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Bobo-Dioulasso : Pourquoi le premier budget a été rejeté ?

Publié le samedi 20 janvier 2007 à 08h16min

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Salia Sanou, maire de Bobo

Le vendredi 08 et samedi 09 décembre 2006, le conseil municipal de la Commune de Bobo-Dioulasso avait examiné et adopté l’avant projet de budget 2007. Le montant arrêté s’élevait autour de 3 milliards 400 millions de nos francs.

Convoqué à Ouagadougou, le 27 décembre 2006 devant la commission interninistérielle pour l ‘adoption du budget, le Conseil municipal de Bobo n’a pas eu gain de cause.

De retour de Ouagadougou, le maire Salia SANOU a convoqué à nouveau ses conseillers, le lundi 09 janvier dernier pour une session extraordinaire du conseil municipal afin de revoir le budget à la baisse. Avant l’élaboration d’un budget communal, il y a d’abord une circulaire budgétaire qui est ventilée avec des indications sur le procédé et sur le fonds des budgets qui doivent être adopté. Le maire demande à toutes les structures qui doivent intervenir, de faire des propositions.

A ce titre, la direction régionale des Impôts de l’Ouest (DRIO), a communiqué ses prévisions de recettes pour l’année 2007. Après les propositions, le Maire a réuni un comité technique les intervenants pour mieux examiner avec les autorités municipales. Depuis ce temps, la DRIO a relevé par rapport aux propositions de la Commune, qu’il y avait des écarts importants qui risquaient de ne pas pouvoir se réaliser en terme de recouvrements. Mais les réserves de la DRIO n’avaient pas été prises en compte.

Selon le Directeur régional des Impôts de l’Ouest, sa structure a demandé en décembre dernier à rencontrer le maire en cellule restreinte pour lui exprimer certaines préoccupations. Mais, le calendrier chargé du maire n’a pas permis cette rencontre. C’est ainsi que la DRIO a encore formulé des observations avant la session budgétaire pour indiquer qu’il était difficile de s’en tenir au montant proposé par la commune à cause des difficultés de recouvrement.

L’ampliation de ses réserves simplement techniques a été faite à la direction générale des impôts (DRIO) qui en a pris acte.
C’est dans une telle condition selon le DR des impôts de l’Ouest, M. Bruno SANDWIDI, que la Commune de Bobo a été convoquée à Ouaga pour aller défendre le budget définitif. Signalons au passage qu’habituellement, les impôts n’étaient jamais conviés à l’adoption du budget communal de Bobo. C’est une incorrection que le DR Bruno SANDWIDI a signifié au nouveau maire élu qui a bien voulu comprendre.

Selon le maire Salia SANON, la convention s’est faite brusquement, la Commune n’a pas pu réunir tous les techniciens, en occurrence les impôts pour faire le déplacement de Ouagadougou. Devant la commission interministérielle chargée d’examiner le budget, les choses n’ont pas tourné à l’avantage du maire et de ses collaborateurs. La Commission aurait brandi un papier que les Impôts de Bobo avaient envoyé à Ouagadougou pour dire que les chiffres ont été gonflés et qu’étant sur le terrain, ils craignaient qu’on ne puisse mobiliser une telle somme pour le budget de Bobo.

Le budget n’a pas été rejeté

C’est justement autour de ce document que les incompréhensions sont apparues entre le conseil municipal et les Impôts.

Les derniers étant absents, les premiers ont pensé que le document qui a barré la route à leur budget était un « coup monté ». Même si par la suite le maire dira que la Commission interministérielle n’était pas compétente à mettre en cause un budget arrêté par un conseil municipal. « C’est seulement des conseils qu’il nous donne sinon notre budget n’a pas été rejeté.

La preuve ils ont dit que si on tenait mordicus à ce budget, ils allaient l’adopter ». Le maire n’avait pas compris qu’en tant que partie prenante du Budget, la DRIO ait envoyé un document à Ouagadougou pour faire des réserves. Une fois à Bobo, les choses se sont clarifiées lorsque le DR Bruno SANDWIDI « mis à la barre » a affirmé que les propositions formulées étaient les mêmes qui avaient été adressées au maire. Nous avons simplement fait ampliation à la DGI qui est notre supérieur hiérarchique ».

La DGI étant membre de la Commission interministérielle aux côtés d’autres structures, elle n’a fait qu’exploiter ce document technique. « Ce ne sont donc pas les Impôts qui ont rejeté le budget communal de Bobo, c’est plutôt la Commission interministérielle ; peut-être sous l’influence des agents des Impôts qui se trouvent dans cette commission et sur la base des arguments que les autres membres n’ont pas pu remettre en cause.

Il n’y a aucune volonté de nuire

Le budget communal, c’est aussi le budget des techniciens de la Commune. Les Impôts représentent l’Etat mais elles sont à la disposition des autorités communales pour intervenir lorsque cela s’avère nécessaire afin de les aider à affirmer tout ce qu’il y a en matière de budget prévisionnel.

Si les fisc de Bobo étaient allés à Ouagadougou, c’était pour soutenir le maire Salia SANOU ; ce n’était pas pour avancer des voix discordantes.

Le responsable des Impôts de l’Ouest a affirmé la main sur le cœur qu’il n’y avait nullement aucune volonté de nuire. Seulement entre les avis des techniciens et ce qui est proposé par l’autorité politique, il y a à prendre en compte l’ambition et la réalité qui est traduite par les techniciens de terrain pour trouver le juste milieu. On espère que la leçon va servir et que désormais les incompréhensions seraient levées complètement à Bobo avant de se rendre devant la Commission interministérielle à Ouagadougou.

Finalement, un nouveau budget revu à la baisse a été adopté par les Conseillers municipaux. Il tourne autour de trois milliards 100 millions de F CFA. Soit une réduction de près de 300 millions.

Par Drissa Koné à Bobo-Dioulasso

L’Opinion

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