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Commune rurale de Tô : De l’eau pour sédentariser les jeunes

Publié le mardi 17 avril 2007 à 07h37min

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Située au Nord du chef-lieu de la province de la Sissili, la commune rurale de Tô forte de 45 379 habitants est la plus peuplée de la province. Cependant le manque de retenues d’eau constitue un gros handicap pour cette localité qui regorge pourtant d’énormes potentialités.

Les tubercules (ignames, patates), les céréales (sorgho, maïs, mil) ; les oléagineux (arachides, sésame) et le coton sont les principales cultures pratiquées dans la commune rurale de Tô. Des spéculations bien cultivées grâce à la bonne pluviométrie qu’enregistre chaque année la province.

Une situation enchanteresse pour les braves producteurs et même pour des partenaires au développement. En effet, selon le maire de la commune, Mme Adiara Bouyen, “notre commune doit développer des stratégies pour augmenter sa culture de sorgho rouge. Cette céréale utilisée par la fabrication d’alcool intéresse aussi le Burkina que la République de Chine”.

Il en est également pour la patate et l’igname. “Nous avons été approchés par l’association des producteurs de la Sissili pour la promotion de ces tubercules”, ajoute Mme Bouyen. A ces opérateurs de charme s’ajoutent celles du projet karité déjà implanté dans la commune. Ce projet, atteste Mme le maire, contribuera à créer des activités génératrices de revenus pour les femmes.

L’eau et l’électricité, des besoins vitaux

Cependant le manque de retenues d’eau et même d’eau potable et d’électricité constitue un gros handicap pour le développement socioéconomique de toute la province. “Nous n’avons qu’une seule retenue d’eau pour toute la Sissili, celle de Boura”, déplore Mme Bouyen. “Et l’électrification rurale, qui n’ont pas encore une réalité chez nous, empêche la population de mener certaines activités”, poursuit-elle.

Aussi, Mme le maire dit compter sur le projet d’aménagement des bas-fonds pour la construction de barrages. Toute chose, confie-t-elle, qui contribuera à sédentariser les jeunes, obligés de migrer pendant la saison sèche vers les autres provinces mieux nanties en eau.

Pourtant, remarque-t-elle, Tô a besoin en tout temps de ses fils et filles pour son développement. Un long processus (le développement) reconnaît Mme le maire, car dans le cadre de la décentralisation et de la communalisation intégrale où l’Etat a rétrocédé une partie de ses pouvoirs aux communes, tout ne peut pas se faire en même temps.

C’est pourquoi “nous avons commencé la sensibilisation au niveau des populations (qui a d’ailleurs a compris) afin qu’elles s’acquittent des différents taxes et impôts à elles imposés. Nous lançons également un appel à tous ceux qui ont des projets d’aide au développement, à nous soutenir”, soutient-elle.

Aline Verlaine KABORE


Relations préfet-maire

Depuis la mise en œuvre de la communalisation intégrale avec la question du transfert des compétences, des spéculations sur le maintien ou non du poste de préfet alimentent les débats.

D’autres vont jusqu’à soutenir que le poste de préfet était de trop donc, il faut le supprimer. Certains vont jusqu’à affirmer que ce dernier pourrait jeter des peaux de banane sur la route du maire en vue de l’empêcher de réussir sa mission. A ce sujet, le préfet de Tô, M. André Kakangbèga estime que ce processus vient au contraire renforcer le rôle du préfet.

Outre l’établissement des actes administratifs (autorisations d’absence et jugements supplétifs d’acte de naissance) le préfet, affirme-t-il, contribue dans la sensibilisation des populations sur les concepts de la décentralisation et sur la nécessité de son appropriation par ces dernières. Ainsi “la difficile cohabitation entre préfet et maire n’est qu’une question d’individu et dépend des localités”, confie M. Kakangbèga. “Je n’ai aucun problème avec mon maire”, renchérit-il.

Et Mme Bouyen d’ajouter “la loi nous permet de ne pas être résidant dans nos communes, alors il faut bien un représentant de l’administration pour gérer les différents problèmes et autres activités. Alors, il sera trop tôt pour supprimer le poste de préfet. Mon préfet m’épaule énormément”.

A.V.K

Sidwaya

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