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<I>Les brèves de Sanmatenga </I> : L’exigence de la bosse d’un bossu ou du sang humain met fin au deal !

Publié le lundi 13 août 2007 à 07h03min

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Quand le président du tribunal a demandé à Dominique, pourquoi il donnait chaque fois tant d’argent, et continuait de le faire, sans que la promesse ne voit un début de réalisation il a dit : "Monsieur le président, c’est difficile à expliquer. Il y a de ces nuits où Sambo m’appelait sur mon portable pour me dire de quitter vite la maison et de me promener dans Ouaga car les génies de Guinée arrivent et sont fâchés.

S’ils sont fâchés et me trouvent, c’est grave. Il m’a montré une fois des plaies sur son corps en m’affirmant que c’était les génies qui l’avaient fouetté. Des heures plus tard il me rappelait pour me dire de rentrer dormir que les génies étaient repartis".

Ainsi, Dominique Ilboudo, jeune commerçant de 27 ans, autrefois à l’aise et dont les affaires prospéraient, a été obligé de vendre son poste téléviseur pour pouvoir se rendre à l’audience du tribunal de grande instance de Kaya où il se constituait partie civile, pour abus de confiance et escroquerie contre Sambo Diandé, charlatan guérisseur.

Les faits. Boukaré Compaoré allait souvent chez un ami vendeur de kiosque prendre son café. Ce dernier lui dira qu’il a reçu un étranger et lui demande de rentrer dans la maison dire bonjour ; ce qu’il fit. Après, ce propriétaire de kiosque lui fera comprendre que l’étranger est un charlatan guérisseur et qu’il pouvait le consulter. Boukaré ne se fit pas prier. Le charlatan découvrit qu’il avait une épouse malade et lui remit des produits et des sacrifices à faire. L’épouse recouvra la santé.

Un jour, le charlatan dira à Boukaré, qu’il peut aider les petits commerçants à faire prospérer leurs affaires mais pas les grands car ces derniers font le malin.
Le fil conducteur se noua et Boukaré lui emmena Dominique et ce fut le début de l’escroquerie.

Selon Dominique, à la première rencontre, Sambo regarda sa paume et lui fit comprendre qu’il était chanceux et que c’était le genre de type que les génies voulaient aider. Sur place, Dominique lui remit un portable Nokia et la somme de 250 000 F CFA. Depuis ce jour, les sollicitations de Sambo pour trouver du mercure pur se multiplièrent. Des sommes allant de 350 000 à 1 600 000 F CFA furent investies.

Malin comme quatre, Sambo envoyait souvent Dominique ouvrir le coffre dans la chambre qu’il avait loué pour lui et trouvait soit 250 000 ou 300 000 F CFA, don des génies, selon Sambo, pour s’acheter de l’essence.
C’est ainsi qu’un jour, Dominique trouva dans le coffre 502 000 F CFA, avec consigne express de s’acheter une moto toute neuve qu’il devait désormais enfourcher selon les génies alors qu’il était vingt et une heures.

Malgré la fermeture des boutiques, Dominique réussit à se procurer l’engin. Ne voyant pas le fruit des divers investissements, Boukaré émit des doutes. Sambo dira alors à Dominique de ne plus approcher Boukaré car les génies n’étaient pas contents. C’est ainsi qu’en manque de fonds propres, il se confia à son patron Menyani Mustapha, un Maghrébin. Ce dernier douta, car dans l’islam, il n’a jamais vu ni entendu ces pratiques.

Comme il est au Burkina, il ne pouvait rien dire. Sambo utilisa le système du coffre où les génies déposaient des billets craquants pour le convaincre après avoir empoché des millions. A la longue, Sambo disparaissait pour revenir en disant qu’il a été cherché des produits à Pô. Dominique et Mustapha doutant de sa bonne foi, Sambo dira à Dominique que s’il veut que désormais l’affaire marche, il devra livrer une de ses épouses puisqu’il en avait deux, ou celle de son ami Boukaré qu’il avait réussi à soigner.

Dominique refusa la proposition. C’est alors qu’il leur proposa de fournir du sang humain ou la bosse d’un bossu. Auparavant, Sambo avait compris que les génies donneraient 2000 milliards à Mustapha soit 1 milliard tous les vendredi et seulement un million à Dominique. Après cette proposition, Mustapha fera comprendre que si telle est la conclusion du deal, il n’était plus partant ainsi que Dominique car ce serait de l’argent sale. Alors, Sambo leur réclama 4 "briques" (millions) pour calmer les esprits. Ce que Mustapha fit. Les conséquences furent la faillite de Dominique, le rappel de Mustapha à Lomé d’où son frère lui envoyait les produits à écouler.

Pour le procureur, Sambo est ce genre de personnage à mettre longtemps à l’ombre, car dangereux pour la société. Si ce n’est pas de l’incitation au meurtre, comment demander du sang humain ou la bosse d’un bossu ?

Mustapha ne s’est pas présenté à la barre et Dominique avait du mal à chiffrer ce que Sambo lui a extorqué. Pour Sambo, c’est surtout Mustapha et Dominique qui ont sollicité ses services pour tuer deux personnes parce qu’ils avaient creusé un trou dans l’entreprise.

Les soi-disant coffres ont traîné à la barre durant tout le procès qui a pris plus de cinq heures de temps. Quatre ans de prison ferme ont été requis contre Sambo qui devra payer à Dominique et 1 910 000 francs. Sale affaire !.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Sanmatenga


* Vivre avec les moustiques et mourir de paludisme

Au vu de certains endroits, en cette période hivernale, on ne se croirait pas dans une commune urbaine. Nous prenons deux exemples. En plein secteur n°1, non loin du côté sud-ouest de l’hôtel Kaziendé, se trouve une excavation qui à chaque saison hivernale, se remplit d’eau d’une couleur noire bleuâtre, véritable nid de moustiques.
Pourtant, il suffit de solliciter les nombreuses entreprises qui se déportent parfois avec des bulldozers pour exécuter des travaux et trouver des bennes pour combler ces trous.

Si la partie concernée est attribuée à quelqu’un qui n’arrive pas à y bâtir une maison, que la commune lui trouve un autre lopin et reattribuer la parcelle à quelqu’un de plus aisé. Le second exemple concerne la flaque d’eau qui rend la circulation difficile au secteur n° 2 sur la voie qui passe devant le bar de madame Deghchut. Dire qu’à côté il y a une petite mosquée et que durant toute la période hivernale, l’eau y stagne en permanence. Alors, que les gens ne s’inquiètent pas d’attraper le palu et d’en mourir.


* Les coupables sont trouvés

Nous avons évoqué le score de moins de 23,74% obtenu par la circonscription d’éducation de base de Kaya 1 au CEP cette année par rapport à l’année 2006 et promis de rencontrer le premier responsable pour lui demander les raisons. Cela a été fait. Selon l’inspecteur de la circonscription de Kaya 1, Benoît Sawadogo, les résultats de Kaya 1 évoluent en dents de scie et la circonscription présente des particularités par rapport aux autres circonscriptions. Le nombre des candidats est élevé, le personnel enseignant est composé en majorité de femmes et avec les contraintes que les femmes connaissent dans les foyers, l’assiduité des enseignants qui, en ville font des activités parallèles et cela influe négativement sur le rendement de la circonscription.

Pour monsieur Sawadogo, le travail d’enseignant est un travail d’équipe. Or, il y a souvent dans les écoles des brebis galeuses qui sont des mauvais maillons de la chaîne car du CP1 au CM2, il faut que l’équipe soit solidaire et homogène pour aboutir à des résultats positifs en fin de cycle. Pour monsieur Sawadogo, la solution serait, pour un meilleur rendement, que le maître du CP1 enseigne ses élèves jusqu’au CM2 ou celui qui les a au CM1 les conduise au CM2. Mais ce n’est pas toujours le cas.

Selon l’inspecteur Sawadogo, les femmes ont peur du CM2 et quand elles arrivent au CM1 elles préfèrent retourner au CP1. Ce qui n’aide pas les enfants qui ont cheminé un certain temps avec elles. La pédagogie est un art et chacun a sa méthode. Pour le faible taux de réussite de cette année, il faut aussi ajouter qu’ il a fallu en cours d’année décongestionner des écoles pour les nouvelles écoles construites par la commune, car les anciennes écoles étaient surchargées. Les parents d’élèves et les enseignants devaient s’entendre pour y envoyer les élèves et l’inspection ne s’y est pas impliquée.

Les maîtres des anciennes écoles ont trié les mauvais, les cancres pour les nouvelles écoles. S’en est suivi des élèves du CM1 avec un niveau difficile à remonter. Il y a aussi le cas des écoles bilingues où les enseignants sont mobiles car chaque année, ils passent le test d’intégration et s’en vont. Cela joue sur les résultats lors du CEP. C’est le cas des écoles comme Notre Dame (24%) et Evangélique (35%). Sinon certaines écoles ont fait du 90% au CEP. Pour 2007-2008, l’inspection va porter plus sur l’encadrement, selon l’inspecteur Sawadogo.

Jacques NONGUIERMA
AIB/Sanmatenga

Sidwaya

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