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Crise au sein du conseil municipal de Banfora : Appréciation de la population

Publié le mercredi 27 juin 2007 à 07h36min

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La crise au Conseil municipal de la commune de Banfora continue de défrayer la chronique dans la cité en même temps qu’elle préoccupe les autorités locales. Le 20 juin dernier, le maire Souleymane Soulama a adressé son rapport au haut-commissaire, qui l’a fait suivre. Le 22 juin, les ténors du CDP/Comoé ont été reçus à Ouagadougou par la direction nationale du parti.

Ils disent être revenus de la capitale avec des consignes fermes. Cependant, les autorités locales, avec à leur tête le gouverneur, ne sont pas restées les bras croisés. Elles ont successivement rencontré la société civile, les leaders du RDB et ceux du CDP. Avant de vous proposer la teneur de ces trois rencontres, voici ce que pensent quelques Banforalais de la situation.

Tuamena Dofini (DPEBA/ Comoé) :
"C’est une situation qui n’aurait jamais dû arriver. Maintenant, je crois que toutes les autorités de la Comoé, à tous les niveaux, doivent se concerter de manière à priviléger l’intérêt de la province, voire de toute la région des Cascades. Cette situation est déplorable puisqu’elle ne permet pas le développement économique ni social. Toujours est-il qu’il faudra que nous soyons d’accord que les fils de la Comoé sont pratiquement des enfants de la même famille. Il n’ y a pas de raison qu’une question de leadership ou des questions politiques viennent diviser une famille qui est unie depuis très longtemps. Alors, il faudra que chacun mette de l’eau dans son vin, que chacun se surpasse afin qu’on ne parle plus de cette affaire. C’est l’image de la région entière qui en dépend."

Adama Diallo (ex- travailleur de la SOSUCO) :
"En réalité, ce n’est pas la commune de Banfora seule qui traverse une crise. Pour dire vrai, c’est Banfora dans son ensemble. Et je pense qu’il y a lieu que les gens tirent les leçons des actes qu’ils ont posés, et qu’ils corrigent les erreurs d’hier pour arranger ce qui va se passer demain. Autrement dit, Banfora a besoin de mieux que cela. Ce n’est pas un problème de commune mais de leadership parce qu’il est étonnant que ce soit deux partis de la mouvance présidentiel qui se querellent autour d’une mairie. Le consensus était trouvable. Pourquoi n’a-t-il pas été trouvé ? Tout simplement parce que les leaders politiques ont échoué. Il faut que les gens se réveillent, les forums ont eu lieu, on n’a jamais posé les vrais problèmes de Banfora. Les problèmes de Banfora ne sont pas seulement des problèmes de mairie ! Les sociétés sont en berne ; les gens attendent qu’on trouve des solutions à leurs problèmes. Ils n’attendent pas seulement que quelqu’un soit maire ou pas. C’est dommage qu’on en arrive à une telle situation. Et cet échec est dû à beaucoup de facteurs tels l’absence de communication, des gens qui ne s’acceptent pas, et on estime savoir qui est l’autre sans le connaître. Ce n’est pas juste. Je crois qu’à l’heure actuelle, il est plus nécessaire de s’adresser à la population qu’aux hommes politiques parce que ceux-ci ont fini de poser leurs actes. C’est à la population que moi je vais m’adresser pour lui demander d’avoir une attitude responsable, de regarder ses problèmes en face et d’ignorer ceux que les politiciens posent. C’est tout simplement un problème d’individus qui débouche sur une délinquance politique."

Boukary Koudougou, SNEAB/Comoé :"Cette situation de crise ne fait pas honneur à la ville de Banfora. Pour deux partis politiques dont un est au pouvoir et l’autre de la mouvance présidentielle, je trouve qu’il ne devrait même pas y avoir de problème pour le fonctionnement de la mairie. Pour moi, ce sont des questions d’individus qui font que ça ne marche pas comme on le souhaite. Je souhaite vraiment que ces deux partis s’entendent pour faire fonctionner la mairie pour le développement de Banfora. Le CDP a fait ses preuves pendant dix ans ; qu’il laisse l’autre parti qui a eu la majorité cette fois-ci faire aussi les siennes les cinq ans que doit durer le mandat. S’il ne fait pas mieux, la population verra ce qu’il y a lieu de faire."

Gustave Poda SYNATEB/ Comoé :
"C’est une situation très déplorable. Les fils de la cité auraient pu se réunir, se concerter pour que soit trouvée une solution à la situation. Mais comme ils n’arrivent pas à parler le même langage, nous ne faisons qu’observer en attendant peut-être qu’un jour on demande notre avis. Puisque nous sommes une composante de la cité, il est normal que nous disions quelque chose un jour ou l’autre. Ce cafouillage n’arrange personne, en réalité ! C’est tout de même le jeu politique ! Et même si c’est un sale jeu, c’en est un. Mais nous, nous pensons que ce jeu n’arrange pas la population. Dans tout jeu, il faut du fair-play et je pense que les deux partis auraient dû en faire montre."

Propos recueillis par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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