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Soungalo Ouattara : « La communication, un puissant levier de mobilisation sociale »

Publié le lundi 19 février 2007 à 08h43min

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Soungalo Ouattara

Les hommes de médias, quelques élus locaux et des représentants de l’administration burkinabè sont à Bobo-Dioulasso les 19 et 20 février 2007 pour échanger autour du thème : « Décentralisation, communication et citoyenneté ». Dans cet entretien, le ministre délégué chargé des Collectivités territoriales, Soungalo Ouattara, situe les enjeux de cette rencontre.

Il se prononce également sur des questions relatives
à la communalisation intégrale et à la coopération.

Sidwaya (S). : Aujourd’hui 19 et demain 20 février 2007, la ville de Bobo-Dioulasso abrite un colloque autour du thème : Décentralisation, communication et citoyenneté. Quelle est l’opportunité d’une telle rencontre ?

Soungalo Ouattara (S.O.) : Effectivement, les 19 et 20 février 2007, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation organise un colloque sur le thème : « Décentralisation, communication et citoyenneté », la communication comme levier du partenariat de la participation citoyenne à la gestion des collectivités territoriales.

L’objectif majeur de ce colloque est d’imprégner les communicateurs sur les enjeux et les stratégies de mise en œuvre du processus de décentralisation. Les communicateurs sont placés au cœur de ce colloque, parce que le processus de décentralisation est un processus de responsabilisation des populations à la base. Il est alors opportun de renforcer les capacités de tous ceux qui, par leurs activités quotidiennes participent à son appropriation par les premiers concernés.

Dans cette optique, la communication constitue un puissant levier de la mobilisation sociale autour de la décentralisation, ainsi que de la participation consciente et responsable des élus locaux et de la société civile à la gestion des collectivités territoriales. Les communicateurs et les hommes de médias dans leur ensemble présentent donc le profil idéal pour favoriser l’ancrage de la décentralisation dans les mœurs des populations des villes et des campagnes.

S. : Qu’attendez-vous concrètement des hommes de médias au sortir de ce colloque ?

S.O. : Au sortir de ce colloque nous sommes conscients de la capacité des hommes de médias de constituer de puissants relais pour faire passer le message sur les enjeux et les objectifs de la décentralisation. Nous attendons d’eux la mise en place d’un réseau de communication en vue d’appuyer le processus de décentralisation et son appropriation par les populations.

S. : Comment votre ministère entend-t-il soutenir ce réseau ?

S.O. : Pour nous, le colloque est un espace privilégié d’échanges, de postes de réflexions et d’axes d’action. Nous attendons des propositions capables de renforcer les capacités de pilotage du processus de décentralisation. Ainsi, toute proposition pertinente sera prise en compte par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.

S. : On parle de nos jours de transfert de compétences, comment cela se traduira-t-il concrètement sur le terrain ?

S.O. : Le transfert des compétences est prévu par le Code général des collectivités territoriales. Ce transfert se fait de façon progressive et pragmatique. Le code a prévu dans un premier temps le transfert des compétences dans le domaine scolaire, de la santé, des infrastructures sportives et des loisirs. Un décret a été adopté au profit des communes urbaines.

Ainsi, l’entretien de ces infrastructures relèvera désormais du ressort des communes urbaines et non de l’Etat. Les moyens utilisés dans le temps par l’Etat pour cet entretien seront rétrocédés à ces communes. A l’observation de l’efficacité de la gestion de ces infrastructures, il sera procédé au transfert des mêmes compétences aux communes rurales. Cela doit se faire avant trois ans.

S. : Des rumeurs font état de la suppression de la fonction de préfet, sont-elles fondées ? Si non, quelles sont les prérogatives d’un préfet à l’heure actuelle ?

S.O. : Non, la fonction de préfet ne disparaît pas. Le préfet représente l’Etat et de façon rapprochée, le haut-commissaire, au niveau de son département. C’est vrai que le territoire départemental coïncide avec celui communal, mais s’agissant des affaires de l’Etat le préfet demeure le président du tribunal départemental. Il a également des compétences sur les questions relatives à la sécurité publique.

S. : Comment certaines communes rurales qui n’ont pas suffisamment de ressources pourront-elles assurer leur développement ?

S.O. : Il faut bien percevoir les enjeux de la communalisation en cours. Il n’est pas indiqué de mettre en avant les limites des moyens des communes pour ne pas mettre en œuvre la décentralisation.
Chaque commune dispose d’un budget propre et c’est à partir de ce budget alimenté par des recettes propres qu’elle va fonctionner. Et cela lui permettra de mesurer sa capacité. L’Etat à partir de 2006, apporte une subvention importante à la décentralisation. Au titre de 2007, cette subvention pour le renforcement des capacités des administrations locales s’élèvent à plus de 11 milliards de francs CFA, doit 7,5 milliards consacrés aux communes et aux régions.

S. : De jumelage, on parle maintenant de jumelage-coopération, à quoi cela renvoie t-il ?

S.O. : Le jumelage-coopération joue un rôle important dans notre processus de décentralisation. De façon historique, les rapports entre les collectivités locales burkinabè et celles du Nord ont commencé par des jumelages nés des relations entre deux personnes. Ces relations se tissaient et se développaient sur des bases humanitaires et des dons ponctuelles. Aujourd’hui, le niveau et la qualité des relations ont évolué, et nous sommes passés de simple jumelage à la coopération décentralisée.

Elle favorise les relations entre les collectivités, entre les populations et non des rapports individualisés. Ce jumelage- coopération s’oriente plus vers des actions de développement, vers des projets intégrés. De nos jours, le Burkina est à l’avant-garde de cette coopération dans la sous-région. Nous tenons régulièrement des assises réunissant tous les partenaires, à savoir ceux du Nord et ceux du Sud (les élus locaux et les comités de jumelage, les ONG et les associations).

A. Verlaine KABORE

Sidwaya

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