La première étape de la tournée du ministre a été le Tuy. M. Sékou Bâ et sa suite ont été accueillis à Houndé par le directeur provincial des ressources animales, Cléophas Traoré et de nombreux éleveurs à l’entrée de la ville. Le ministre s’est d’abord rendu à la direction provinciale des ressources animales (DPRA) qu’il a visitée avant d’échanger avec le personnel.

Cette direction, selon M. Traoré couvre les 7 départements de la province et comprend 6 zones d’encadrement et un poste vétérinaire. Sa mission est de coordonner et d’exécuter les politiques du ministère en matière d’élevage, a-t-il dit. Ensuite, ce fut au tour de la laiterie de Houndé d’accueillir le ministre.

Entièrement financée par le gouvernement, cette laiterie comprend une salle de transformation, une salle de vente, une salle d’accueil, un bureau et un magasin de stockage. Le bâtiment est prêt et n’attend que le matériel pour être fonctionnel, selon M. Abdoul Karim Barry, président de la coopérative “ Kossam kessam ” qui assure la direction de la laiterie. Il s’agit des réfrigérateurs, de grandes casseroles et bassines, de trayeuses et d’ensacheuses. Le lait produit sera conditionné dans des sachets et sera destiné dans un premier temps au marché local.

Le DPRA a souligné que l’importance du cheptel bovin de la province mérite bien que Houndé dispose d’une laiterie. C’est pourquoi il a joint sa voix à celle de M. Barry pour demander au ministre d’aider au démarrage effectif de la laiterie pour le bonheur des populations, impatientes. La visite, du ministre à Houndé a pris fin dans une ferme aménagée par “ Kossam kessam ” pour la culture fourragère.

Sur ce site M. Sékou Bâ a échangé avec les producteurs qui se sont dit honorés de l’accueillir pour sa toute première sortie sur le terrain. Ils en ont profité pour lui exprimer certaines de leurs préoccupations, notamment les problèmes fonciers, d’eau et de pistes pour bétail. Les épouses des éleveurs ont demandé au ministre du matériel pour la conservation du lait.

Des mesures énergiques dans la zone pastorale de Sidéradougou

Dans son intervention, M. Sékou Bâ a tout d’abord salué la forte mobilisation des agents de son ministère et des éleveurs. Il a déclaré que l’objectif de sa visite est justement de s’imprégner des réalités du terrain. “ J’ai pris bonne note de vos préoccupations et je m’attellerai, avec mes services techniques et l’appui du gouvernement, à y trouver des solutions ”, a-t-il dit. Il s’est aussi réjoui de la bonne organisation des éleveurs en coopérative, de leurs projets d’embouche et de culture fourragère en les assurant que son département sera toujours disposé à les accompagner.

Après Houndé, le ministre s’est rendu à Koumbia, toujours dans le Tuy, pour la visite d’un pédiluve qui est une sorte de petit bassin destiné à la désinfection des animaux. Là également, les éleveurs sont sortis nombreux pour accueillir le ministre. Dans la soirée, celui-ci a visité à Bobo-Dioulasso, dans le Houet, ses services déconcentrés et les projets et programmes relevant de son ministère. Il s’agit, entre autres, de la DPRA/ Houet, la DRRA/ Hauts-Bassins, du Projet d’appui à l’élevage dans l’Ouest du Burkina Faso (PAEOB), du PATTEC et de son insectarium basé au CIRDES.

Le ministre a terminé la journée du 19 juillet par une rencontre avec le comité de déguerpissement de la zone pastorale de Sidéradougou. Le président de ce comité, Salifou Ouédraogo, haut-commissaire du Houet, a fait au ministre le bilan des activités dudit comité depuis sa mise en place en 2004.

Selon lui, en trois ans d’intenses tractations, ladite zone pastorale a pu être déguerpie à 90%. Un résultat obtenu grâce aux séances de sensibilisation des populations résidant sur le site, le poste de gendarmerie mis en place n’ayant pu rester longtemps sur les lieux par manque de moyens financiers. Parmi les acquis, il y a aussi l’ouverture d’un cahier de recensement par le comité pour ceux qui veulent s’investir dans le pastoralisme.

Quant aux difficultés, les membres du comité soulignent que des poches de résistance existent toujours. Ils suggèrent donc au MRA d’oeuvrer pour une occupation effective de la zone parce que des personnes récalcitrantes ont recommencé à y pratiquer la culture du coton et du maïs malgré les injonctions du comité et le refus de la SOFITEX de mettre à leur disposition des intrants. Les populations doivent être encouragées à pratiquer la culture fourragère. Le comité a aussi recommandé l’installation d’un poste de contrôle permanent dans la zone et des points d’eau.

Les responsables du MRA sont unanimes pour que des mesures répressives soient prises à l’encontre des récidivistes. “ A l’heure actuelle, le gouvernement est en train de chercher des solutions complémentaires à la culture du coton, au regard du contexte du marché international de l’or blanc. Aussi, tous les analystes et les partenaires au développement sont d’accord que l’élevage est un secteur porteur. C’est pour cela que nous devons à tout prix sauver nos zones pastorales ”, a laissé entendre le ministre. Par conséquent, les champs de céréales et de coton sur le site seront détruits et les coupables interpellés.

Il a exhorté le comité à continuer à travailler et à établir une communication fluide avec son département à travers la DRRA/Hauts-Bassins. Après la rencontre à Bobo-Dioulasso avec les responsables du comité de déguerpissement, le ministre et sa suite se sont rendus, le 20 juillet sur le terrain dans la zone pastorale de Sidiéradougou. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.

Clarisse HEMA

Sidwaya