la fiche acquise, l’étape suivante est de s’aligner pour son dépôt avant de se glisser dans un autre rang pour le paiement de la souscription. Cela nécessite plus de deux jours de sacrifices pour certains, tant la mobilisation est grande.

Au vu de l’affluence, l’on est en droit de se demander si tout ce beau monde pourra être satisfait. Le premier responsable de la commune, Henri Désiré Ouédraogo, ne semble pas préoccupé par cette question pour le moment. L’important à son sens est de peaufiner les données du recensement d’ici à deux mois.

De toutes les façons, nous avons pu lire sur la fiche de souscription ceci : "le versement de ma contribution à l’opération, ne me donne pas droit obligatoirement à la parcelle". Une reconnaissance "lue et approuvée" par chaque souscripteur.
Fini donc le recensement des habitations, reste dans l’immédiat, celui des propriétaires terriens, annonce le maire. Pour cette phase, indique-t-il, un collège de sages, constitué d’anciens et de chefs coutumiers, aidera à l’identification des propriétaires terriens et surtout à la définition de leur terrain.

Après quoi, le Comité pourra demander quitus au conseil municipal pour aller négocier avec la SONATUR des conditions pratiques de délocalisation. C’est à l’issue des négociations que le bornage, la fixation des modalités d’attribution et l’attribution proprement dite des parcelles dégagées pourront intervenir. En attendant Henri Désiré Ouédraogo salue le démarrage de ce projet qui, selon son témoignage est en discussions depuis 4 ans.

La SONATUR aidera aux études en vue du bitumage de la principale voie de la commune rurale, allant de l’ancien poste de police de Nioko jusqu’au marché de Saaba, affirme-t-il. Sans oublier le tracé d’une voie en terre moderne reliant le marché de Saaba à l’hôpital pédiatrique Charles-De-Gaule à Ouagadougou, la construction d’infrastructures sanitaires, éducatives etc, se réjouit-il déjà.

Alassane KARAMA

Sidwaya

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