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Lotissement à Dafra : La mairie prise d’assaut

Publié le jeudi 13 septembre 2007 à 06h08min

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La mairie de l’arrondissement de Dafra connaît une affluence hors du commun depuis le lundi 10 septembre 2007. Pour savoir « ce qui fait courir tout ce beau monde », Sidwaya y a fait un tour, le 12 septembre 2007 dans la matinée.

Il est 10 heures, le 12 Septembre 2007. Dans la cour de la mairie de l’arrondissement de Dafra, deux longues files d’hommes et femmes font le pied de grue devant des fenêtres dont les persiennes sont ouvertes. La première sert de guichet de timbres municipaux et la seconde, de guichet de réception des cartes d’identité burkinabé, des photocopies de celles-ci et des timbres municipaux. Chacun tient à déposer son dossier en vue du recensement, ce jeudi 13 septembre 2007, des habitants de la zone non lotie du secteur n°17 (Sarfalao) qui doit déboucher sur le lotissement de ladite zone.

Cela n’a pas empêché beaucoup d’autres personnes non résidentes de cette zone non lotie de prendre d’assaut la mairie de Dafra même si, soutient le chef du service de l’Etat civil, Oumar Diané « L’opération spéciale de légalisation des cartes d’identité concerne uniquement les habitants de la zone non lotie du secteur n°17 ». En effet, poursuit-il, « Dès qu’on parle de lotissement, tout le monde accourt ».

A l’intérieur du bâtiment, encore beaucoup de gens surtout à la porte du bureau abritant le service de l’Etat civil. Ils y sont admis par petits groupes. Dans ce bureau, des piles de documents auxquels sont agrafée des cartes d’identité occupent toutes les tables. Assis sur une chaise, un policier municipal est affairé à classer dans un carton les documents déjà signés pour la remise des cartes d’identité et leurs photocopies légalisées, l’après-midi. Les deux ordinateurs du bureau sont permanemment sollicités.

A la fenêtre du dépôt des dossiers, la dame chargée de la réception de ceux-ci ne remarque de présence étrangère que lorsque le flash de l’appareil photo crépite. Elle se retourne pour voir de quoi il s’agit avant de se replonger aussitôt dans son travail.

Près de 4 000 dossiers reçus par jour

Selon le chef du service de l’Etat civil, « C’est comme ça depuis lundi (ndlr : le 10 septembre 2007) » au point que son service a dû instituer la journée continue pour recevoir le maximum de dossiers. « Nous recevons au minimum 4 000 dossiers par jour depuis lundi », lâche-t-il entre deux sollicitations d’usagers venus lui poser des « cas particuliers ».

M. Diané affirme que ses collaborateurs et lui ne rencontrent pas de problèmes majeurs puisque les deux signataires des pièces à fournir (la première adjointe au maire, Fatou Ziba et le deuxième adjoint au maire, Christophe Sanou) arrivent tant bien que mal à signer ce gros flux journalier de documents. Seulement, à la remise des documents, « On enregistre quelques fois des pertes de cartes d’identité qu’on retrouve quand même plus tard », signale-t-il. Cela attire souvent sur les agents commis à cette tâche, le courroux de certaines personnes qui manifestent bruyamment leur mécontentement.

Idrissa Touré, un habitant de la zone concernée affirme qu’il est arrivé à la mairie de Dafra à 9 heures 30 minutes au moment où il y avait une rupture de timbres municipaux indispensables pour la légalisation. A 10 heures, il a réussi à obtenir lesdits timbres municipaux et même à déposer son dossier. « Mes relations à la mairie y ont été pour grand chose », soutient-il. Ce n’est pas le cas de Mamou Zon/Dramé, une veuve qui ne sait plus où donner de la tête à cause de la forte affluence à toutes les étapes du parcours pour le dépôt des dossiers. « Mon défunt mari a construit une maison dans la zone non lotie de Sarfalao et je viens me renseigner pour savoir la conduite à tenir, mais ce n’est pas facile parce qu’il n’y a personne pour me renseigner », dit-elle, affalée dans une chaise et les larmes aux yeux.

Dans tous les couloirs de la mairie, des policiers sont visibles. Selon le chef de l’unité de la police municipale de Dafra, François Xavier Kalmogo, « Il y a certes une affluence qu’on ne rencontre pas les jours ordinaires ici, mais nous arrivons néanmoins à discipliner les usagers de la mairie ». Il affirme que dès 7 heures le matin, la cour est prise d’assaut par les populations. A 10 heures 30 minutes, les files sont toujours là, mais « comme tout se passe bien », d’après le chef de l’unité de la police municipale de Dafra, l’achat des timbres et le dépôt des dossiers se déroulent dans le calme.

Urbain KABORE

Sidwaya

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