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Effrondrements de maisons dans le Mouhoun : Des villageois accusent le bitumage de la route Bobo-Dédougou

Publié le lundi 27 août 2007 à 07h05min

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Idriss-Tenga, hameau de plus de 250 âmes jouxtant la route nationale 10 à 7 km de Dédougou, vit une situation peu enviable. La semaine dernière, les habitants avaient les pieds dans l’eau. Certains ont été contraints de se tenir debout ou de s’asseoir sur des tables pour éviter d’être immergés. Les maisons s’effondrent comme des châteaux de cartes.

Sous nos yeux, une femme n’a eu la vie sauve que grâce à l’agilité de ses jambes. Pendant qu’elle préparait, sa maison s’est effondrée. Cette situation dure depuis 3 ans et le "village" est régulièrement inondé en saison hivernale. Selon Idrissa Koalaga, 1er habitant de ce hameau qui porte son nom, pareille situation n’avait jamais été vécue par les populations en 41 ans d’existence du village. Pour lui, la situation que vit la population est la résultante des travaux de construction et de bitumage de la route Bobo-Dédougou. "Au début des travaux, nous avions attiré l’attention des responsables de l’entreprise sur les éventuels désagréments. Mais ils ont fait la sourde oreille", fulmine-t-il.

Les habitants de Idriss-Tenga accusent le rétrécissement des ponts qui ne favorise pas un bon ruissellement des eaux de pluie qui, de ce fait, stagnent dans les concessions qui ne résistent pas à la forte humidité. Les champs qui sont à proximité sont submergés par les eaux. L’asphyxie des spéculations provoquée par les eaux compromet alors la récolte en certains endroits. Ce sont au total 89 personnes qui ont été touchées par ce sinistre. Il a également été enregistré 3 greniers endommagés et 7 maisons écroulées.

Au-delà des dégâts matériels, les habitants sont aussi exposés à des maladies diarrhéiques et au paludisme, avec comme individus à risque les enfants et les femmes enceintes. Dépité, Idrissa Koalaga s’en remet au bon Dieu. Nous implorons le Tout- puissant de conjurer le mauvais sort", lâche-t-il entre deux soupirs avant d’ajouter que même la mosquée est sous la menace de l’effondrement. En effet, ce lieu de culte était inondé et les habitants ont dû se mobiliser pour évacuer les eaux. "Si cette maison de Dieu s’effondre, ce sera un mauvais signe", a confessé un quinquagénaire avant d’ajouter : "Que la volonté de Dieu soit faite, car si Dieu ne bâtit pas une maison, ceux qui la bâtissent bâtiront en vain." Le haut-commissaire du Mouhoun, le directeur provincial de l’Action sociale, les forces de sécurité et le préfet de Dédougou se sont rendus sur les lieux pour s’imprégner de la situation. Les besoins, selon le directeur provincial de l’Action sociale, se résument en tentes, vivres, couvertures et nattes.

En attendant de trouver une solution définitive, la population réclame des bâches pour se mettre à l’abri. Il serait sans doute plus sage d’envisager une délocalisation du côté gauche du hameau, qui se trouve être dans un bas-fond.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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