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Moustapha Tinto, maire de l’arrondissement de Dô : « Des gens veulent exploiter l’opération de lotissement du secteur n° 11 à des fins politiques... »

Publié le mercredi 11 juillet 2007 à 07h52min

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Moustapha Tinto

En marge de la session ordinaire du Conseil municipal de l’arrondissement de Dô les 3 et 4 juillet derniers, le maire Moustapha Tinto a accordé une interview à Sidwaya. Il y est question notamment de l’opération de lotissement en cours au secteur n°11 (Colma), et qui est en train de voir le bout du tunnel.

Toutefois, le maire de Dô dénonce une certaine instrumentalisation à des fins politiques.

Sidwaya (S.) : Une liste d’attributaires de parcelles à usage d’habitation au secteur N°11 (Colma) vient d’être publiée. Qui est concerné par ces attributions et quels ont été les critères retenus par la commission d’attribution des parcelles de l’arrondissement de Dô ?

Moustapha Tinto (M.T.) : La liste que nous avons publiée il y a quelques jours concerne principalement les propriétaires terriens, parce qu’au niveau de Sakaby (secteur n°23), nous avons d’abord traité le cas des résidants.

Au niveau des résidants, il restait également des puis celui des propriétaires terriens. Cependant, quelques cas n’avaient pas été pris en compte. Ce sont eux qui constituent la récente liste d’attributaires de parcelles à usage d’habitation. cas de personnes ayant payé la contribution de 30 000 F CFA, mais qui n’avaient pas été prises en compte. Nous avons fait le point de toutes ces personnes et retenu le maximum de personnes à ce niveau. Nous aurions voulu évacuer les cas restants, mais nous n’en avons pas eu l’occasion parce que, comme certains ont pu le lire dans la presse, il a été fait cas de mécontentements de gens de Sakaby.

Nous tenons à préciser que ce sont des problèmes qui ne sont pas fondés, qui ont plutôt un fond politique. Nous avons donc pris les devants en faisant la situation de tous ceux-là qui pouvaient se plaindre et c’est sur cette base que nous avons sorti cette liste.

S. : Qu’en sera-t-il alors des non résidents ?

M.T. : Il y a des possibilités pour ces non résidants, mais nous voulons d’abord faire le point à l’issue de la publication de la récente liste pour voir s’il y a encore des cas isolés de propriétaires terriens, de résidants qui n’ont pas été satisfaits avant d’envisager la publication de la dernière liste, c’est-à-dire celle des non résidants.

S. : Vous affirmez qu’il y a un fond politique dans ce que l’on peut qualifier de revendications des propriétaires terriens de Sakaby. Comment expliquez-vous cela et à quel dessein, dans une affaire de lotissement ?

M.T. : Il n’y a pas eu de revendications en tant que tel, mais nous parlerons plutôt de revendications fabriquées. Nous le disons parce qu’officiellement à mon niveau, nous n’avons pas rencontré de cas de gens qui soient venus se plaindre. Depuis l’initiation de l’opération de lotissement jusqu’à ce jour, nous avons travaillé de concert avec la population. Nous avons hérité de ce dossier qui a débuté au cours du mandat de notre prédécesseur (ndlr : Sayouba Guiro), mais nous sommes restés en contact permanent avec la population pour qu’ensemble, nous puissions suivre l’évolution de l’opération de lotissement du secteur n°11. C’est cela qui nous a permis de publier la première et la deuxième liste.

Quand nous parlons de fond politique dans cette affaire, c’est que nous avons fait un premier mandat à la tête du conseil municipal de l’arrondissement de Dô, au cours duquel des écrits de ce genre ne sont pas parus dans la presse. Nous avons débuté le mandat actuel sans accroc majeur. Si on analyse bien la situation, c’est juste après les élections législatives qu’on a commencé à connaître ces problèmes. C’est pourquoi, nous soutenons qu’il y a un fond politique en dessous. Au niveau de notre parti, le CDP (ndlr : Congrès pour la démocratie et le progrès), le dernier congrès a prévu le renouvellement des structures du parti après les élections législatives.

Ce qui trotte dans notre tête, c’est que des politiciens veulent exploiter l’opération de lotissement du secteur n°11 à des fins politiques. Personne ne peut nous convaincre que ce n est pas cela. Il y a donc une sorte d’instrumentalisation des plaintes pour perturber notre travail. Nous avons quand même pris sur nous de rencontrer les supposés plaignants à Sakaby et il n’en a rien été. Nous pouvons même affirmer que depuis la publication de la troisième liste, nous n’avons enregistré jusque-là aucune plainte de propriétaire terrien ou de résidants.

S. : Combien de personnes ont été prises en compte ?

M.T. : Il y a plus de 1060 personnes concernées. Il s’agit des propriétaires de champs qui sont en majorité des autochtones, au nombre de 600, des propriétaires de champs comprenant des vergers, mais non détenteurs de titres fonciers et les propriétaires de vergers (des non autochtones) détenant des titres fonciers.

S. : Qu’en est-il de la situation de la zone aménagée par la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR), toujours au secteur n°11 où des gens viennent d’être dédommagés ?

M.T. : Pour ce qui concerne cette zone, nous pouvons dire qu’en réalité, ce n’est pas un problème. C’est une situation qui a été gérée avec les populations du village de Sakaby. La SONATUR, dans ce cadre, a dédommagé les propriétaires de champs et de vergers qui s’y trouvaient.
Ce qui reste, c’est l’aménagement de la trame d’accueil comme mesure d’accompagnement des propriétaires de champs de cette zone. Au moment du paiement des sommes de dédommagement, cinq personnes étaient absentes. Ces personnes devaient se déplacer à Ouagadougou au siège de la SONATUR pour percevoir ce qui leur revenait, comme convenu au départ, mais nous avons négocié avec cette société qui a accepté revenir à Bobo-Dioulasso aujourd’hui même (ndlr : le 04 juillet 2007) pour payer ces personnes demain (ndlr : le 05 juillet 2007).

C’est donc la dernière chance des retardataires pour percevoir leurs montants à Bobo-Dioulasso. En fait de problèmes, il n’en est rien, à moins qu’on ne veuille instrumentaliser ici encore cette opération. Il faut savoir que la SONATUR aménage toutes les villes du Burkina et suit la même procédure partout. Nous avons mené des négociations avec elle pour avantager un tant soit peu les propriétaires terriens et jusque-là, la SONATUR a prêté une oreille attentive à nos propositions qui sont, somme toute, des mesures d’accompagnement. De toutes façons, la SONATUR est là et ceux qui croient qu’il y a réellement des problèmes peuvent la rencontrer pour mieux comprendre ce qui se passe sur cette zone.

S. : Au secteur n°22, il y a eu en 2006 un recensement des populations résidantes en vue d’un futur lotissement. Où en est-on avec ce dossier actuellement ?

M.T. : En matière de lotissement, tout ne se fait pas au niveau de la mairie. Nous travaillons avec les services techniques de l’administration, c’est-à-dire le service du cadastre et de l’urbanisme. Au secteur n°22, nous avons procédé au recensement des populations. En son temps, le projet a été bloqué parce qu’au niveau du secteur n°21 dans l’arrondissement de Konsa (la zone à lotir concerne les secteurs n°21 et n°22), on avait empiété sur la forêt classée de Dindéresso. A la faveur du nouveau mandat, nous avons approché l’entreprise attributaire du marché qui est revenue faire un levé topographique afin de mieux préciser les choses.

A ce jour, le plan du secteur n°22 est prêt. Il vient d’être communiqué au niveau du service de l’urbanisme. La Commission technique s’est prononcée là-dessus.
Il reste à envoyer ce dossier au niveau du haut-commissariat du Houet pour la Commission provinciale d’aménagement du territoire (NDLR : CPAT). Après cette session de la CPAT, la commune va attribuer le marché à une entreprise pour l’implantation des bornes et le processus va suivre son cours. Les gens estiment certainement que les choses ne vont pas vite. C’est vrai que le processus est long, mais nous tenons à le suivre correctement pour déboucher au lotissement et à l’attribution des parcelles en toute transparence.

Propos recueillis par Urbain KABORE

Sidwaya

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