L’insécurité. Un phénomène social qui ne cesse de troubler la quiétude des paisibles populations au point d’embarrasser aujourd’hui les forces de l’ordre. Selon les dernières statistiques, 375 cas d’attaques à main armée sur les axes routiers, occasionnant 38 cas de décès par balles, ont été enregistrées au cours de l’année 2006.

Et cela en dépit des efforts déployés par les services de sécurité qui ont exécuté à la même période 24 352 sorties. C’est dire donc que la situation devient de plus en plus inquiétante et qu’il faudra désormais conjuguer les efforts à tous les niveaux pour juguler le fléau.

La nouvelle trouvaille du ministère en charge de la sécurité est la police de proximité dont l’objectif ultime selon le premier responsable du département est de rapprocher la police et la gendarmerie des administrés.

Car, il s’agit désormais pour le ministre Djibril Bassolet de mener des actions de prévention afin de créer les conditions d’une véritable sécurité, qui se définit selon lui comme celle qui empêche l’acte criminel de se produire, qui empêche les conditions et les facteurs de se réunir et, enfin, qui crée un environnement de quiétude, débarrassé de toute forme de danger.

La mise en place, à cet effet, des comités locaux de sécurité dans les secteurs et les villages constitue à n’en pas douter un véritable trait d’union entre les forces de l’ordre et les populations, qui sont censées mieux connaître les difficultés d’ordre familial, social, économique et environnemental qui peuvent pousser des habitants à se livrer à des actes de banditisme.

Elles devront, pour ce faire, établir un contact direct et permanent avec la police et la gendarmerie afin de mieux les orienter dans leurs actions de lutte contre le banditisme sous toutes ses formes.

C’est donc pour créer les conditions favorables à un meilleur rapprochement entre populations des villes et des campagnes et les services de sécurité dans les régions des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest que le ministre Djibril Bassolet a procédé à la remise de matériel roulant.

Ce sont au total 120 motos qui ont été mises à la disposition des agents de la police et de la gendarmerie avec pour but de leur permettre de sillonner les routes et les pistes rurales. Le ministre de la sécurité a par conséquent invité les bénéficiaires à plus d’engagement au travail pour des succès plus éclatants et pour l’éradication de ce fléau qu’est le banditisme.

Il a aussi tenu à rappeler aux membres des comités locaux de sécurité le rôle qui leur est dévolu dans cette nouvelle forme de lutte contre le banditisme. « Vous n’êtes, ni des auxiliaires de justice, ni des supplétifs de police.

Votre rôle est d’établir les relations de bonne qualité avec les forces de sécurité publique et de leur traduire les préoccupations et les attentes de vos milieux de vie ».

Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur