Le nouveau djamanatigui des Bobo-madarê de son vrai nom El hadj Yacouba Mpa Sanou, a été intronisé dans la cour royale à Dioulasso-ba par un collège de notables issus des 70 villages formant le royaume bobo. C’est après les rites d’intronisation (qui se sont déroulés dans le plus grand secret) que le djamanatigui est présenté à la communauté.

Cette présentation se fait hors de la cour royale. Elle a eu lieu toujours à Dioulasso-ba en présence d’un grand monde. Les autorités administratives, politiques et militaires étaient également à cette cérémonie. Ce public a eu droit à des prestations des chasseurs traditionnels appelés "dozo" et des artistes yoruba, dafing et peulhs avant l’apparition du djamanatigui. C’est après quelque moment d’attente que le nouveau chef suprême des Bobo-madarê a fait son apparition sous les cris de joie. Il a été installé sur son siège suivant les rites propres à ce genre de cérémonie et entouré des notables.

Le représentant de ceux-ci, Moriba Amoro Sanou a remercié le public pour sa présence massive à la cérémonie. Il a au nom des notables prôné l’entente, la tolérance et le respect mutuel. En outre, il a invité les uns et les autres à travailler ensemble pour la prospérité de la région. Intervenant à son tour, le délégué des chefs des 70 villages a prodigué les mêmes conseils tandis qu’un des petits-fils du djamanatigui, Ibrahim Sanou, a situé le contexte de l’intronisation, fait l’historique du pays bobo et présenté au public le nouveau chef.

"El hadj Yacouba Mpa Sanou qui accède aujourd’hui au pouvoir est de la lignée du Fama Yoziri, le fils aîné du roi Molo Sanou", a-t-il rappelé avant d’ajouter que "c’est Molo Sanou qui fonda au XVIIIe siècle le royaume bobo qui s’étendait de la région de Sya jusqu’à Sofara au Nord, en passant par Faramana et Solenzo dans la région des Banwa ".

Le successeur de Ali Kolo Sanou est né en 1918 à Dioulasso-ba. Maçon de profession, il a servi au centre Muraz en 1946 puis aux travaux publics où il a participé à la construction des écoles dans les cercles de Bobo-Dioulasso et de Orodara. Il a pris sa retraite en 1970. Selon son petit fils, Ibrahim Sanou, "El hadj Yacouba Sanou est reconnu pour sa sagesse, sa modération et sa tolérance".

Les communautés ethniques et étrangères vivant à Bobo-Dioulasso ont au cours de la cérémonie pris la parole pour lui témoigner leur reconnaissance. Une séance de prière et de bénédiction officiée par les représentants de l’Imam de Bobo-Dioulasso a mis fin à cette cérémonie d’intronisation du djamanatigui à Dioulasso-ba.

Adama DRABO

Sidwaya