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Environnement et du Cadre de vie : dialogue direct avec les collectivités territoriales

Publié le mercredi 1er août 2007 à 07h25min

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Dans le souci d’apporter sa contribution au processus de communalisation intégrale au Burkina Faso, le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie (MECV) a organisé, du 30 au 31 juillet 2007 à Bobo-Dioulasso, un atelier régional de dialogue avec les collectivités territoriales sur la gestion partagée des ressources de l’environnement.

C’est le ministre, Laurent Sédégo qui a présidé la cérémonie d’ouverture dudit atelier qui a eu lieu à l’Université polytechnique de Bobo.

La rencontre de Bobo avait pour objectif de mieux responsabiliser les élus locaux sur leur rôle en matière de la gestion partagée des ressources de l’environnement et aussi, de leur permettre de mieux faire connaissance avec les créneaux propices à la création de richesses locales.

Ainsi, les gouverneurs de région, les présidents des conseils régionaux, les hauts-commissaires, les maires et les présidents des commissions environnement et développement local, venus des régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest ont, pendant 48 heures, échangé avec les responsables du MECV sur la protection de l’environnement. Ils ont abordé des thèmes portant, entre autres, sur les changements climatiques, la diversité biologique, la biotechnologie et la biosécurité, les études d’impact sur l’environnement.

Des communications ont également été faites sur les politiques et stratégies environnementales au Burkina Faso. Ce dialogue direct avec le MECV a permis aux participants d’exprimer leurs préoccupations quant à la protection de l’environnement et de trouver les voies et moyens qui permettront aux collectivités territoriales d’apporter leur contribution à la protection de la biodiversité. Le ministre Sédégo a souhaité que les connaissances acquises lors de cette rencontre soient répercutées au niveau des communautés de base et qu’une concertation permanente soit instaurée dans le respect des compétences.

Dans la soirée du 30 juillet 2007, M. Sédégo a donné une conférence de presse au Relax hôtel de Bobo sur “Les autorisations en matière d’expérimentation du coton transgénique pour la campagne 2007-2008”. Dans son exposé, il a souligné que le gouvernement a adopté les biotechnologies parce qu’il estime qu’elles peuvent contribuer à la réalisation des objectifs du développement durable. “Les expérimentations sur le coton transgénique ont débuté dans notre pays en 2003 en raison, non seulement des dégâts causés par les parasites qui s’attaquent aux capsules et aux feuilles du cotonnier, mais aussi et surtout, de l’utilisation de plus en plus croissante des pesticides pour lutter contre ces parasites”, a-t-il déclaré.

Ce qui pose, toujours selon le ministre Laurent Sédégo, un problème de rentabilité de la filière cotonnière et aussi des problèmes environnementaux et sanitaires. C’est donc pour trouver des solutions à ces problèmes que des protocoles de recherche sur les variétés de coton transgénique (coton Bt) ont été signés entre l’INERA et les firmes Monsanto et Syngenta.

Pour accompagner ces expérimentations, l’Etat a mis en place l’Agence nationale de biosécurité (ANB) en février 2005. Un deuxième organe de veille, l’observatoire national de biosécurité verra le jour bientôt. Pour la campagne 2007-2008, M. Sédégo a noté que l’ANB a reçu des deux firmes, des demandes d’introduction, de production, de multiplication et d’évaluation socioéconomique ou d’expérimentation de six variétés de coton Bt dont trois sont issues de nos variétés locales. “Sur la base des recommandations du comité scientifique, des autorisations ont été données pour cinq variétés”, a précisé M. Sédégo.

La quantité totale de semences pour ce programme 2007-2008 en milieu paysan et en station à l’INERA est d’environ 500 kg. Le ministre a ajouté que ces autorisations sont assorties de conditionnalités de sécurité que les firmes bénéficiaires sont tenues de respecter sous peine d’annulation, nonobstant des poursuites judiciaires. Les journalistes ont posé des questions sur la rentabilité du coton Bt et les conséquences de sa culture sur l’environnement.

Le ministre et ses collaborateurs ont laissé entendre que la culture de ce coton présente des avantages certains. Ils ont affirmé que cette culture a moins de conséquences néfastes sur l’environnement que le coton conventionnel, parce qu’elle ne nécessite pas plus de deux traitements par an du fait de sa résistance aux insectes ravageurs.

Quant à sa rentabilité, la preuve a été donnée par le ministre qui a pris en exemples des pays comme l’Afrique du Sud, le Pakistan et les Etats-Unis. Il n’a pas manqué d’ajouter que “l’Etat se réserve le droit de suspendre ou de retirer l’autorisation lorsqu’il est établi par la suite que les informations fournies à l’autorité compétente sont inexactes du fait du promoteur ou des avancées scientifiques dans le domaine”.

Clarisse HEMA


Les cinq variétés retenues
Autorisations accordées à

MONSANTO pour :
- des essais de production de semences de nos variétés de coton transformées. (FK37BLGII, FK290BLGII, STAM59BLGII) sur les stations de l’INERA ;
- des essais de multiplication de semences de nos variétés de coton transformées (FK37BLGII, FK290BLGII, STAM59BLGII) sur la ferme semencière de Boni ;
- une évaluation socioéconomique de la technologie Bt en milieu paysan (tests de démonstration) sur vingt (20) sites et dans les zones des trois sociétés cotonnières (SOFITEX, SOCOMA, FASO COTON) ;
- des essais d’évaluation de l’efficacité biologique du coton transgénique Roundup Read Flex (exprimant la tolérance aux herbicides) ;

SYNGENTA pour :
- des essais d’évaluation de l’efficacité biologique du coton transgénique COT102 X COT67B.

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