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Dédougou : La phobie des disparitions de sexes

Publié le lundi 29 janvier 2007 à 06h55min

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Dans la journée du 23 janvier dernier, un jeune Malien a été ligoté et conduit au commissariat de police de Dédougou par des jeunes du secteur 5 de Dédougou. Il lui était reproché d’avoir fait disparaître le sexe d’un adolescent du secteur 5. Les différentes auditions n’auraient pas permis d’établir la culpabilité du présumé auteur qui a été relaxé.

En fait de disparition, il n’en était rien, car les organes génitaux de la présumée victime étaient bel et bien en place. En tout cas, l’information s’est répandue comme une traînée de poudre dans la ville, instaurant de fait une certaine psychose dans la cité.

Le commissaire Poda, lui, a invité les populations au calme et à la sérénité tout en leur conseillant de rester vigilantes.


Pitié pour la Justice de Dédougou !

Depuis quelque temps, le seul et unique véhicule du Palais de Justice de Dédougou est immobilisé. Et il n’est pas rare de voir les autorités judiciaires de Dédougou faire de l’autostop pour se rendre à certaines cérémonies. Toute chose qui n’honore ni ces hommes de robe ni leur ministère.

La logistique qui devrait permettre aux magistrats de se déplacer pour des constats, des audiences foraines et autres visites des cellules de gardes à vue ou des services de l’état civil fait véritablement défaut et constitue un sérieux handicap dans l’administration d’une bonne justice. Le procureur du Faso que nous avons rencontré pour en savoir davantage nous a répondu sans autre commentaire que le véhicule était sur cale. En tout cas, ça fait pitié et la question que certains justiciables de la cité de Bankuy se posent est de savoir si la province du Mouhoun est considérée comme une juridiction du Burkina.

Arguant qu’il était incompréhensible que la juridiction du chef-lieu de la plus grande région du Burkina soit aussi délaissée, ils ont déploré également l’absence de véhicule de service à la maison d’arrêt et de correction. Le cas de ce détenu agonisant conduit dans une brouette au CHR est très évocateur de la situation.

S’il est vrai que la maison d’arrêt et de correction de Dédougou se situe à quelques encablures du Palais de Justice, il n’en demeure pas moins que le détenu a aussi des droits qu’il faut préserver. "Rapprocher la Justice du justiciable", un voeu cher au ministre de la Justice, qui n’aura de sens que si réellement les juridictions disposent des moyens roulants pour une bonne administration de la justice.

La salle d’audiences du tribunal de grande audience, par ailleurs, mérite d’être sonorisée car à chaque dossier, le président ne cesse de crier : "Parlez plus fort."

Par Serge COULIBALY

Le Pays

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