Lorsqu’il dit : « Depuis l’initiation de l’opération de lotissement jusqu’à ce jour, nous avons travaillé de concert avec la population », je dirai plutôt qu’il a travaillé avec son trio de Sakaby, Sanou Ignace, Sanou Pierre et Sanou Joanny, avec l’appui des policiers CRS. En effet, depuis les événements du 25 avril 2003 où la délégation du village fut mise aux arrêts au sein de la mairie de l’arrondissement de Dô, frappée, torturée et incarcérée au commissariat central de police pendant 3 jours, M. le maire Tinto Moustapha a travaillé avec ce trio.

La population, quant à elle, intimidée par les CRS n’osa plus revendiquer ce qui lui revient de droit. Le trio de Sakaby prit donc les choses en main et fait la pluie et le beau temps. Des villas se construisent par-ci, des motos s’achètent par là, tout cela sur le dos de la population de Sakaby.

Quant à la zone SONATUR, il dit : « Pour ce qui concerne cette zone, nous pouvons dire qu’en réalité ce n’est pas un problème. C’est une situation qui a été gérée avec la population du village de Sakaby. La SONATUR, dans ce cadre a dédommagé les propriétaires de champs et de vergers qui s’y trouvaient » il y a un sérieux problème.

La SONATUR a certes dédommagé les arbres, nous le savons tous au village, mais pas les champs puisqu’elle a obtenu le terrain avec la mairie de Dô. Notons que ceux qui ont des champs sont plus nombreux que ceux qui ont les vergers. Le maire parle d’une trame d’accueil comme mesure d’accompagnement pour les propriétaires de champs de la zone SONATUR.

A quand cette trame d’accueil ? et où ? En tout cas actuellement, on assiste à un bornage, en cette saison hivernale, dans des champs dont les propriétaires ne sont même pas informés. Ces derniers estiment que ce bornage est clandestin d’autant plus qu’aucun contact n’est pris avec eux. Certains se lamentent car leurs haricots sont en phase de floraison.

Nul n’est contre un lotissement quelconque, mais un lotissement comme celui du secteur 11 (Colma extension), on n’en veut pas. Les propriétaires terriens n’ont vraiment pas eu de satisfaction : certains n’ont pas eu l’intégralité des deux parcelles promises par hectare ; le surplus de chaque hectare n’est pas d’office acquis même s’il vaut 0,87 ha.

D’autres ont eu une partie de leurs titres fonciers touchée ; il n’y a pas eu de demande officielle de parcelle pour les non-résidents de cette zone. C’est vraiment un lotissement anarchique ! Néanmoins, le maire a eu l’amabilité de donner dix (10) parcelles au chef du village.

A l’assemblée générale du dimanche 12 août 2007, Pierre Sanou l’un des membres du trio a reconnu avoir vendu une parcelle et donné l’argent au chef du village ; avoir vendu huit parcelles pour payer un corbillard. Le sort de la parcelle restante reste à vérifier au cours d’une autre assemblée générale.

Pendant que la mairie nous menace de retirer notre cimetière s’il n’est pas clôturé, on nous paie un vieux corbillard avec huit parcelles.

Notons que Sakaby est situé à 5 km de Bobo, sur la route de Dédougou et à droite. Nous y sommes blottis comme des oisillons d’un même nid et tout Colma constitue nos champs.
Autorités de Bobo, du Burkina, daignez jeter un regard ne serait-ce que furtif sur nous et cela nous soulagera.

Sanou Augustin, Maitre d’EPS

Sidwaya