Après une vente de produits périmés et parfois avec la falsification d’actes sur les produits (faits prouvés par le procès-verbal de la police), la personne coupable est relâchée. L’affaire s’est réglée, entre le constat de l’infraction et le jugement, en moins de 15 jours : le coupable n’était pas un pauvre analphabète.

 Blaise Compaoré a publiquement reconnu que la corruption existe bel et bien au sein de la justice. Mais alors quel magistrat a été puni et mis en prison ?

 M. Zongo a volé 80 000 FCFA. La victime a même exprimé le souhait de vouloir retirer sa plainte. Rien à faire. Cinq mois ferme. Je me demande avec quel droit M. Zongo est condamné alors que la victime a dit de laisser l’affaire. Je n’ai pas étudié le droit, mais l’affaire me semble bizarre. Punir celui qu’il ne faut pas punir, et ne pas punir celui qu’il faut punir, tout cela est-il justice ?

 Son Excellence Francis Blondet, ancien Ambassadeur de France au Burkina, a dit : "L’injustice me paraît être le principal handicap du Burkina Faso. C’est cela qui fait que les gens n’ont pas confiance aux institutions qui, par ailleurs, ne sont pas mal. Le maillon faible, c’est l’injustice." Qu’un diplomate étranger dise de pareilles choses devrait faire réfléchir le président du Conseil supérieur de la magistrature. Il ajoute : "Est-ce que la volonté politique fait que la justice entrave la justice au lieu de la révéler ?"

 L’opinion couramment répandue est que la justice ne fait pas son travail, la justice est lente, la justice est injuste, les juges sont pourris... "On nous accuse d’être bienveillants à l’égard des gros délinquants et sévères à l’égard des petits délinquants", c’est le juge, commissaire du gouvernement auprès du Conseil d’Etat, qui l’a dit. J’ai peur pour ce monsieur qui ose dire la vérité : ne va-t-il pas être affecté ailleurs ?

 Le 21 mars 2006, j’écrivais que le responsable de la HACLC (Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption) allait sauter car il a montré des velléités de réaction contre la corruption. C’est fait : il a perdu son poste le 28 juin 2006, conformément à un décret ou un règlement.

 Il faut changer au Burkina le nom de palais de justice en "palais de jugement" car la justice est juste et le jugement peut être faux.

 La répétition est la mère de la conscientisation : il faut que ça change.

 Chers amis et chers ennemis ou opposants, j’insiste sur l’injustice parce que là où il y a l’injustice, il n’y a pas de développement. Si tout le monde est conscient de l’injustice, un changement est possible. Allah est le juste (Coran). Il faut que cela change.

 Parlez-en avec vos collègues et amis fiables. Voir ce qui doit changer et vous convaincre que cela doit changer.

Mettez en commun toutes vos richesses humaines : c’est la première condition pour bâtir sur cette terre un domaine digne de l’homme (évêques du Sénégal).

Ayons confiance. Yahvé est juste, il aime la justice. Celui qui aime la

violence, Yahvé le hait (bible).

Pour le développement de notre pays : consommons et achetons les

produits burkinabè.

Bonne nouvelle : La République centrafricaine a attaqué en justice de hautes personnalités pour corruption.

Père F. Balemans

Le Pays