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Inondation à Bama : 2400 personnes sinistrées, d’importants dégâts

Publié le mardi 31 juillet 2007 à 06h59min

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La commune rurale de Bama, dans la province du Houet, s’est réveillée dimanche 28 juillet dans la plus grande désolation. Une pluie torrentielle qui s’est abattue sur cette localité a provoqué d’importants dégâts et fait plus de 2400 personnes sans abri. Aucune perte en vie humaine n’a été déplorée, fort heureusement.

Située à une trentaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso sur l’axe Bobo-Faramana, le village de Bama est en proie à de sérieuses difficultés suite à une pluie diluvienne survenue dans la nuit du 28 au 29 juillet. En effet, 165 mm d’eau ont été enregistrés dans cette localité.

Les habitants des quartiers Canalporé, Tanwogma, 6, 5 et 2 et du vieux quartier appelé Bama ont été tirés brutalement de leur sommeil à l’aube par des vagues d’eau qui ont envahi leurs concessions. A notre arrivée sur les lieux peu après 14 heures ce dimanche, la consternation se lisait sur tous les visages. Le haut- commissaire du Houet Salif Ouédraogo, entouré de son secrétaire général et des responsables de l’Action sociale était sur les lieux.

Dans le quartier Bama, l’un des plus touchés, les opérations de sauvetage se poursuivaient par des piroguiers et des volontaires sachant bien nager. "Il était 4 heures au petit matin, confie le maire Siaka Sanou de cette commune rurale, lorsque les premières vagues d’eau ont déferlé sur le quartier.

Certains habitants ont dû tout abandonner pour sauver leur peau. D’autres, les plus tenaces qui tentaient de sauver l’essentiel, se sont fait prendre dans le piège, car les eaux envahissaient rapidement les lieux. Avant l’intervention des sapeurs pompiers, de nombreux habitants ont dû leur salut grâce aux pêcheurs communément appelés « bozos » qui, en pirogues, ont évacué les femmes et les enfants. Le niveau des eaux avait atteint par endroit 1,5 et même 2 mètres. Un des rescapés en larmes a déclaré avoir perdu toute son épargne (200 000) F CFA restée dans les eaux. Sur place, des habitations, surtout les maisons en banco, continuaient de s’écrouler. Seuls les bâtiments en dur semblaient encore tenir le coup. Quelques minutes après, une alerte est donnée. Le caïman sacré du village fait une brève apparition avant de s’éloigner".

Une cellule de crise

Cette nouvelle jette l’effroi parmi les habitants car, voir le caïman est un mauvais présage, dit-on ! Les mines se figent et les yeux deviennent hagards, la population ne sachant plus à quel saint se vouer. Bama, à ce qu’on dit, n’avait jamais vécu une catastrophe de cette ampleur. Bien vrai, le village a connu des inondations en 1976 et 1994 mais pas à ce point. En attendant l’arrivée d’autres secours, la population a fait preuve d’une solidarité exemplaire.

De l’autre côté opposé au quartier Bama inondé, une grappe humaine constituée essentiellement de femmes et d’enfants se bousculent autour d’un hangar. Renseignement pris c’est une cellule de crise mise en place et dirigée par le haut-commissaire de la province du Houet, Salif Ouédraogo qui apporte un soutien alimentaire aux sinistrés. Mais visiblement, la nourriture semble insuffisante car les greniers ont été inondés. En plus, les biens et les épargnes ont été engloutis par les eaux. Face à la gravité de la situation, la cellule de crise a dû rapidement s’organiser avec les moyens de bord pour apporter les premiers secours.

La priorité reste le relogement des sinistrés dans des écoles et leur prise en charge alimentaire.
Sur place, un travail de recensement a commencé. Dans la même foulée une équipe médicale et une de sécurité ont été déployées.

La situation, a indiqué le haut-commissaire, est sous contrôle en attendant les secours d’envergure.
Le maire de Bama et le chef de village lancent un appel aux bonnes volontés. Alors que nous quittions les lieux vers 15 heures, des gouttes d’eau tombaient de nouveau du ciel, suscitant de sérieuses d’inquiétudes.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya

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