La gestion administrative du pays est longtemps demeurée centralisée, donnant ainsi lieu à un développement en dents de scie, d’un bout du territoire à l’autre. Dès lors, la décentralisation apparaît comme étant le mode de gouvernance, pour prendre en compte la capacité des populations à gérer elles-mêmes leurs propres affaires publiques. Et la communalisation intégrale, comme type d’architecture institutionnelle par excellence.

C’est à partir de la décennie 1990 qu’a démarré le processus de décentralisation au Burkina Faso. Le découpage administratif du territoire en 45 provinces et en 13 régions en est une illustration. L’avènement des élections municipales du 23 avril 2006 est le temps fort du processus ; la naissance des communes rurales à l’issue de ces élections a consacré la communalisation intégrale du territoire, lequel se trouve désormais quadrillé par des conseils municipaux qui ont pris corps dans 302 communes rurales et 49 communes urbaines. Les 13 régions sont également dotées de conseils régionaux. Certes, l’avènement des communes rurales est encore récent pour qu’on parle d’évaluation.

Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les "maires ruraux" sont présentement confrontés à toutes sortes de difficultés qui suscitent des scepticismes quant à la réussite du processus. Pour toucher du doigt la réalité du terrain, nous nous sommes déployés dans certaines localités où nous avons pu échanger avec leurs élus. Par ailleurs, vous trouverez également, dans le dossier que nous vous proposons, une interview du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo, qui donne son appréciation sur la mise en oeuvre de la décentralisation au Burkina Faso.

Par Lassina SANOU

Le Pays