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CEBNF de Tansarga et de Fada : L’espoir renaît avec les métiers

Publié le jeudi 12 juillet 2007 à 07h00min

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C’est dans une ambiance de fête que les Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) de Tansarga et de Fada, qui font partie des projets pilotes d’apprentissage des métiers initiés dans le cadre des Engagements nationaux, ont clôturé respectivement les 7 et 8 juillet derniers leur année scolaire. En présence des populations et des partenaires, les apprenants de ces centres ont prouvé qu’ils sont à la bonne école contre l’oisiveté....

Ces deux clôtures de fin d’année scolaire sont intervenues dans le cadre de la commémoration du 13e anniversaire des Engagements nationaux. Pour ce faire, les intervenants du projet ont accepté l’invitation des bénéficiaires qui leur a permis de voir de visu les premières retombées de la formation professionalisante de ces centres.

Représentant le secrétaire permanent des Engagements nationaux et le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, le chef du projet Ecoles satellites/Centres d’éducation de base non formelle (ES/CEBNF), Adama TRAORE, s’est donc rendu successivement à Tansarga et à Fada les 7 et 8 juillet derniers.

Reconnaissons le, à Tansarga, la graine d’une meilleure insertion socioéconomique semée dans le quartier Diatona germe au bonheur de ses enfants déscolarisés et non scolarisés. C’est dans ce quartier en effet, que le Centre d’éducation de base non formelle a été construit dans le cadre des Engagements nationaux. Il faut noter que l’introduction de l’apprentissage de métier a été un besoin exprimé par les populations elles-mêmes.

En 2005, ce centre était une école satellite qui n’avait pas l’adhésion des populations d’autant qu’on venait de construire une école primaire à proximité ; elles ont alors demandé sa restructuration. Une telle doléance venant des bénéficiaires ne pouvait laisser indifférent le secrétariat permanent des Engagements nationaux qui l’a prise en compte dans la phase pilote des centres d’apprentissage des métiers dans le cadre du projet ES/CEBNF.

Depuis novembre 2006, le CEBNF de Tansarga, en plus de l’enseignement bilingue qui concerne 22 inscrits, a accueilli ses premiers apprenants en couture, au nombre de 13, dont 8 filles et 5 garçons. Le centre mène aussi des activités de tronc commun essentiellement basées sur l’agriculture. L’équipement de l’atelier a été financé par la République de Chine.

Les bénéficiaires ont tenu a témoigner leur reconnaissance aux différents partenaires qui ont mis des leurs pour l’introduction de ce métier de couture en organisant une cérémonie de clôture officielle de l’année scolaire. Celle-ci, parrainée par une femme du terroir, Diourbiel Aïcha YONLI, directrice de l’entreprise Burkina entretien, assainissement urbain (BEAU), a été une occurrence pour les populations de Tansarga de montrer leur engouement pour ce centre à travers leur grande mobilisation avec sa Majesté Yuabili en tête.

En sept mois d’apprentissage, les 13 pensionnaires du centre sont en mesure de vêtir les enfants de 0 à 12 ans. Ils l’ont démontré à travers un défilé de mode à la grande satisfaction de leurs parents. Ce qui a dû amener sa Majesté à exprimer sa reconnaissance aux différents partenaires qui ont permis l’existence de ce centre qui devrait permettre aux jeunes de son terroir de ne pas se laisser aller au désœuvrement. Quant à la marraine, toute émue, elle n’a pas manqué de signifier à ses filleuls que la formation professionalisante qu’offre le centre est un vrai tremplin pour les jeunes de Tansarga pour se faire une place au soleil. Tout comme le président du comité de gestion, elle a aussi exprimé la nécessité d’introduire d’autres métiers tels que la mécanique, la menuiserie, et l’extension du centre afin d’accueillir un plus grand nombre de jeunes.

Les chinois donnent à espérer à Kpakpatouomou
Après Tansarga, le chef du projet, ES/CEBNF s’est rendu à Fada le dimanche 8 juillet pour assister également à la clôture de fin d’année du CEBNF de cette localité sis à Kpakpatouomou (secteur 8). Autre centre, autre réalité. Ce centre créé en novembre 1995 a vu au fil du temps son taux de fréquentation considérablement baissé. Il a fallu l’initiative pilote d’apprentissage de métiers des Engagements nationaux pour le rendre assez attractif de nos jours.

Actuellement, le CEBNF de Fada avec un effectif de 44 élèves offre en plus de l’enseignement bilingue trois types de formations profesionnalisantes : la couture (12 apprenantes), la mécanique (10 apprenants) et la soudure (9 apprenants). Le centre dispose également d’un jardin pour les activités maraîchères, d’un moulin et d’une pompe qui permettent de générer des recettes pour l’autofinancement de certaines pièces de rechange au niveau des ateliers.

Il faut noter que les infrastructures de base (bâtiments) ont été financées par l’UNICEF tandis que les équipements ont été acquis sur financement de la République de Chine. Avant son équipement, les apprenants du centre faisaient la pratique auprès des maîtres artisans, installés en ville. Maintenant, ils disposent de toutes les commodités pour leur formation complète au niveau du centre avec des modules bien appropriés et conçus en partenariat entre le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation et l’entreprise Emana confection et formation pour ce qui concerne la couture et le cabinet CHEKINA ingénierie mécanique pour les ateliers de mécanique. Selon le directeur du centre, Dialinli LOMPO, les formateurs sont à la hauteur et les apprenants assimilent bien.

Par exemple, NABA Bonnaro, 17 ans en première année de soudure témoigne qu’il est en mesure de fabriquer un fourneaux, un tabouret, une lampe d’étude, un décapsuleur, une fenêtre pleine, etc. En coupe couture, les apprenantes sont aptes à confectionner des habits d’enfants de 0 à 12 ans. En mécanique, on dispense 23 modules qui permettent à terme aux apprenants d’intervenir sur le carburateur et l’embrayage.

A l’occasion de cette cérémonie de clôture parrainée par Mme Fati SAWADOGO née THIOMBIANO, chargée de la coopération régionale à l’UEMOA, il a été donné aux apprenants des différents ateliers de démontrer leur savoir-faire à la grande joie des populations et officiels dont les députés de la province, du chef du projet ES/CEBNF, Adama TRAORE et de la représentante de leur marraine, Maria THIOMBIANO qui tout en les exhortant à s’appliquer pour devenir meilleurs a souhaité qu’ils soient « la référence des enfants des CEBNF pour le reste du Burkina ».

Plus qu’une satisfaction générale pour le fonctionnement des centres visités, le chef du projet ES/CEBNF, Adama TRAORE, relève que les Engagements nationaux en initiant les centres d’apprentissage des métiers contribuent ainsi à la mise en œuvre du premier axe du programme présidentiel ; programme basé sur la valorisation du capital humain et qui est porteur des ambitions de toute une génération qui veut rompre avec les clichés et quitter les chemins battus, pour oser inventer l’avenir et s’assurer pleinement.

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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