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<I>Une lettre pour Laye</I> : Le discours discouru d’Ali Traoré

Publié le vendredi 26 janvier 2007 à 08h06min

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Cher Wambi,

Lentement, mais sûrement, le froid glacial qui a enveloppé le village depuis la fin de l’année est en train de souffler vers d’autres horizons, faisant place à une chaleur que je devine déjà torride.

On la sentait, en tout cas, venir, depuis que la saison d’hivernage écoulée, il est tombé des cordes sur le Burkina profond. Je te sais rompu à toute épreuve, point besoin donc de tirer la sonnette d’alarme sur la canicule qu’il ferait les mois à venir.


En attendant, cher cousin, revenons à la conjoncture nationale pour rappeler à ton bon souvenir certaines de mes dernières lettres, qui me valent aujourd’hui les droits de réponse ci-après.

Le premier, comme tu le constateras toi-même, émane du Collectif d’organisations démocratiques de masse et de partis politiques, qui revient sur un couac survenu lors de la commémoration du VIIIe anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, dont je t’avais rendu compte. Lis donc :

A Monsieur le directeur de publication du journal l’Observateur Paalga

L’Observateur Paalga dans le n° 6787 du vendredi 15 au dimanche 17 décembre 2006, page 6, sous la rubrique « Une lettre pour Laye », rendant compte des manifestations marquant le 8e anniversaire des assassinats de Sapouy, dit entre autres, ceci : « C’est ainsi qu’à l’occasion de l’an 8 de cet événement, diverses manifestations ont été organisées tant par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques que par d’autres acteurs de la société civile.

De ceux-là, l’association "les femmes en noir", pour la circonstance, a organisé une veillée de prières au cimetière de Gounghin dans la nuit du 12 au 13 décembre et entendait prendre une part active au déroulement des manifestations organisées par le Collectif. Mais, ces braves dames auraient été freinées dans leur élan par l’attitude d’un représentant d’un parti politique membre de la structure ci-dessus citée.

Celui-ci, pour des raisons que lui seul connaît, aurait refusé mordicus, en dépit des suggestions de certains doyens, que les femmes délivrent leur message. Evidemment, comme il fallait s’y attendre, cette attitude a suscité de nombreuses interprétations, dont la volonté manifeste de cet honorable militant de récupérer politiquement cette affaire... ».

Par la présente, le Bureau de la Coordination nationale du Collectif voudrait informer qu’il a été saisi sur place au cimetière du souhait de l’association "Les femmes en noir", qui n’est pas membre du Collectif, de livrer un message. Séance tenante, il (le Bureau) a décidé de ne s’en tenir qu’aux activités qu’il a programmées. Il leur a cependant recommandé qu’à l’avenir, elles approchent la direction du Collectif pour d’éventuelles dispositions à prendre.

Pour le Bureau de la Coordination nationale,
Les rapporteurs,
Jean-Claude Méda (AJB)
R. Ernest Traoré (UGEB)


Enfin, le second droit de réponse, qui suit, dont je t’invite à prendre connaissance, tu le devines aisément, est, lui, signé du directeur de la Communication et de la presse ministérielle de la Défense. Flash-back sur le fameux discours "indiscourable" d’Ali Traoré, dont je t’ai fait cas dans ma livraison du vendredi 19 janvier dernier :

A

Monsieur le Directeur de publication de l’Observateur paalga

Ouagadougou

Monsieur le directeur,

Le numéro de l’Observateur paalga du 19 janvier 2007 contient en page 6, sous la signature de Passek Taalé, un article intitulé, en première page : Le discours "indiscourable" d’Ali Traoré. Dans son compte rendu de la cérémonie officielle de présentation des vœux des personnels de la défense à leur ministre, Passek Taalé laisse croire que le chef d’état-major général des armées n’a pas été autorisé à prononcer son discours de vœux au ministre de la Défense.

Une telle relation des faits est incorrecte, car elle ne correspond pas à la réalité. Aussi, pour rétablir la véracité des faits, je vous serais obligé de bien vouloir publier ce droit de réponse à l’intention de votre lectorat.

Il est d’usage au ministère de la Défense que la cérémonie officielle de présentation des vœux des personnels au ministre soit toujours précédée de celle des Forces armées nationales (FAN) au chef d’état-major général des armées. Cette règle a été dûment respectée cette année encore.

La première cérémonie regroupe les personnels militaires et civils des Forces armées nationales tandis que la seconde prend en compte tous les personnels du département de la Défense. Au cours de la première cérémonie, qui a eu lieu une (01) heure avant la seconde, le chef d’état-major de l’Armée de terre a présenté les vœux des personnels des Forces armées nationales au chef d’état-major général des Armées, qui y a répondu, ainsi que l’attestent leurs discours respectifs, dont les journalistes présents ont obtenu copies.

Quant à la cérémonie principale, seules deux (02) allocutions sont toujours prononcées, soit celle du secrétaire général et celle du ministre de la Défense, comme dans tous les autres départements ministériels. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de ma considération distinguée.

Lieutenant-colonel Moussa Cissé

Sans esprit de polémique, cher cousin, prenons-en acte. Mais, ne quittons pas de sitôt la Grande Muette, interpellée par un dysfonctionnement ou une absence de communication entre la hiérarchie militaire et celle de la Douane, qui aurait pu dégénérer dans la nuit du lundi 22 janvier aux portes de Ouagar-Inter.

De quoi s’agit-il ? Plus d’un usager de la circulation a été intrigué par cette longue colonne de remorques de camion escortées par des motards de la Gendarmerie nationale en cette nuit-là. Que pouvaient-elles bien convoyer ? De sources concordantes, ce serait du matériel militaire destiné à la Direction centrale des magasins de l’Armée.

Des témoins affirment qu’au niveau de Ouagar-Inter, un douanier à bord d’une voiture Mercedes s’interposa entre les motards et les remorques de camions, intimant l’ordre de les conduire en douane. Vrai ou faux ?

Toujours est-il qu’après des échanges verbaux, les convoyeurs des remorques auraient consenti à bifurquer à la Douane de Ouagar-Inter. Pourtant, il est de notoriété publique que le matériel militaire est toujours revêtu du sceau secret Défense, ne devant pour aucun motif être exposé à ciel ouvert. Si un contrôle du convoi litigieux s’imposait, sa destination finale n’était-elle pas l’endroit le plus approprié ?

Que se serait-il passé si les convoyeurs du lundi nuit n’avaient pas obtempéré ? Autant de questions, cher cousin, qui m’amènent à conclure qu’il suffit souvent d’un petit déficit de communication pour que Rome brûle. Dieu merci, ce ne fut pas le cas, et espérons qu’à l’avenir, le transbordement du Port de Téma à Ouaga se fera dans le plus grand secret.


Cher Wambi, une information qui t’intéressera certainement, toi qui es connu pour ton goût raffiné et ton attachement à la pureté de la beauté féminine africaine. Sache que la manifestation culturelle "Paga teint naturel" de la radio Gambidi, qui s’était arrêtée à sa première édition en 2002, reprend de plus belle. Pour son deuxième cru, "Paga teint naturel", dont l’objectif est la sensibilisation contre la dépigmentation de la peau, revient cette année avec au programme, trois grands rendez-vous.

Le mois de janvier, appelé mois "Paga teint naturel", est consacré à :
- la diffusion, sur les ondes de la radio Gambidi, d’émissions sur les méfaits des produits éclaircissants ;
- un concours de beauté entre six jeunes filles au teint naturel ;
- une soirée de gala, prévue pour le samedi 03 février 2007 et au cours de laquelle seront connus les résultats dudit concours.

Pour la réussite de la présente manifestation et de celles à venir, le directeur de la radio, le Pr Jean-Pierre Guingané, que tu connais déjà, sollicite le concours de tous. En attendant que toi aussi tu fasses connaître la nature de ton soutien, divulgue, d’ores et déjà, la nouvelle auprès de tes nièces du village, elles dont la plupart ont su garder la peau naturelle intacte et sauront se faire remarquer par le jury du concours.


Que se passe-t-il, cher Wambi, entre d’une part madame Yoda Aminata Patricia, présidente de l’Organisation des femmes unique soutien de famille (OFUS) et, d’autre part, madame Drabo Zénabo, maire de Bogodogo, monsieur Paul Taryam Ilboudo, représentant au Burkina de l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) ?

C’est la question que je me suis posée à la lecture d’une lettre adressée le 24 janvier dernier par madame Yoda à toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté. Une lettre intitulée : "SOS contre expropriation malicieuse".

En attendant d’en savoir plus, je t’en livre le contenu : "Au nom des femmes en situation difficile, des orphelins, des filles-mères, je lance un vibrant appel à nous délivrer du mal que nous vivons depuis quelques mois, suite à la découverte d’un complot ourdi par madame Drabo Zénabo, maire de Bogodogo, et monsieur Ilboudo Paul Taryam pour retirer, à des fins personnelles, le Centre de formation polyvalent, sis au secteur 14, Kalgondin".

Peut-être que les jours à venir nous en apprendront bien plus, cher cousin. Et c’est dans cette attente que je t’invite à feuilleter avec moi maintenant le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.


- Ce sont les spécialistes qui le disent, le dolo samo, le gnontoro dans le vocable local, est, avec un breuvage comme le dagar-dan, parmi les meilleurs de sa catégorie. Ses amateurs disent beaucoup de bien de son goût, légèrement sucré, qui est, il est vrai, le plus sûr moyen de se retrouver dans les vignes du Seigneur.

Un de ses consommateurs a tellement bien fait son boulot qu’il est monté, si on peut dire, en grade dans le temple de Bacchus. En effet, Ernest Ki, le patron de la Grande Cave, doit être intronisé ce dimanche 28 janvier 2007 au Musée du vin à Paris, par le Conseil des échansons de France. Jadis, l’échanson était un officier chargé de servir à boire au roi ou à un grand personnage.

Voici donc un Samo qui est passé de fort belle manière du gnontoro aux grands crus, puisqu’à partir de dimanche, il sera officiellement le représentant de la Confrérie au Burkina avec rang d’ambassadeur des échansons, a précisé M. Claude Dupin, le grand connétable chargé de la coordination des représentations extérieures et du développement. Vraiment, depuis quand mouche boit bière ou plutôt depuis quand Samo connaît vin ?


- Les sommets de l’UEMOA et de la CEDEAO passés, bien de membres du comité national d’organisation se regardent aujourd’hui en chiens de faïence. Comme c’est maintenant la coutume, le partage du gombo est encore à la base de cette guéguerre.

Et bien plus, la promptitude avec laquelle certaines personnes se mettent en évidence seulement à l’heure de palper les feuilles. A preuve, pour raccompagner Ellen Johnson Sirleaf à Monrovia, le choix de l’escorte n’a pas été des plus aisés, puisque c’est un secret de polichinelle que la présidente du Liberia sait être reconnaissante, et même très, à ses bienfaiteurs.

Une aubaine qu’on ne pouvait donc laisser à la portée des "loufias". Ainsi a-t-on royalement négligé ceux des Burkinabè qui étaient à ses côtés durant son séjour, pour embarquer des intrus dans le HS de la Base aérienne, qui devait faire un aller-retour samedi dernier.


- L’insécurité est devenue une préoccupation récurrente dans nos cités avec son cortège de déformations physiques et de désolations morales. Cette situation alarmante s’explique par la recherche effrénée du gain facile. Tenez :

le Centre de contrôle des véhicule automobiles (CCVA), lors d’un contrôle de routine, a décelé entre les mains d’un propriétaire de véhicule un faux certificat de visite technique. Face à ce faux et usage de faux, les autorités compétentes en la matière ont été saisies, qui ont mis en branle la machine du démantèlement du réseau qui en est coupable. De source bien informée, il semble que ce réseau de faussaires soit plus important qu’on l’aurait imaginé, et les cerveaux pensants terrés dans une des importantes cités de notre pays.

Pour l’heure, un certain nombre d’entre eux sont dans les mailles de la gendarmerie, et les enquêtes suivent leur cours. Vigilance, vigilance ! D’ores et déjà, on ne peut que saluer et encourager le CCVA pour le travail abattu et l’exhorter à redoubler de vigilance dans le contrôle des documents qui accompagnent les visites techniques de nos véhicules.

Mais une question se pose : doit-on établir un lien entre ça et les braquages répétés des locaux de la Direction générale des Transports terrestres et maritime (DGTTM) ? L’avenir nous le dira.


- C’est, en principe, ce vendredi 26 janvier 2007 à 17 h 00 le dernier délai, pour ceux des militants du CDP qui voudraient briguer les législatives du 6 mai prochain, pour déposer leur candidature à la candidature. A ce qu’on dit, à 17h 00 sonnantes aujourd’hui donc, les gradins du stade municipal de Ouagadougou ne devraient pas suffire à accueillir tous les prétendants du mégaparti.

A la date du mardi 23 janvier 2007 en tout cas, ils étaient quelque 600 candidats à avoir déjà déposé leurs dossiers. Mais il n’est point besoin d’être un devin pour savoir que les surprises seront au rendez-vous de la sentence des gardiens du temple sur Kwamé N’Krumah.


- Dans la province du Houet, les élections politiques ont toujours été marquées par des événements cyniques. Nous nous souvenons des élections municipales de 2002 et de celles de 2006. Nous estimons qu’il est grand temps pour les responsables des partis politiques d’examiner avec le plus grand sérieux cette situation, "qui n’a que trop duré".

La seule raison de cette situation est le système de : "C’est moi, sinon personne". Nous constatons avec indignation qu’à Bobo-Dioulasso, quand il s’agit de briguer des postes à caractère électif, ce sont toujours les mêmes camarades qui se retrouvent à tous les niveaux.

Monsieur X, qui est conseiller municipal, maire, adjoint au maire ou membre d’une commission spécialisée, veut coûte que coûte occuper le poste de député cumulativement à cette fonction. Et pourtant, ce système de rotation en cercle fermé n’est pas de nature à favoriser le développement de notre ville ; Bobo-Dioulasso a besoin de grands changements pour son développement.

Nous sommes à l’orée des élections législatives. Nous, militants CDP de Bobo, interpellons la direction politique de notre parti à la vigilance, et l’invitons à prendre des décisions salvatrices pour arrêter ce système de cumul de postes à caractère électif, qui pourrait causer une fracture sociale au sein de notre paisible population, fracture que les militants s’efforcent d’éviter en acceptant certaines situations contre leur gré.

Cela permettrait non seulement d’éviter les conflits d’intérêts et les abus de pouvoir, mais aussi de confier les responsabilités à un plus grand nombre de personnes. Chers camarades, vous êtes déjà conseiller municipal, maire ou adjoint au maire, de grâce, nous vous invitons à la retenue pour ces futures consultations électorales.

Acceptez que de nouvelles idées viennent s’ajouter aux vôtres pour rattraper, un tant soit peu,le grand retard que connaît notre ville, notre province et, partant, notre région sur son développement pour que le programme quinquennal « Le progrès continu pour une société d’espérance » du président du Faso soit une réalité. Merci de votre compréhension. A bon entendeur, salut.

Bobo-Dioulasso, le 29 décembre 2006

Un groupe de militants électeurs CDP de Bobo,
Province du Houet, région des Hauts-Bassins.


- Ce samedi 27 janvier, Kokologho sera en fête, et pour cause : le chef de ce canton, Naaba Kaongo, célèbre sa fête coutumière. Un rendez-vous culturel à ne pas manquer sous aucun prétexte, étant donné que c’est le dixième du genre sous son règne. On peut déjà imaginer l’ambiance festive qui règnera au palais de Kokologho à partir de 13 h 00.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."
Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

Observateur Paalga

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