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Korsimoro : Destruction de biens d’un commerçant

Publié le samedi 15 septembre 2007 à 07h57min

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Le mardi 28 août 2007, des individus procédaient à la destruction de biens appartenant à M. Issaka Ouédraogo, commerçant demeurant à Korsimoro.

Le procureur fera dépêcher des éléments des forces de l’ordre pour limiter les dégâts car ces personnes comptaient revenir à la charge. Après l’accalmie, nous nous sommes rendu sur les lieux. Aussi, nous avons pu rencontrer l’adjoint au maire de la commune rurale de Korsimoro et M. Issaka Ouédraogo.
Selon l’adjoint au maire, M. Kiswindisida Ouédraogo, ce litige qui oppose la commune à M. Issaka date de longtemps, alors que la commune était département.

Ainsi, le lieu querellé était le campement construit au temps colonial et que les gens appellent aujourd’hui "CPL" (Centre populaire des loisirs). Ce campement occupait une grande superficie qui est restée telle lors du lotissement. Une partie de ce terrain a été attribuée à M. Issaka. Selon M. Kiswendsida, il ne sait pas quelle a été la procédure. Si le sieur Issaka doit occuper toute la superficie à lui attribuée, il empiète sur le bâtiment du campement.

Selon Kiswendsida, raison pour laquelle, les responsables coutumiers, la population trouvent que ce campement ou CPL est un lieu historique et qu’ils ne sont pas prêts à ce qu’une partie soit concédée à Issaka, c’est le lieu où tout le monde se rencontrait et se rencontre. Aussi, le conseil municipal s’est réuni et le 18 août 2007 a adressé une notification en cinq points à Issaka, en attendant que les services compétents et les autorités se prononcent.

Selon Issaka, depuis 1989, il a introduit une demande pour l’obtention d’un terrain pour la construction d’une essencerie pour les lots 31 et 41 au niveau du service provincial des domaines et de l’enregistrement du timbre. Les lots faisaient 637m2 et 863 m2, soit 1500m2. Le 30 août 1990, il obtient l’autorisation de construire les infrastructures estimées à 41 665 760 francs. Les limites furent indiquées par M. Michel Y. Compaoré, ingénieur géomètre sur requête du receveur des impôts.

Selon Issaka, depuis toujours il subit les foudres du maire, Korogo Larba dit Konakou, qui lui aurait dit que si jamais il est élu maire, il va chasser les étrangers, tous ceux qui ne sont pas de Korsimoro. Aussi a-t-il déposé plainte à la justice. Ils n’ont pas encore été appelés. Le procureur a commis un topographe accompagné d’un OPJ pour aller relever les limites du terrain. Les gens s’y sont opposés et la mission est retournée à Kaya bredouille.

Pour Issaka, si la commune de Korsimoro est prête à le dédommager, il s’en ira. Selon ses dires, un des fils du chef de Goudrin aurait dit aux gens que la mairie n’a pas les moyens de le dédommager et qu’il fallait provoquer un soulèvement populaire, détruire la station, son immeuble, l’assassiner. Les ressortissants de Korsimoro à Ouagadougou s’impliquent alors pour régler l’affaire avec les héritiers. Pourquoi la destruction du mur. Selon Issaka, quand les jeunes viennent danser au CPL, en rentrant la nuit, ils prennent le raccourci en fumant et côtoient l’essencerie qui peut être grave en cas d’incendie.

Aussi a-t-il trouvé judicieux d’élever un mur qui n’a pas été du goût des gens. Ils sont venus tout détruire, et dans la nuit du 28, des motocyclettes sillonnaient les secteurs pour inviter tout natif de Korsimoro à se retrouver dès sept heures au CPL pour achever l’œuvre. Il a alerté le procureur qui y a dépêché des éléments et quand les gens les ont vus le matin, il n’ont pas agi.

L’animosité

Pourquoi toute cette animosité ? Selon Issaka, tout cela est l’œuvre de El hadj Madi Pelegsongé. Selon Issaka, du temps de la Révolution, Ladji était le grossiste de l’huile livrée par la CITEC et lui et d’autres étaient détaillants. A l’époque des faits, l’huile se vendait plus cher à Ouagadougou. Les femmes son venus une fois chez lui pour se faire livrer de l’huile et il n’en avait plus. Elles sont allées voir le préfet pour lui dire qu’il était un magouilleur et qu’il fallait retirer son agrément. Appelé, il s’en est expliqué et Ladji a reconnu qu’il ne lui avait pas livré de l’huile puisque son camion était en panne. Néanmoins, son agrément a été remis à Zacharia qui est de Boussouma.

Depuis ce jour, Ladji Madi lui a dit que ses affaires ne vont plus prospérer à Korsimoro. C’est justement le fils de Ladji qui est venu avec son véhicule faire des cascades à son essencerie. Il lui a dit de faire attention car un accident peut survenir. Le fils a dit qu’il n’a jamais tué quelqu’un accidentellement alors qu’il a déjà tué un vieux à Somgandé à Ouagadougou.

Informé par le fils de l’altercation, le père a convoqué les conseillers de Ouédsé. Ils sont allés voir l’adjoint au maire pour lui dire que s’il n’est pas capable d’administrer la commune puisque le titulaire est malade, de retourner dans son village Yimiougou car si tel n’était pas le cas, un étranger ne peut pas venir faire le gros dos à Korsimoro. Issaka en veut aussi au député Philippe Ouédraogo, conseiller municipal car ce dernier lui avait dit de détruire les murs en attendant que les esprits s’apaisent.

Issaka est natif de Zitenga dans l’Oubritenga et s’est installé à Korsimoro dans les année 1960 et deux de ses épouses sont originaires du patelin.
Sur le terrain, nous avons effectivement constaté qu’une partie infime du campement ou du CPL doit être emportée par la portion attribuée à Issaka.

C’est comme cela qui se fait lors des lotissements où des tombes sont emportées par des voies ou des maisons détruites et reconstruites car étant sur la borne. Le haut-commissaire devait rencontrer le conseil municipal et nous osons croire que chacun mettra de l’eau dans son vin et le droit sera dit d’ici-là par le Tribunal de grande instance de Kaya. Issaka s’est attaché les services d’un conseil...

Jacques NONGUIERMA
AIB/Sanmatenga

Sidwaya

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