Aucune femme parmi les 18 maires que compte la région. C’est le constat amer qu’a fait Mme le ministre de la Promotion de la femme à l’issue du tour de table de la présentation d’usage.

En initiant cette série de tournées à travers les 13 régions, le ministère de la Promotion de la femme (MPF) veut faire percevoir l’impérieuse nécessité de la prise en compte de « l’approche genre » dans les budgets et programmes de développement par la culture d’une conscience plus élevée des maires des communes. Après le mot de bienvenue du gouverneur de la région, le ministre Gisèle Guigma a, dans une note introductive, souligné les efforts consentis par les autorités pour une véritable promotion de la femme et sa réelle implication dans le processus de développement.

L’adoption d’une politique nationale de la promotion de la femme en 2004 et d’un plan d’action 2006-2010 participent de cette volonté. Cependant, a-t-elle relevé, « les barrières psychologiques, le faible niveau d’instruction, l’absence d’une culture d’égalité des chances, les pesanteurs socioculturelles constituent des raisons qui expliquent la non-implication et la faible représentation des femmes dans le processus et les instances de décision ».

Le duo féminin face aux élus locaux

Comme aux tirs croisés, les débats étaient empreints de passion et de tension et opposaient le ministre, soutenue par sa coféministe (le gouverneur) aux maires de communes qui affichaient un certain scepticisme quant aux recommandations en faveur de l’autre moitié du ciel.
« Quand il y a des hommes qui dorment à l’hémicycle, personne ne réagit. Mais quand il s’agit d’y envoyer des femmes, vous trouvez qu’elles iront dormir.

Dans ce cas, laissez-nous aller y dormir aussi », a martelé Gisèle Guigma en évoquant les préjugés sexistes, misogynes contre les candidatures féminines aux prochaines échéances électorales. Pour elle, l’application du quota de représentativité des femmes est une nécessité car « il est indéniable que l’avenir de notre démocratie demeurera incertain si plus de la moitié de la population se trouve marginalisée et sous représentée dans les sphères de décision », a-t-elle déclaré.

Le directeur régional de l’Economie et du Développement, Boulaye Sanogho a rétorqué qu’ »il faut travailler à renforcer les capacités des femmes, ce qui conduira naturellement au quota souhaité ».
Des difficultés relatives au recouvrement des crédits octroyés aux femmes, l’analphabétisme, soulevées par les participants, peuvent être endiguées, a expliqué Gisèle Guigma.

La décentralisation de la commémoration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars prochain dans chaque commune, n’a pas été occultée et le ministre a exhorté les responsables à s’investir pour sa réussite à tous les niveaux.

Zackaria BAKOUAN
AIB/Manga

Sidwaya