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Barani : Quand les chevaux font le show

Publié le mercredi 7 février 2007 à 07h46min

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La 7e édition du Festival culturel et hippique de Barani (FECHIBA), parrainée par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Sékou Ba, a tenu toutes ses promesses. En effet, les 3 et 4 février 2007 à Barani, la « cité des Sidibé », cavaliers burkinabé et maliens ont montré leur art dans le dressage des chevaux. Quant à la course hippique, dernier acte du festival, elle a été remportée par Mamadou Sidibé.

Située à 337 km de la capitale du Pays des hommes intègres, Ouagadougou, la localité de Barani, commune rurale relevant de la province de la Kossi, est limitée au Nord par la commune rurale de Kombori, à l’Est par la province du Sourou, à l’Ouest par les communes rurales de Djibasso et de Bonborokuy, au Nord-Est par la République du Mali. C’est donc une des localités fortement enclavées au regard de la voie très capricieuse et l’absence de moyens modernes de télécommunications. En effet, le téléphone fixe se trouve à Bonborokuy, 25 km avant Barani qui fut pourtant au 19e siècle une plaque tournante du commerce.

Culture rimant avec le développement, c’est donc à la faveur du 7e FECHIBA que les populations ont demandé aux officiels (ministres, autorités régionales) d’être leur porte-parole au plus haut niveau de l’Etat pour que la « cité des Sidibé sorte du trou », en bénéficiant d’une route adéquate, du téléphone, d’un collège d’enseignement général et d’infrastructures sanitaires.

En dépit des conditions peu enviables, les habitants de Barani, depuis 1999, à travers l’Association pour le développement socio-économique de Barani (ADBA), se sont investis pour la revalorisation du « Haaro », qui signifie en langue nationale fulfuldé, la fête du cheval. Cette fête, qui se tenait deux semaines après la Tabaski, est une pratique ancestrale d’allégeance au chef peulh. Pour la pérennisation d’une telle pratique, l’ADBA, dirigée par Douramane Sidibé, a privilégié le festival qui se tenait jusque-là annuellement. A partir de cette édition, le FECHIBA se déroulera désormais tous les deux ans pour des raisons pratiques, ont estimé ses organisateurs.

Mais en attendant, plus d’une cinquantaine de cavaliers burkinabé et maliens ont tenu en haleine le public dans la matinée du dimanche 4 février 2007 devant la cour du chef de Barani, Saly Sidibé. Aux sons de la flûte, du bendré (tam-tam), du lounga, de la calebasse, ou encore du ruudga (violon traditionnel), appuyés par des coups de feu des dozos, des chevaux, sous la conduite de leurs maîtres, ont dansé pour le bonheur de bien de curieux.

Puis, sur instruction de son dresseur, le cheval, après des acrobaties fortement ovationnées par la foule, se couchait sur le sol, permettant au cavalier de danser sur lui ou de faire des gestes de son choix sans être renversé. Le show des chevaux a donné un éclat particulier au festival, en plus des belles parures que portaient ces animaux. Les festivaliers, notamment les cavaliers en compétition, se sont retrouvés dans la soirée pour une course au terme de laquelle Mamadou Sidibé s’est imposé.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur

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